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Valerius II
Royauté
Influence : 154
Race : Humain

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Royauté
Valerius II
Bal de futilités
"La politesse, cette danse sociale, se drape dans les habits de la vertu. Elle masque parfois notre humanité, laissant place à des pantins bien articulés. Et l'on se demande si en cherchant à être si admirablement courtois, on ne devient pas tout simplement grotesque.”
À l'aube naissante, les ombres dans ton bureau semblaient se rabougrir, comme si elles aussi ressentaient le fardeau du jour à venir. Tu venais de passer une autre nuit sans sommeil, ta table de travail couverte de feuilles de papier et de dossiers plus urgents les uns que les autres et qui semblaient tous porter le poids de l'empire tout entier. Il n'était pas là question de l'avenir idéalisé que ton frère avait esquissé, mais du présent chaotique que tu étais désormais obligé de gérer . Albion était un navire en pleine tempête, et tu étais désormais le capitaine malgré toi, tirant sur des cordes déjà sur le point de céder. Oh, bien sûr, tu étais parfaitement conscient de leur fragilité, mais pris dans un paradoxe torturant, tu continuais tout de même à tirer, voulant les forcer à tenir, à ne pas céder, malgré le vent hurlant dans tes oreilles.

L'assassinat d'Alexander avait fait de toi un monarque par défaut, un meneur de substitution en des temps incertains. Le costume royal te grattait comme une seconde peau mal ajustée, mais il te fallait pourtant continuer à te mouvoir, de peur que tout ne s'effondre à la moindre de tes hésitations. Plus que jamais, tu devais être confiant, droit et puissant, car les déclarations publiques, les proclamations d'engagement à la vision égalitaire de ton frère, semblaient à peine éteindre les flammes de la méfiance et de l'agitation qui couvaient dans les regards elfiques. Tout ce que tu pouvais faire, désormais, c'était en faire davantage, et bien plus encore, même après avoir tout donné. Les nuits blanches et l'irritabilité grandissante de ton caractère étaient devenues ta nouvelle normalité, une maudite ritournelle avec laquelle tu semblais pourtant valser sans le moindre mal, d’un point de vue extérieur…

Des coups brefs, mais doux, furent frappés à la porte avant d'entrer, annonçant l'arrivée de ton intendant Thomas. « Bonjour votre majesté. J’espère que la nuit a été bonne. » Ses yeux fatigués scrutèrent brièvement la montagne de paperasse qui envahissait ton bureau, comme un homme évaluant un champ de bataille, avant de chercher l'endroit approprié pour poser le plateau du matin qui portait une tasse de thé et quelques scones. Chaque élément sur ce plateau avait été scrupuleusement examiné et goûté par les agents de Thomas avant de t’être présenté. Albion ne pouvait se permettre de perdre un autre roi si rapidement, et Thomas était le seul homme en qui tu avais une confiance suffisante pour garantir ta protection face à la cruauté du Noble Jeu. « La princesse Faith a envoyé une nouvelle demande d'entretien avec vous. » S’il existait une médaille pour le ton le plus neutre et diplomate possible, nul doute que Thomas l’aurait eu avec cette réplique, alors qu’il annonçait cela avec prudence, tout en versant professionnellement une tasse d'Earl Grey fumant pour t’aider à tenir face à la tyrannique bureaucratique qui assassinait tes nuits. Grinçant des dents à la mention de ce nom, tu pris la tasse sans un mot, laissant le silence s'étirer jusqu'à devenir presque tangible.

Faith. Une épine dans ta chair, telle une ombre persistante dans un jardin autrefois florissant, dont tu ne pouvais aujourd'hui plus qu'admirer la désolation à cause de sa seule existence. Son seul prénom résonnant à tes oreilles était un rappel incessant des joies perdues, des espérances étouffées, et de ton cœur, encore meurtri, que tu essayais d'oublier sous ton devoir. Pour le royaume, elle était une promesse en suspens, une balance dont le fléau pourrait pencher vers l'espoir ou le chaos. Mais pour toi, oh pour toi elle n'était rien de tout cela, sinon un poison avec lequel tu devrais désormais apprendre à vivre. Ta volonté n'avait aucun pouvoir face aux réalités de ce monde : elle était désormais la clé malheureuse de l'équilibre fragile entre deux races, et il était impensable pour un roi sensé comme toi de nier cette évidence.

« Je suppose qu'il n'y a pas moyen de retarder cela davantage… » Avais-tu murmuré, plus pour toi-même que pour Thomas, même si ce dernier hocha prudemment la tête. Il comprenait l'ampleur du dilemme, mais était rassuré qu'après des jours à t'enfermer dans ton obstination, tu entendais enfin la voix de ta propre raison. « En effet, Sire.» Sa réponse se voulait douce, comme s'il essayait de ménager une personne gravement blessée qui tentait en vain de soigner ses propres plaies dans l'ombre, avant de faire face celle qu’il redoutait deja. Cependant, après un temps infiniment trop long pour réfléchir à simplement accepter une invitation, un sourire arachnéen se forma sur tes lèvres. Bien. Parfait. Si tu ne pouvais pas l'éviter, tu pouvais au moins faire en sorte que la situation soit désagréable pour toutes les parties, n'est-ce pas ? Pourquoi serais-tu le seul, ici, à devoir ingurgiter chaque jour davantage de poison avec un sourire poli ? « Très bien. Faites savoir à la princesse que je l'invite pour le thé, aujourd'hui. Tu aimes travailler ton effet, laissant planer un léger silence, avant de faire tomber ton couperet. Dans mon bureau. » Même dans ton immaturité, tu restes réfléchi.

Thomas posa sur l'amoncellement de documents qui encombraient le bureau un regard où perçait à peine le doute. Un professionnalisme inébranlable l'empêchait de laisser ses sourcils trahir son étonnement. « Ici, Sire ? » s'enquit-il, cherchant à décrypter les abysses insondables de ton âme par le prisme de cette demande incongrue. Était-ce vraiment ton intention d'accueillir ta fiancée, dans le sanctuaire de ton pouvoir, une elfe, dans ce mausolée de papiers où le thé serait une aberration, un affront à la bienséance ? « Oui, ici. » as-tu répondu, un sourire venimeux déformant toujours tes lèvres. Ah, que celui qui n'a jamais trouvé de réconfort dans une cruauté mesquine te jette la première pierre. Si cet entretien devait avoir lieu, tu te jurais d'en faire une expérience aussi déplaisante pour la princesse qu'elle l'était pour toi. Néanmoins, le choix n'était pas innocent. Il se posait là, subtilement, comme un nouveau coup dans cette échiquier, ce noble jeu dans lequel chaque pièce, chaque mouvement, aussi futile fût-il, se devait d’être manipulé à ton avantage.

Thomas inspira profondément, un acte d'endurance mentale si souvent nécessaire lorsqu'il s'agissait de son maître et ses actes fortement irrévérencieux. « Très bien, Sire... » concéda-t-il, avant de s'éclipser par la porte comme un homme qui cherchait à échapper, ne serait-ce que momentanément, au dédale de tes intrigues. Il quitta la pièce en laissant le plateau de ton petit-déjeuner, sa tâche étant désormais d'informer l'entourage de la princesse de ton invitation impromptue, le tout avec le plus de politesse possible, comme pour essayer de lisser ta propre impolitesse.

Seul dans le crépuscule de ton sanctuaire, tu pris quelques instants pour te lever et t'approcher de la fenêtre. Le soleil se levait, projetant ses premiers rayons à travers le verre alors que tu passais une main lasse sur tes yeux épuisés. Combien de temps encore avant que tu ne sois la corde qui cède, Valerius ?
Une minute s'écoula, puis peut-être une autre, avant que ta chaise ne t'appelle de nouveau, telle un échafaud inévitable. Fataliste, tu retournas à ton labyrinthe de papier, à cet enfer bureaucratique, continuant ainsi ta quête incessante pour sauver un royaume aveugle à sa propre chute imminente…
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Faith Chakraborty
Royauté
Influence : 486
Race : Elfe

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Royauté
Faith Chakraborty


Une tasse de venin dans une porcelaine fine



@"Valérius II"


Ce matin, comme chaque matin, est un matin d'attente et d'incertitude. Combien de temps encore le nouveau roi ignorait-il ses requêtes alors qu'elle se trouvait dans une situation si délicate ? Le cœur encore meurtri par la perte de son être aimé et par tous leurs projets qui s'effondraient. Elle avait l'impression d'être une oubliée, une âme errante du palais que l'on laisserait dépérir dans ses appartements alors qu'elle avait tant de projets et de convictions. Alors qu'elle avait une famille qui l'attendait et qui l'aimait… Et s'il refusait encore, ne serait-il pas indécent pour elle d'insister ? Mais que pouvait-elle faire d'autre après tout ? N'était-elle pas devenue la promise de cet homme froid sans même avoir son mot à dire ?

Pourtant, il lui avait montré de la sympathie et du respect lors de leur voyage. Elle ne comprenait pas pourquoi il maintenait leurs fiançailles si cela le rendait si amer. Après tout, il est le roi, il peut bien faire ce qui lui chante. Peut-être était-il plus touché par la perte de son frère qu'il ne voulait bien le montrer. Cette pensée adoucit l'esprit de Faith, bien qu'elle n'y puisse rien, elle ne pouvait que comprendre sa douleur et sa difficulté à la gérer.

Alors que le soleil continuait de s'élever dans le ciel, des coups discrets se firent entendre. Faith se redressa dans son lit alors qu'Elizabeth ouvrit la porte. Bien qu'elle soit humaine, elle semblait d'une gentillesse sans fond, elle n'avait pas ce regard de mépris que pouvaient avoir d'autres employés du palais. Elle fut suivie de plusieurs servantes qui aidèrent la nouvelle princesse à se lever avant de lui faire sa toilette. Le moment lui semblait affreusement gênant et silencieux. L'atmosphère était tellement plus légère à Jadamur, et elle appréciait les bavardages du petit matin. Mais il fallait qu’elle cesse de tout comparer à Jadmur, sa nouvelle vie était ici.

Plus par habitude que par volonté, elle choisit de prendre son petit déjeuner dans sa chambre. Elle avait déjà petit-déjeuné à plusieurs reprises dans le salon privé, mais l'ambiance était si pesante et elle ne s'y sentait tellement pas à sa place, que ces derniers temps, elle avait préféré le prendre dans sa chambre.

Puis comme une routine interminable, on vient la toiletter à nouveau pour une tenue plus élégante. À quoi bon si personne d'autre que ses servantes ne la voyait ? Mais cela faisait partie de ses nouvelles obligations. Une qui lui semblait ridicule et dont elle ne comprenait pas l'intérêt, mais à laquelle elle commençait à s'habituer. Une chose dérogea de toutes les autres ce matin. Lorsque Elizabeth revint vers elle un peu plus tard dans la matinée, c'était avec une nouvelle qu'elle n'espérait plus.

"Votre Altesse, Sa Majesté le roi accepte de vous rencontrer aujourd'hui. Il vous attendra dans son bureau à l'heure du thé."

Si certaines servantes s'en réjouissaient, sa dame de compagnie gardait cet air grave. Faith hocha sobrement la tête, prenant le temps d'analyser cette information. Il n'était pas de coutume de prendre le thé dans un bureau avec une femme, mais elle ne comprenait pas vraiment dans quelles mesures cela pouvait signifier quoi que ce soit. Ayant terminé sa toilette, les servantes sortirent une par une, laissant Faith et Elizabeth seule à seule. Se sentant plus libre, l'elfe laissa échapper un discret soupir qui n'échappa cependant pas à sa gouvernante.

"Que pensez-vous que cela signifie ?
- J'aimerais vous dire que le roi prend vos sentiments en considération, mais vous devez rester prudente et forte. Cette invitation reste singulière, je vous suggère d'être alerte.
- Merci. Je compte sur vous pour que ma présentation soit impeccable.
- Évidemment, Princesse."

Elle avait conscience qu'elle ne devait pas laisser sa préparation au hasard. Sa toilette se devait d'être parfaite et irréprochable afin de ne laisser aucune ouverture, aucun angle d'attaque au roi, au moins sur cela.

Lorsque vint le moment, la gouvernante et les servantes s'attelèrent à préparer Faith pour sa rencontre avec Valérius. Portant encore le deuil d'Alexander, elle choisit une tenue assez sobre, mais rehaussée de quelques touches de couleur pour signifier le temps qui passe. Bien que le chagrin soit toujours présent, elle ne pouvait montrer qu'elle restait piégée par le passé. Il fallait que le roi constate qu'elle avance. Un soin tout particulier fut accordé à sa coiffure et quelques légères touches de maquillage pour parfaire son teint. Une fois prête, elle remercia tout le monde et se laissa guider par sa dame vers le lieu de rendez-vous.

Elle fit de son mieux pour avoir fière allure dans une démarche assurée, ignorant les regards qui se posaient sur elle. Sa situation devait faire jaser, mais il fallait qu'elle se montre inébranlable. Une fois devant la porte du bureau, Elizabeth annonça sa présence. La porte s'ouvrit devant elle et la princesse fit quelques pas dans la pièce désordonnée. Elle donna son maximum pour faire bonne impression, ses cheveux luisant légèrement d'une teinte quasi irréelle, elle fit une révérence particulièrement gracieuse alors qu'un léger parfum de fleurs emplit la pièce :

"Merci d'accepter de me recevoir, votre Majesté."



(c) 0tsana


Valerius II
Royauté
Influence : 154
Race : Humain

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Valerius II
Bal de futilités
"La politesse, cette danse sociale, se drape dans les habits de la vertu. Elle masque parfois notre humanité, laissant place à des pantins bien articulés. Et l'on se demande si en cherchant à être si admirablement courtois, on ne devient pas tout simplement grotesque.”
Assis derrière le bureau encombré de papiers et de plumes d'écriture, tu observes la princesse Faith franchir le seuil avec une aisance qui dément son statut d'étrangère en ces lieux, tandis que tu te lèves pour l’accueillir comme il se doit. Sa révérence est impeccable, une grâce qui, dans une autre vie, aurait sans doute exigé ton respect inconditionnel. Mais ici, aujourd'hui, après tout ce qu’elle t’a coûté, elle n'est pour toi qu'une gracieuse anomalie dans le tape-à-l'œil de la cour, un paradoxe vivant qui remue en toi une foule de sentiments conflictuels.

Le parfum floral qui s'échappe de sa personne embaume l'air confiné du bureau, rappelant de manière presque injurieuse sa nature elfique et la splendeur outrageuse qui est la leur. Oh, oui, impossible de le nier, elle est une elfe, ses oreilles, sa stature, tout te le hurle. Elle est une elfe, avec tout le poids que ce mot porte, et même pour toi, il est difficile d'oublier toute une vie de préjugés que transporte cette simple vérité, alors que tu empêches ton nez de se plisser d’agacement par la seule force de ta volonté. Tu peux au moins te réconforter en te disant que, même humaine, tu l'aurais haïe avec la même fureur.

Ton regard parcourt son visage angélique, sa silhouette élancée, reconnaissant, malgré toi, la beauté indéniable qui émane d'elle. Elle n’est pas seulement belle, elle est époustouflante. Cette vérité te brûle comme une plaie ouverte, attise ta rage, alors que tu maintiens cependant un masque lisse de politesse; c'est une beauté qui, tu le sais, va te coûter cher en compliments et en conversations stériles. Elle est de ces beautés trop éclatantes pour un monde trop obscur, et elle exacerbera sans aucune doute la folie qui sommeille au plus profond de tous les hommes. À quoi pensait donc ton frère, en faisant de cette femme sa future reine? Elle n’a pas sa place à Albion. Envoyer un agneau à l’abattoir aurait été moins cruel que de l'amener ici.

Une princesse elfique. Encore une fois, l’oxymore te fait tiquer. Dans la haute société où les apparences sont tout, où chaque geste et chaque mot sont scrutés, analysés et jugés, elle devient le miroir déformant qui reflète non seulement les absurdités de cette cour mais aussi les failles dans sa propre façade. Elle, cette elfe, cette créature du pêché et de la honte, joue désormais le rôle d'une princesse, et voilà que soudainement tout le monde essaie de nier au mieux le fait qu’hier encore, ils lui auraient craché sans vergogne dessus. Ils ne respectent pas les elfes, mais elle, elle est leur future reine. La dissonance cognitive est telle que, là encore, si une médaille était à gagner, elle reviendrait très probablement à toute la cour d’Albion...

Une princesse? Foutaise. Il ne suffit pas de donner de belles tenues et un titre sans valeur à une femme pour lui conférer un quelconque sang noble. Néanmoins, elle se tient là, royale dans sa posture, sublime dans son apparence, et tu sais que tu ne peux pas te permettre le luxe d'une remarque mal placée. Le monde change, et même si chaque fibre de ton être éduqué et construit pour penser ainsi se révolte contre cette nouvelle réalité, tu dois changer avec lui.

« Veuillez vous asseoir, Lady Faith » annonces-tu, ta voix aussi d’une politesse en papier glacé, alors que tu lui refuses délibérément de lui accorder son titre 'royal' dans un acte de dénigrement subtil. Ton regard se déplace ensuite vers l'arrangement de canapés et de la petite table basse nettoyés et arrangés dans un coin de la pièce . Thomas, dans une rare démonstration de considération pour la jeune elfe, avait allégé la table de ses dossiers, préparant une scène pour cette heure du thé si incongrue. Ah, l'heure du thé… C'est un des innombrables masques que tu es forcé de porter, une concession à cette comédie en pleine lumière dans laquelle tu te trouves piégé depuis qu’il te faut porter cette couronne, loin des ombres opaque où tu te sentais jadis en ton élément…

Sans te déplacer toi-même, tu observes la jeune elfe s'asseoir. Puis, tu prends un moment pour ranger quelques papiers sur ton bureau, une pause délibérément calculée pour maintenir un air de détachement, flirtant avec les limites de l'impolitesse sans toutefois les franchir. Malgré cette apparente indifférence, tu dois reconnaître, en toute honnêteté, que tu es impressionné par son audace. Certes, refuser l'invitation du roi est difficile, mais elle aurait pu trouver une multitude de prétextes, surtout après que tu aies montré, pendant des semaines, comment repousser un entretien en toute courtoisie. Elle n'a pas été intimidée par le lieu du rendez-vous et elle est venue. Tu lui accordes ce mérite : elle a du caractère. Reste à voir si ce caractère saura rester maîtrisé ou s'il s'avérera être une source de problèmes à discipliner.

« Je suis ravi de vous accorder enfin ce moment » commences-tu, pleinement conscient de l'effet condescendant que ta phrase produira, surtout après l'avoir ignorée pendant des jours qui se sont transformés en semaines. Tu te diriges vers le petit espace salon et ton regard croise le sien. Les yeux de Faith sont un mélange de curiosité et de prudence, comme si elle cherchait à percer sans le montrer le masque que tu portes. Cela t'arrache un sourire intérieur, narquois. Elle n'est pas la première à tenter de le faire, mais elle est probablement la première à avoir de vraies raisons de s'y aventurer. Elle veut comprendre dans quelle situation elle se trouve, et qui est l’homme qui détient désormais sa vie. Une fille intelligente. Si seulement elle savait à quel point ce masque est devenu ta seconde peau.

À peine t'es-tu laissé glisser dans les coussins de velours du canapé qu'un elfe en livrée, tel un fantôme silencieux, s'avance. Sa démarche est un ballet d'exactitude et de retenue, chaque geste millimétré alors qu'il verse le thé dans les tasses en porcelaine fine. Tu proposes sucre et lait à ta fiancée, car il serait inadmissible, presque une profanation, que le serviteur même ose élever la voix en la présence du roi et de la princesse. Puis le silence retombe, alors qu’il s’éloigne, vos thé pleinement préparé. Vous vous faites face, chacun sur un canapé distinct, rigides, comme deux statues de marbre dans un jardin abandonné. Le dos droit, la posture majestueuse, tout reflète chez toi une éducation impériale, une noblesse façonnée par une enfance de raffinement et punition sévères. Un autre elfe, tout aussi silencieux, évolue dans la pièce, alors qu’il sert les différents gâteaux, le silence n’étant coupé que par ta voix qui propose, et celle de la princesse, qui dispose.

Elle ne peut plus l’ignorer maintenant, car c’est une évidence : il n’y a ici que des serviteurs elfiques.
À ceux qui ne sont pas initiés à tes plans ténébreux, cette procession d'elfes pourrait ressembler à une subtile humiliation pour la princesse, et d’ailleurs, l'éventualité qu'elle puisse interpréter la scène comme telle te procure une satisfaction fugace, presque cruelle, bien que ce ne soit pas le but recherché. Les elfes sont ici ceux qui ont le plus à perdre par rapport à n'importe quel humain, s’il venait à arriver quelque chose à la princesse, et les envelopper ainsi autour d'elle pareil à un cocon était la manière la plus sûre de parer à toute tentative d'assassinat possible à son encontre. La transformation radicale du personnel du domaine royal destiné à servir la future reine faisait partie de ces innombrables tâches insidieuses que tu te devais d’achever avant de même considérer la possibilité de liens matrimoniaux. Dans cet univers d'ombres et de faux-semblants, rien, absolument rien, ne doit être laissé au hasard…

« Permettez-moi de vous demander, Lady Faith, si la vie au palais correspond à ce que vous aviez anticipé. Les lieux sont-ils à la mesure de vos attentes ? » Tu t'amuses subtilement avec elle, tel un corbeau scrutant une souris avec un intérêt feint, faisant mine de t’en soucier. Que pourrait-elle répondre à ta question, après tout, sans risquer de te froisser ou de paraître ingrate ? Tu n’as aucune pitié, la lançant sans égard dans les pièges les plus subtiles. Tu la jauges. Tu sais, à n'en point douter, que la situation actuelle n'est guère de son goût, et ne correspond en rien à ses aspirations, et comment le pourrait-elle ? Le fiancé est mort, et la consécration qui devait lui être offerte dès son arrivée, celle de devenir reine, demeure en suspens indéfini. Elle se trouve là, en porte-à-faux, dans une délicate posture d'inconfort absolu : promise à une couronne mais soumise, pour l'heure, aux caprices de la royauté. Elle est ta captive, ton oiseau dans sa cage dorée, un oiseau que tu n'as guère l'intention de libérer, même si tu en éprouverais un soulagement certain à le faire… Mais tout te l’interdit, que ce soit ton honneur, ta promesse, ou ta couronne. Elle n'a sans doute pas conscience de l'ampleur du fardeau que tu portes et supporte tout comme elle face à cette situation, mais tout comme toi, elle devra s'y faire, car personne ne lui laissera guère d'autre choix.
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Faith Chakraborty
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Faith Chakraborty


Une tasse de venin dans une porcelaine fine



@"Valérius II"


Une ombre de compassion passa sur le visage de Faith lorsque, après leurs salutations, son regard parcourut brièvement la pièce. Tant de documents éparpillés, tant de désordre, le bureau était étouffant, montrant à quel point le roi était accablé par le travail et les responsabilités. Mais malgré les plumes usées, les doigts de Valérius restaient immaculés. Il semblait travailler avec soin et application, sans laisser quoi que ce soit l'entacher. C'était honorable de sa part, mais il allait finir par s'écrouler s'il continuait à tout faire seul. Et pourtant, quand son regard se posa de nouveau sur lui, il était à son avantage. Aucune ombre de fatigue ne trahissait son apparence irréprochable. Peut-être s'inquiétait-elle à nouveau inutilement pour les autres, et elle devrait, avant tout, s'occuper de sa propre situation.

Lorsque le roi l'invita à s'asseoir, elle eut un moment d'hésitation. Non pas qu'elle refusait, mais elle chercha un instant où elle aurait pu s'asseoir au milieu de ce capharnaüm. Elle remarqua rapidement un petit coin qui avait été dégagé, probablement en prévision de sa visite. Après l'avoir remercié, elle s'y installa le moins confortablement possible. Le dos droit, les mains posées sur sa robe, elle ne pouvait pas se permettre de s'avachir, encore moins en présence du roi. Celui-ci la fit patienter. Peut-être n'avait-il pas terminé ses affaires avant qu'elle n'arrive, mais elle ne s'en offusqua pas. Après tout, elle n'était pas là pour démarrer un conflit à propos de telles broutilles.

“ Je suis ravi de vous accorder enfin ce moment
- Je vous suis profondément reconnaissante de m'accorder ce précieux moment.”

Faith ne saurait dire s'il est réellement ravi, mais elle lui était vraiment reconnaissante. Si elle s'était impatientée, elle comprenait mieux à présent pourquoi ce rendez-vous avait pris autant de temps. Mais la vie au palais allait être difficile s'il restait toujours aussi inaccessible.

Valérius la rejoignit enfin, s'asseyant en face d'elle tandis que des serviteurs s'affairaient silencieusement autour d'eux. Acceptant le sucre et le lait qu'il lui proposait, ses épaules se décontractèrent légèrement. Elle aurait presque l'impression de retrouver l'homme courtois qu'elle avait rencontré il y a quelques mois si cette invitation n'avait pas été si incongrue. Ce changement de comportement la déstabilisait un peu, mais elle n'allait pas se laisser faire pour autant.

Un autre serviteur déposa les gourmandises sur la table, et un doute envahit la jeune femme. Les serviteurs étaient-ils tous des elfes ? Aussi loin qu'elle s'en souvienne, seules les personnes occupant des postes plus importants étaient humaines. Alors, malgré l'influence du défunt roi Alexander V, même au château, il en était ainsi. Cette constatation lui pesait, et elle voulut se réfugier dans les arômes réconfortants de sa tasse fumante. Seulement, le roi n'avait pas touché la sienne, alors ses mains restaient posées docilement sur sa robe.

« Permettez-moi de vous demander, Lady Faith, si la vie au palais correspond à ce que vous aviez anticipé. Les lieux sont-ils à la mesure de vos attentes ?
- Le palais dépasse mes attentes, votre Majesté. Chaque soin apporté à celui-ci témoigne de la grandeur de l'empire et de la famille royale. »

Les propos du roi l'avaient piquée, et un élan de tristesse l'envahit. Évidemment que la vie au palais ne correspondait pas à ses attentes, comment cela aurait-il pu être le cas alors que son bien-aimé les avait quittés et qu'elle se retrouvait fiancée à un inconnu qui semblait la prendre si peu en considération ? Elle aurait pu vivre une histoire d'amour digne des plus grands romans contemporains, et elle se retrouvait finalement piégée dans ce palais. Et bien qu'ils fussent magnifiques et que l'on prît soin d'elle au quotidien, ses appartements lui semblaient étouffants. Faith préféra alors ne répondre qu'à sa question directe, ignorant la douleur. Elle n'était pas ici pour se faire plaindre, mais pour éclaircir sa situation et son futur incertain.

Le sujet de leur rendez-vous la taraudait, et elle se retenait tout juste de prendre à nouveau la parole pour l'aborder. Elle n'était pas du genre à tourner autour du pot, mais sa situation actuelle ne lui permettait pas d'agir à sa guise. Prendre sur elle de la sorte lui demandait beaucoup d'efforts, et tous ces codes étaient autant de frustrations. Elle se sentait comme une poupée, assise là, à attendre d'avoir l'autorisation avant d'esquisser le moindre mouvement.



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Valerius II
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Valerius II
Bal de futilités
"La politesse, cette danse sociale, se drape dans les habits de la vertu. Elle masque parfois notre humanité, laissant place à des pantins bien articulés. Et l'on se demande si en cherchant à être si admirablement courtois, on ne devient pas tout simplement grotesque.”
Dans l'éclat trompeur du cristal et de l'argenterie étalés devant vous, tu observais Faith. Les réponses qu'elle offrait étaient des perles d'étiquette, merveilleuses, et polies jusqu'à en perdre toute authenticité. Comme les mots d'une enfant endoctrinée par une préceptrice inflexible, ils sonnaient faux dans sa bouche, dénués de toute chaleur, et probablement placé ici par quelqu’un d’autre, tout comme tes mots t’avaient été enlevé dès ton jeune âge pour devenir ceux de tes pairs. Ah, ce bal social ! Elle était habile, ta future reine, bien éduquée et prudente, mais également prisonnière de ces règles qu'elle respectait avec une dévotion presque religieuse.
Pourquoi ne pas lui donner un petit avant-goût de ses chaînes en fils de soie ?

Alors que la discussion prenait doucement forme, la tasse de thé devant toi restait intouchée, semblable  une citadelle miniature et imprenable, si inoffensive en apparence, mais lourde de sens. La plus dangereuse des porcelaines fines, pourvue d’un pouvoir absurde sur tous ceux qui n’étaient pas toi dans cette pièce. D’ailleurs, elle n’avait pas besoin de parler pour délivrer son message : gardienne farouche de la bienséance, elle devenait ainsi le rempart contre le chaos. Tu t'amusais intérieurement de cette futilité. L'étiquette était une danse grotesque, et pourtant un outil précieux, presque divin, pour asseoir le pouvoir et la structure sociale. Reconnaître son absurdité ne te rendait pas moins esclave d’elle, d’ailleurs, mais seulement plus conscient de tes chaînes que d’autres, dirons-nous…
Une partie de toi s'égarait en des fantaisies sombres et ludiques. Que se passerait-il si tu refusais délibérément de boire ce thé ? De renoncer à ce goûter plein de délice ?Un chœur de ventres affamés se ferait-il entendre, tentant de se camoufler derrière les masques de la civilité et des conversations édulcorées, dans une danse dangereuse où l'esprit se ment et se convainc, trouvant plus raffiné et humain de mourir de faim que d’écouter les alertes de son propre corps ? Voilà qui te donnait presque envie de te pousser au vice. C'était là un jeu d'esprit, une bataille de volontés silencieuses, et tu ne pouvais t'empêcher de te délecter du pouvoir étrange, mais indéniable, qu'il te conférait.

«Le palais dépasse mes attentes, Votre Majesté » articula-t-elle d'une voix minutieusement modulée, chaque syllabe trempée d’une douceur qui, dans un contexte moins tendu, eût été un nectar délectable. Ah, comme un mensonge commode valait souvent mieux qu'une vérité indésirable! Et qu'il était aisé d'entraver une âme dans le labyrinthe de ses propres contradictions quand ils sonnaient aussi sottement. Elle te fournissait, avec une insouciance naïve, les clefs d'or pour le faire, et tu n'éprouvais pour elle guère plus d'estime que celle que l'on réserve à un pion sur l'échiquier des manipulations aristocratiques. Dans cette arène des intrigues de cour, toutes les interactions ne se réduisaient-elles pas à un jeu de pouvoir tacite, subtil, mais omniprésent? Ainsi donc, jouons, ma chère Lady…

«Votre réponse, Lady Faith, brille autant que l'éclat des joyaux de la couronne,» débutas-tu avec un raffinement feint, insufflant à chaque mot une douceur mielleuse, masquant la vipérine morsure qui se tapissait derrière. Ton poison est toujours subtile, dans les premiers temps, et ce n’est qu’une fois qu'il imprègne les sens, révélant toute son amertume, qu’on se rend compte de la gravité des blessures que tu infliges. «Je suis véritablement ravi d'apprendre que ce palais a transcendé vos espérances. Un tel cadre doit sans nul doute vous fournir moult occasions de vous adonner à des loisirs exquis et à des liaisons socialement gratifiantes. Mais… Auriez-vous l'obligeance de nous dire quelles activités au sein de ces augustes murs ont su le plus captiver votre délicate attention et su le plus vous impressionner ?»

Ah, la question que tu lances est comme un piège subtil, tissé de soie et de sourires, enveloppé dans une comédie d'apparences que même le plus fin des acteurs n'oserait perturber. Ton visage demeure imperturbable, sculpté dans l'étoffe de la duplicité, tout aussi rigide que ces masques vénitiens qui dissimulent les désirs inavouables et les noirs desseins. À travers cette question insidieuse, tu sondes le vernis de ses mots, prêt à découvrir la moindre fissure, la plus petite craquelure qui dévoilerait la fausseté de ses louanges. Elle n'a pas quitté ses appartements depuis son arrivée. Il n'est point anodin que tu aies choisi de l'interroger sur ce qui l'a "le plus impressionnée", la poussant ainsi à maintenir cette fiction optimiste, ce dédale d'adoration factice, quand on sait que la substance même de son bonheur s'effrite, alors que tu le lui refuse les moyens d’en parler, désormais.

Quelles stratégies lui restent-elles? Les voies de la sincérité sont désormais bien étroites. Si elle répond de manière évasive, cela sera reçu comme un écho creux, l'indice indiscutable d'une ruse manquée. Si, en revanche, elle tente de se réfugier dans le détail, mais trébuche sur l'incohérence de son discours - révélant ainsi son ignorance des délices et des raffinements du palais - alors elle sera irrévocablement exposée. Et que dire si elle choisit l'impensable, rompant la mascarade de l'optimisme pour se dérober aux règles non écrites mais universellement reconnues de la bienséance de cour? Ciel…

À cet instant, la cérémonie du thé devant toi - déjà une performance sociale complexe en elle-même - se mue en un théâtre d'une délectation nouvelle, un régal du tact et de la ruse, quand bien même le breuvage devant vous s'évente et perd sa chaleur.

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Une tasse de venin dans une porcelaine fine



@"Valérius II"


Le roi semblait peu enclin à consommer boisson ou nourriture, et Faith y renonça mentalement à contre-cœur. Bien qu'elle ne fût pas particulièrement gourmande, du moins, c'est ce qu'elle aimait penser, il lui était difficile de renoncer à des pâtisseries depuis son arrivée au palais. Le reste de la nourriture lui semblait incroyablement fade et sans intérêt. Elle n'en blâmait pas le cuisinier, cependant, elle n'aurait pas été contre des mets plus parfumés. On lui maintenait pourtant que certains de ces plats étaient des recettes Jadamuriennes, son palais n'en reconnaissait malheureusement aucune, même de loin. Alors elle avait développé un goût plus prononcé pour les mignardises et toutes sortes de sucreries.

Et bien que la détermination du monarque à ignorer les mets devant eux fût déplaisante, ses mots et sa voix coulaient comme une douce caresse à ses oreilles. Il parvenait à jongler si facilement avec ses émotions sans même qu'elle ne s'en rende compte que n'importe quel observateur omniscient trouverait ce jeu risible. Cela fonctionnait à merveille, mais ses paroles suivantes furent comme autant d'aiguilles qui la transpercèrent. Elle n'était pas venue faire la discussion, mais il ne semblait pas se soucier de ce qu'elle voulait ou non. Ses questions étaient tranchantes, acérées, et il tournait inlassablement autour du pot. Faith en était maintenant convaincue, ce n'était ni de la gentillesse, ni de la considération.

«Je suis véritablement ravi d'apprendre que ce palais a transcendé vos espérances. Un tel cadre doit sans nul doute vous fournir moult occasions de vous adonner à des loisirs exquis et à des liaisons socialement gratifiantes. Mais… Auriez-vous l'obligeance de nous dire quelles activités au sein de ces augustes murs ont su le plus captiver votre délicate attention et su le plus vous impressionner ?»

Comme elle aurait aimé prétexter prendre une bouchée de gâteau pour se remettre de ses paroles et réfléchir posément à sa réponse. Mais il lui avait retiré volontairement cette arme. Elle commençait à prendre doucement conscience qu’elle ne bavardait pas simplement de façon anodine avec Valérius, mais que quelque chose de plus grand se jouait. Elle n'avait pour autant pas conscience des fils qui entremêlaient ses membres pour la mouvoir sur cet échiquier. Si elle réfléchissait à toute vitesse à la réponse la plus appropriée, sa voix était posée lorsqu'elle lui répondit.

"J’ai grande hâte de partager ma culture avec les autres demoiselles du royaume, et j’espère pouvoir bientôt organiser un goûter, si vous me le permettez."

Faith marqua une pause. Elle ne savait pas si elle avait été trop directe ou pas assez, mais elle parlait autant de ses origines Jadamuriennes que de ses Elfiques et tentait de faire passer son message à son interlocuteur. Sa détermination était toujours présente, peut-être plus encore après le sacrifice auquel elle avait dû faire face. Tout ceci ne serait pas arrivé en vain.

"Je suis sincèrement enchantée de découvrir l'extraordinaire bibliothèque du palais, et je prends un grand plaisir à m'abreuver d'histoires romanesques. La collection d'ouvrages ici est véritablement impressionnante, c'est un trésor qui reflète la riche histoire de votre famille, votre Majesté."

En réalité, si elle apprécie ce genre d'histoire et qu'elle en consomme occasionnellement, Faith passe beaucoup de temps à lire des ouvrages sur l'histoire d'Albion, l'aristocratie Albionaise, et la famille royale Windcroft. Mais de ce qu'elle avait appris, il était mal vu pour une femme d'être trop instruite, et elle ne mentait pas totalement, après tout. Elle n'avait pas choisi ses mots au hasard non plus, cherchant à rappeler subtilement au roi que leurs boissons étaient en train de tiédir, espérant atteindre le sujet de leur rendez-vous avant que leurs tasses ne soient vides, ou pire, froides.



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Valerius II
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Valerius II
Bal de futilités
"La politesse, cette danse sociale, se drape dans les habits de la vertu. Elle masque parfois notre humanité, laissant place à des pantins bien articulés. Et l'on se demande si en cherchant à être si admirablement courtois, on ne devient pas tout simplement grotesque.”
Alors que l'échange délicieusement tendu se déroule entre toi et Lady Faith, la tension envahit la pièce comme une brume insidieuse. Les serviteurs et les dames de compagnie présents, affectés à leur devoir mais pas à l'aveuglement, maintiennent une posture rigide, chaque muscle de leur corps serré comme les cordes d'un violon. Ils gardent leurs regards fixés droit devant eux, la bienséance leur interdisant de montrer même un iota d'intérêt pour la conversation. Et pourtant, leurs yeux trahissent de légers mouvements, déviant de leur trajectoire stricte pour lancer des micro-regards furtifs, capturant des fragments de l'échange comme des éclats d'un miroir brisé. Chacun est conscient que sa présence ici, dans cette salle au cœur du pouvoir, est un privilège autant qu'une malédiction : privilégié d'être le témoin silencieux d'une confrontation subtile entre le roi et sa fiancé, et maudit de devoir porter le poids de cette connaissance sans jamais en parler. Leurs visages sont des masques de marbre, mais sous le vernis de la servitude, ils sont tout aussi captivés et intrigués par le drame qui se joue devant eux. Chacun retient son souffle, s'accrochant à l'espoir mince mais fervent qu'ils pourront s'évader de cette scène sans devenir eux-mêmes les victimes collatérales de cette lapidation verbal. Même le tic-tac de l'horloge semble s'être tu, rendant hommage au silence lourd qui règne...

En silence, tu savoures ta victoire à venir, aussi insaisissable que l'odeur délicate du thé qui s'évapore dans l'air. Ah, comme c'est exquis, cette sensation subtile de supériorité, enveloppée dans le velours de la politesse et de la bienséance. Et quelle naïveté de la part de cette demoiselle, compromise par une seule phrase maladroite. Les mots de la princesse semblent glisser hors de sa bouche comme des perles tombées d'un collier, roulant devant elle dans une trajectoire imprévisible. Et toi, tu es là, bien sûr, pour les ramasser avec le sourire de celui qui comprend la valeur réelle de ces bijoux éphémères.

« Vous prévoyez donc d'organiser un goûter pour partager votre culture, Lady Faith ? Quelle idée charmante » murmures-tu, chaque syllabe infusée d'une douceur visqueuse, comme si elles rampaient le long de cette table entre vous pour révéler la froideur de tes intentions. « Ce serait effectivement une délicieuse occasion de découvrir les subtilités que renferme votre patrie lointaine. Mais dites-moi, avez-vous déjà trouvé les bons ingrédients dans nos cuisines pour recréer vos mets exotiques ? »

Tu discernes l'insidiosité de ta question, aussi aiguisée qu'une lame dissimulée dans les plis d'un riche velours. Elle ne peut avoir pénétré dans les cuisines de ce palais, ni effleuré du bout des doigts les ingrédients exotiques qui pourraient rappeler les saveurs de son lointain Jadamur, et la cuisine du palais a depuis longtemps du lui faire comprendre que les ingrédients ne font pas tout. Il manque la connaissance. Et il va sans dire que, née dans l'opulence, cette Lady ne connaît la cuisine de son propre territoire que par ses papilles et son palais, n'ayant jamais elle-même foulé le sol d'une cuisine. Comment pourrait-elle réellement éduquer ces jeunes filles sur sa culture quand les cuisiniers du palais, qui n'ont jamais mis les pieds à Jadamur, ont déjà essayé de reproduire ses prétendus mets exotiques, qui finissent toujours par être fades ? Quelle que soit sa réponse, elle se dévoilera, soit ignorante, soit présomptueuse. Les pièges foisonnent lorsqu'on est en présence d'un adversaire aussi féroce et hostile que toi, cherchant son propre plaisir dans chacun de ses embarras.
Elle devrait presque te remercier, là voilà prévenu d’un embarras qui la guette, si son organisation d’événement ne s’avère pas à la mesure des hautes attentes de l’aristocratie…  

Mais revenons à nos affaires. L'élément essentiel de toute manœuvre réussie réside dans l'art de révéler l'échec de l'adversaire avec une élégance raffinée. Il est vrai que certaines des leçons les plus profondes de ta jeunesse t'exhortent à la noblesse d'esprit, à la dignité d'une stature sans reproche, surtout envers une jeune femme désormais sous ta protection… Et pourtant, toute ton éducation se trouve étrangement réduites au silence, éclipsées par cette autre facette de toi, ce double obscur qui se délecte des petites victoires tordues, peu importe à quel point elles sont médiocres.

Ton regard l’épingle sans fausse pudeur, suivant les courbes et les lignes de son visage, avec une sorte de plaisir interdit tandis que tu cherches chaque signe d’embarras, chaque petit expression qui saurait nourrir la chose sale et dévorante qui se réjouit en ton for. Certes, une part minime de toi se sent coupable pour cet affront… Et pourtant, lorsque tes lèvres s'ourlent en un sourire apparemment doux et affectueux, tu sais que c'est la victoire qui te consume, plutôt que le remords. Ainsi, tu reprends la parole, non pas comme un homme rongé par la culpabilité, mais comme un virtuose sur le point de jouer sa note finale, une note qui résonnera dans le silence assourdissant de son échec.

« Néanmoins, je vois que votre appétit pour l'avenir est déjà si vorace qu'il ternit presque les plaisirs du présent » dis-tu, ta voix empreinte d'une douceur feinte, comme une couche de givre sur un sol dur et froid, ne prenant plus la peine de prendre quelques fausses notes plus chaudes . « Je suis ravi d'entendre que vous avez des projets si ambitieux pour votre temps au palais, et que vous avez déjà dressé une liste d'activités futures pour éclipser le reste. »

Tu marques une pause, laissant tes mots s'imprégner de leur signification, comme un parfum envahit une pièce. A travers la complexité de ton discours, tu insinues délicatement sa négligence à l'égard des richesses déjà disponibles au palais -ces livres, ces œuvres d'art, ces connaissances que d'autres seraient ravis d'avoir à portée de main. Ton reproche est enveloppé dans un voile de politesse si fin qu'on pourrait presque le confondre avec une simple taquinerie, s'il ne t'était pas aussi agréable d'appuyer dessus. Tu insistes bien trop pour être bienveillant.

« Cela étant dit, continues-tu, j'espère que les innombrables ressources déjà à votre disposition dans la bibliothèque ont en effet su capter votre attention, même si elles ne sont pas aussi enivrantes que vos projets à venir, au vu de votre empressement à m'en faire part. » Ton sourire semble tellement indulgent. Horrible menteur.

Ah, voici enfin le moment où tu libères le coup fatal, dévoilant sans pitié l'échiquier sur lequel elle s'est si maladroitement placée. Ton regard accroche le sien, comme un aimant délicieusement cruel cherchant à capter le moindre tressaillement dans ses yeux, ce frémissement qui signerait sa déroute. Tu n'énonces pas simplement une phrase ; tu réalises une mise à nue, une déconstruction implacable de son inaptitude à manœuvrer dans ce labyrinthe invisible de convenances et de subterfuges. Et elle devrait pourtant devenir reine ? Quelle bêtise.

C'est le moment que tu attendais avec impatience, le crescendo de ta symphonie tactique, et tu le savoures comme il se doit. Ton regard reste figé dans le sien, non pas comme un prédateur guettant sa proie, mais comme un maestro cherchant à capturer l'essence même d'une composition complexe, attendant de voir la vérité s’imposer à elle. Cette vérité implicite qui est si lourde entre vous : tu n’es pas son allié indulgent, tu ne feras jamais preuve de la douceur négligente qui caractérisait ton frère et aucun de ces faux pas ne lui sera pardonné… Cependant, le fait même que tu choisisses de garder cette humiliation hors de la vue publique est en soi une forme de clémence -une clémence que tu aurais bien pu éclipser si l'humiliation publique n'avait pas porté le risque de tacher sa réputation pour toute la durée de ton règne. Tu protèges ta futur reine et non pas ta futur femme, qu’on se le dise…

Ayant fini de jouer ton tour, tu te tais, ton regard toujours plongé dans le sien, tandis que le parfum de ton succès, semblable à l'arôme envoûtant d'une fleur venimeuse, remplit subtilement l'air. C'est un délice sombre et complexe que ce frisson de voir un adversaire pris au piège dans la toile que tu as tissée, et c'est un délice que tu dégustes en silence, le savourant jusqu'à la moelle de ton être, sans qu'un soupçon de cette délectation ne transparaisse sur ton visage

Et maintenant ? Va-t-elle jouer la carte de l'orgueil, avec la fausse assurance d'une reine inexistante, ou l'hésitation d'un pion en échec ? Peut-elle espérer entrevoir une issue, alors que l'architecte de ce dédale a déjà façonné chaque recoin à son propre avantage, dictant les règles dans son intérêt? Quoiqu’elle fasse, tu supputes qu'elle ne t'accordera pas la satisfaction d'un effondrement émotionnel… Dommage.

Prends garde Valerius, à trop la mordre, tu pourrais regretter d’y laisser des marques. Après tout, chaque coup a ses répercussions, et tu es loin d'être prêt à sacrifier la partie pour une simple manche…

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@"Valérius II"


Les mots échangés sonnent doux aux oreilles de l'elfe, pourtant une partie d'elle ne peut s'empêcher de les trouver désagréables. Comme un poison au goût sucré, on en reprendrait presque, simplement par plaisir. Mais en même temps, ils mettaient en exergue une réalité dérangeante. Ils étaient si bienveillants, mais si minutieusement aiguisés qu'un moindre mouvement maladroit pourrait la blesser. Heureusement qu'ils étaient maniés avec une dextérité hors du commun, mais celui qui les possédait n'était peut-être pas féru de bonnes intentions.

Si les mets de Jadamur lui manquaient, elle n'aurait pas été capable de les reproduire elle-même. Même avec les bons ingrédients sous le nez, Faith n'avait jamais posé un pied en cuisine de toute sa vie. Après tout, les cuisines ne sont pas un endroit pour une demoiselle de son envergure. Elle le regrettait presque à présent, mais il aurait été malvenu de sa part de mettre un pied dans les cuisines du palais. Alors elle ne pouvait que prendre sur elle, regrettant de ne pas avoir embarqué un cuisinier de chez elle lors de son départ. Elle pourrait demander au roi l'autorisation d'en faire venir un, mais elle avait d'autres choses à lui demander pour le moment et la nourriture, bien qu'elle lui semblait morose, n'était pas sa priorité. Et puis il venait d'accepter qu'elle organise des goûters entre Dames, et c'était déjà une bonne nouvelle.

La réponse à cette question n'était pas évidente, elle ne voulait pas ouvertement mentir, mais elle ne pouvait non plus se permettre d'insulter la cuisine du palais. Marchant sur la fine corde entre mensonge et vérité, elle lui sourit docilement.

“ La cuisine d’Albion est vraiment différente de mes habitudes, et je peux affirmer qu’elle ne manque pas d’originalité. Si j’apprécie y retrouver parfois des parfums familiers, sachez que j'aborde ces nouvelles saveurs avec curiosité, considérant cela comme expérience enrichissante à laquelle je m’adapte un peu plus chaque jour."

Bien que la nourriture ne soit pas à son goût, elle était déterminée à s'y adapter, si elle devait devenir reine et passer sa vie à Albion, il lui faudrait bien embrasser totalement cette culture, au moins en apparence. Et peut-être qu'avec le temps ces apparences deviendraient une réalité, cela lui faciliterait bien la vie. Mais il était encore trop tôt pour qu'elle accepte aisément ce que lui proposait Albion, ce pays lui a tellement repris et si peu donné qu'une pointe de rancœur l'en empêche.

Faith n'était plus certaine de la pertinence de ses réponses quand le regard de Valérius la sonda si intensément. Sous des traits moins doux, elle y reconnaît une ressemblance notoire avec son défunt promis. Mais elle chassa rapidement cette pensée, ce n'était pas le moment de s'apitoyer sur son sort, elle fera cela lorsqu'elle retournera dans sa chambre en profitant des mets qui sont actuellement hors de sa portée.

S'il traînait en longueur, leur échange semblait plutôt bien se dérouler pour le moment. Si quelques dissonances la titillaient encore, elle n'y prêta pas grande attention, préférant se concentrer sur le positif et surtout sur son objectif. Cependant, encore une fois, les mots du roi furent si perçants qu'il l'ébréchèrent

Ses joues s'empourprèrent légèrement sous la surprise puis la colère qui se répandait insidieusement en elle. Les lèvres pincées, elle contenait ses émotions du mieux qu'elle le pouvait alors que ses mains serraient le tissu de sa robe. C'était clair maintenant, il n'avait ni respect, ni sympathie pour elle et après une danse maladroite où elle lui avait marché sur le pied, il avait décidé de l'humilier publiquement. Valérius s'amusait à révéler avec délicatesse la moindre de ses petites erreurs comme si tout ceci n'était qu'un jeu pour lui. Comme si sa souffrance lui apporterait un quelconque réconfort.

Faith le comprenait maintenant et elle n'était pas assez préparée pour cette confrontation. Elle était perdue, ne sachant plus ce qu'elle devait répondre, ni ce qu'elle pouvait faire. Elle n'avait qu'une envie, fuir dans ses appartements. Sa détermination s'était envolée avec ses objectifs, il ne lui avait jamais été atteignable. Depuis le début, Valérius ne l'aurait jamais laissé simplement exprimer ses interrogations. La partie était finie et c'est avec amertume et sous l'affût de ses émotions, qu'elle lui fit sa dernière, du moins elle l'espérait, impolitesse.

" Comme le thé qui nous est servi, cette conversation restera longtemps mémorable, Votre Majesté. Si vous le jugez bon, je me tiens prête à me retirer pour en laisser tous les arômes s'imprégner. "

Elle était résignée, que pouvait-elle faire de plus qu’espérer qu’il ne la laisse partir et mettre fin à ce calvaire.


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"La politesse, cette danse sociale, se drape dans les habits de la vertu. Elle masque parfois notre humanité, laissant place à des pantins bien articulés. Et l'on se demande si en cherchant à être si admirablement courtois, on ne devient pas tout simplement grotesque.”
Tu observes avec une minutie soignée le comportement de Faith, tandis que tu écoutes avec une attention calculée sa réponse. Ses paroles sont une étoffe délicate, tissée de politesse et de réserve, mais tu sens les fils effilochés de sa tension et de son inconfort qu’elle n’ait plus capable de cacher, désormais. Ses doigts, crispés sur le tissu de sa robe, évoquent l'image d'un naufragé s'accrochant désespérément à un radeau instable, tandis que le léger écarlate de ses joues te chuchote des vérités plus éloquemment que ne le ferait toute confession.

Ah, l'effet est délicieux. Sa façade, jadis un masque de confiance et de sérénité, se voit à présent ébréchée. Voilà la rétribution lorsqu'on commet l'erreur fatale de présumer de l'amicalité d'un inconnu. Ce dur apprentissage lui sera peut-être utile lors de ses futurs pas dans le Noble Jeu. Il le faudra bien, car si elle ne s'endurcit pas, cette arène d'intrigues et de machinations l'écrasera… Et tu ne seras point innocent dans l'issue de cette implacable dynamique, ne serait-ce que par ton absence d'intervention.

Cependant, tu restes extérieurement impassible, gardant ces révélations précieuses dans l'intimité de ta propre conscience, ne rajoutant pas à son malaise, du moins pour le moment. La leçon, tu le sens, a été assimilée. Cette faille, cette dérobade de sa part, tu la catalogues soigneusement dans les archives de ta mémoire, la réservant pour une future stratégie, à côté des autres faiblesses, des autres secrets, et de ces innombrables données que tu accumules sur quiconque pourrait un jour servir ou entraver ton règne. Tu ne peux rien laisser au hasard, Valerius, car tu es un homme de prudence, un joueur d'échecs dans cette partie mortelle où chaque mouvement, chaque stratégie est mesurée avec la plus grande exactitude, chaque mot choisi avec un soin exquis. Il n'est pas dans tes projets de suivre le destin tragique de feu ton frère, alors, dans ce jeu implacable, tu n'as pas d'autre choix que de jouer pour l'emporter. Et si l'échec menace, tu n'hésiteras pas à broyer tous ceux qui auront oser s’opposer à toi avant de chuter…

Reconnaissant ce subtil changement dans l'attitude de la princesse, ce moment fugitif où l'éclat de la défaite scintille dans ses yeux, tu te délectes silencieusement. Ah, oui, elle comprend enfin. Depuis le commencement, il n'a jamais été question de satisfaire ses désirs, mais plutôt de lui révéler sa place à cette cour. Cependant, tu admires la finesse avec laquelle elle lance son discret défi en demandant congé, une ambivalence tissée dans ses mots comme un dernier rempart contre l'humiliation totale. C'est une juxtaposition exquise de résignation et de rébellion, et cela te ravit profondément.
En cet instant, tu te sens comme un maître instruisant une jeune apprentie dans l'art délicat de la subversion par la courtoisie. Oui, apprends bien, petite fille naïve. Tes choix de paroles se forment avec le soin minutieux d'un orfèvre choisissant la pierre parfaite pour orner une parure royale, chaque mot étant un éclat de gemme brut taillé par ton esprit pour ne rien perdre de leur éclat malgré leurs bords acérés.

Le théâtre est dressé, le rideau prêt à tomber sur cette scène éphémère mais révélatrice. Tu te lèves, rompant ainsi la transe hypnotique du moment, tandis que tous les serviteurs se crispent en te voyante te mouvoir. Ton sourire, cachant ses vices sous trop de courtoisie, accompagne une inclinaison légère de la tête tandis que tu observes la princesse. Par ce simple geste, tu signifies clairement que le rituel du thé, aussi exténuant qu'il fut pour elle, est à présent terminé. Le message est limpide dans sa complexité : la partie est jouée, cessons donc tous les deux de nous faire perde du temps, ma dame.

« Je me réjouis, ma chère, à l'idée que notre conversation ait laissé en votre mémoire une empreinte aussi durable que celle de ce thé. Votre compagnie a également égalé en délicatesse les subtils arômes du breuvage. Cependant, je ne voudrais pas abuser de votre temps, d'autant plus précieux maintenant que vous avez le prestigieux projet d'éveiller l'esprit des jeunes femmes de notre cour à votre culture ô combien intrigante. Je suis certain que votre présence apportera autant de lumière à ces événements que vous en avez apporté à cette conversation. »

Pourquoi se priver du doux plaisir de tourner la lame une fois encore alors qu’elle est si bien enfoncée dans la chair ?  Ah, oui, cette bataille t'appartient, même si la guerre, avec ses menaces matrimoniales, n'en est qu'à ses prémices. Mais pour cette fois, tu choisis d’enfin te désarmer, tandis que tu laisses la scène s'effacer dans les ombres grandissantes du début de soirée.
Pourtant, dans le théâtre obscur de ton esprit, les acteurs demeurent en place, figés dans une attente silencieuse. Le rideau, bien que tiré, semble toujours prêt à se lever de nouveau, attendant le moindre frémissement d'un public que tu sais suspendu à tes lèvres, à tes actions, et à votre destin…


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@"Valérius II"


Le roi Valérius II était un mauvais perdant. Faith ne pouvait dire jusqu'où allait la perversion de cet homme, qui continuait de l'attaquer et de l'humilier, alors qu'elle reconnaissait humblement sa défaite. À quel point se délectait-il de ses tourments et pourquoi tant d'animosité à son égard ? La tenait-il pour responsable du trépas d'Alexander ? Elle ne pouvait en supporter davantage pour le moment, et fort heureusement, il lui accorda une trêve jusqu'à leur prochaine confrontation, qu'elle redoutait à présent. Bien que ses émotions soient en ébullition, elle gardait le contrôle d'elle-même au maximum, se retirant avec une gracieuse révérence et une retenue exemplaire.

Chaque pas jusqu'à sa chambre était pesant, et le trajet semblait durer une éternité. Cette rencontre, bien que brève, fut épuisante ainsi qu'une grande déception. Pour l'instant, elle avait simplement envie de se faire toute petite et d'être oubliée. Elle ne voulait plus être une princesse, une femme forte ou une combattante. Elle aurait souhaité être une enfant réconfortée par l'étreinte chaleureuse et les paroles encourageantes de sa mère. Ses espoirs étaient brisés, et les larmes qui en résultaient étaient de plus en plus difficiles à retenir. Après une traversée interminable, elle arriva enfin dans sa chambre et congédia immédiatement sa suite. Elle s’était fait humilier devant eux et leur regards était d’autant plus difficile à supporter.

“ Laissez-moi seule, je vous prie. “

Tout le monde quitta la pièce sous la direction d’Elizabeth. Son regard était empli de compassion en voyant sa maîtresse si bouleversée. Elle ne pouvait que lui accorder ce bref répit. La gouvernante s’effaça discrètement, et à peine la porte fut-elle délicatement refermée, que Faith se laissa tomber dans son lit dans un long soupir plaintif. Elle ne savait plus quoi faire, son esprit était embrumé par l’humiliation qu'il venait de lui faire subir, et renoncer à tout cela était tentant. Mais la petite voix de la détermination n’était pas totalement éteinte, juste plus faible, couverte par des voix plus présentes, celles de la peur et de la colère. Quand elle serait plus calme, tout ira mieux, mais pour le moment elle n’avait même pas d’appétit et sa tête lui semblait lourde. Elle se demandait si elle ne couvait pas quelque chose. Ses pensées tournaient en rond depuis un moment quand des coups délicats se firent entendre contre sa porte.

En quelques secondes qu’elle prit pour s'ouvrir, Faith se leva du lit et arrangea sa tenue avant de faire quelques pas dans la pièce. Elle ne pouvait être vue en train de se morfondre de la sorte. Elizabeth entra dans la chambre suivie d’un chariot de mets attrayants et de thé fumant. La délicieuse odeur qui en émanait dénoua son estomac de toute contrariété, et elle prit place sur le sofa. On s’affaira quelques instants autour d’elle dans le plus grand des silences, un silence auquel il lui fallait encore s’habituer. Un léger sourire victorieux se dessina sur le coin de ses lèvres devant cette vaisselle qui lui semblait si familière, et un échange de regard avec Elizabeth lui permit de confirmer ses soupçons. Sa dame de compagnie lui sourit discrètement, et Faith lui répondit d’un léger signe de tête. Avec toute l’énergie qu’il lui restait, elle fit preuve de la plus grande des retenues pour savourer ce goûter avec toute la prestance d’une princesse. Bien que ce ne fût pas grand-chose, cela lui donna l’impression de ne pas avoir perdu toutes les batailles, et la chaleur du thé l’emplit de détermination. Elle se sentait soutenue et réalisa que, depuis le début, elle ne se battait pas seule.


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"La politesse, cette danse sociale, se drape dans les habits de la vertu. Elle masque parfois notre humanité, laissant place à des pantins bien articulés. Et l'on se demande si en cherchant à être si admirablement courtois, on ne devient pas tout simplement grotesque.”
Dès que la porte du bureau claque en un écho sourd derrière la princesse Faith, tu t'accordes un léger souffle. Ce n'est pas un soupir dans toute sa plénitude, mais il s'en approche dangereusement. Ce souffle n'est pas l'exorcisme d'un fardeau, mais plutôt l'exhalation d'une tension longtemps contenue, comme si la corde d'un arc, tendue jusqu'à son extrême limite, retrouvait enfin sa forme originale. Enfin débarrassé. Tel est le sentiment qui se dessine dans les tréfonds de ta conscience, en traits aussi fins qu'éphémères.

Si la princesse possède ne serait-ce qu'une once de jugement, elle ne se risquera pas à solliciter un autre entretien de sitôt, pas après l'humiliation subtile mais écrasante que tu lui as infligée. Au plus profond de toi, un espoir fugitif s'éveille, celui de t'être définitivement libéré de sa présence importune. Mais la réalité, dans sa froideur implacable, t'arrache à cette douce illusion. Car vous êtes déjà enchaînés, toi et elle, par une destinée inexorable, comme deux astres condamnés à graviter l'un autour de l'autre dans une danse astrale imposée par la fatalité et les circonstances politiques. Les vœux de mariage n'ont certes pas été prononcés, mais les chaînes invisibles qui vous enlacent, faites de compromis, d'enjeux et d'obligations, sont déjà plus solides que n'importe quel métal. Il s'agit de liens forgés non pas dans l'affection, mais dans les arcanes obscurs de la politique et du devoir, des liens aussi indissolubles que douloureux.

D'un geste impérieux de la main, tu fais signe à Thomas de congédier la cour de serviteurs qui peuple ton bureau. Ils ont rempli leur fonction, aussi n’ont-ils plus rien à faire ici. Leurs visages anonymes, aux expressions figées par l'étiquette et le devoir, s'effacent alors de ta vue comme des ombres chassées par une lumière soudaine. « Faites aussi disparaître ces douceurs inutiles... » ordonnes-tu, les yeux posés avec un mépris évident sur les gâteaux qui jonchent la table, restés intouchés, en témoins muets d'une cruauté délibérée. Ce sont les vestiges d'une heure du thé qui n’en avait que les apparences, et d'une civilité avortée dans l'œuf.

Tu t'attendais à une certaine jubilation, un contentement noir à la pensée de l'humiliation infligée à une femme que tu méprises profondément. Mais à ta grande surprise, la victoire semble inachevée, comme si le triomphe était moins sucré que les gâteaux eux-mêmes, si bien qu'il laisse un goût fade en bouche. Ce n'était qu'une victoire trop facile, dénuée de la saveur complexe d'un défi véritablement relevé. Un voile sombre s'abat sur ton esprit, plongeant tes pensées dans une pénombre inquiétante. Pourquoi cette humiliation ne t'a-t-elle pas apporté la satisfaction que tu avais anticipée ? Cette question insidieuse s'enroule autour de ta conscience comme une liane venimeuse. Peut-être que la véritable délectation se trouve non pas dans le simple fait de gagner, mais dans le combat lui-même, dans la tension de la lutte et dans le jeu des esprits. Ou peut-être est-ce parce que cette victoire ne change rien à tout ce qui reste ineffable, n’ayant rien apporté de plus que quelques rougeurs humiliée sur les joues d’une rêveuse se trouvant bien loin de chez elle. Une victoire médiocre. Facile et médiocre.

Au final, tu ne parviens pas à mettre le doigt sur cette insatisfaction latente, comme si elle se dérobait à chaque fois que tu tentais de la saisir. Elle demeurait pourtant là, en filigrane, une ombre discrète sur une toile autrement triomphante. Revenant à ton imposant bureau, encombré de dossiers et de feuilles, tu décides que le temps de la contemplation intérieure est révolu, préférant chasser ce malaise plutôt que continuer à tourner autour. Ces émotions, ces questionnements obscurs, sont aussi futiles et éphémères que les friandises que tu as fait éliminer. Tu préfères de loin l’action à la contemplation, alors que ta main glisse sur la surface boisée du meuble, où chaque rainure, chaque imperfection, rappelle les défis et les décisions qui vont forger le socle de ton règne.

En te replongeant dans les dossiers, les traités, les missives qui exigent ta vigilance immédiate, tu relègues aux abîmes de ton esprit la princesse et son humiliation, de même que tes propres tourments si étrangement insatisfaisants. Leur substance semble s'évaporer, face à la gravité d'une situation coloniale en péril, devant la préservation d'un empire qui ne peut tolérer le moindre écart. L'instant de faiblesse est balayé, éclipsé par des préoccupations bien plus vertigineuses. Là, dans cette confrontation glaciale avec le fardeau de la royauté, tu trouves une forme d'expiation, un apaisement éphémère au maelström de sentiments indéfinissables qui avaient, pendant un moment si bref, menacé de transparaître. Il semble que l'immersion dans les affaires d'État parvienne à éteindre, du moins provisoirement, ces émotions qui te grignotent de l'intérieur, griffant sans relâche les parois de ton âme. Ta colère, malgré son intensité que tu continues à nier, n'est rien à côté de la masse écrasante de responsabilités qui repose sur tes épaules royales. Elle, tout comme les ressentiments que tu refuses d'admettre, deviennent des considérations pour des temps moins chaotiques, des instants moins chargés d'urgence, exactement comme fut cette petite aparté trompeuse déguisée en heure du thé…


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