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Victoire Crowley
Aristocratie
Influence : 448
Race : Humain

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Victoire Crowley
L’automne était maintenant bien installé. Les feuilles des arbres avaient complètement virées à l’or et au cuivre, un vent frais balayait le pays apportant avec lui d’épais nuages gris qui menaçaient de déverser une pluie diluvienne sur les terres. Aujourd’hui était un peu différent. Le soleil était haut dans le ciel. Il n’était pas suffisamment fort pour être étouffant mais lorsque Victoire passa sous l’un de ses rayons, elle fut incapable de ne pas s’arrêter pour en profiter. Par dieu! que c’était agréable et que cela la changeait de ces derniers jours horriblement mornes. Il fallait admettre qu’elle n’avait pas grand chose à faire dernièrement. La demi-saison était propice au labeur et à la préparation de l’hiver, pas aux commérages ni aux sorties. Alors la comtesse s’ennuyait. Elle passait ses journées à lire, à jouer du clavecin ou du violon, à répondre aux lettres de ses correspondants et à administrer son domaine d’aussi loin qu’elle se trouva. Aubrey avait de nombreux défauts, le principal était de s’être épris d’elle, mais il régissait à merveille les terres du domaine de Crowley et participait à l’éducation de Damian autant que faire se pouvait.

Ses terres étaient pérennes, son fils grandissait bien et s’avérait un petit garçon intelligent et vivace, elle était aussi veuve qu’elle avait pu le rêver. Tout aurait pu sembler parfait, hélas une ombre était encore au tableau ; sa solitude. La précédente soirée, une semaine auparavant, avait permis à Victoire de rencontrer quelques personnes et d’être ainsi invité à prendre le thé ou parfois des visites de courtoisies. Mais elle n’avait trouvé aucun allié qui puisse lui permettre de faire avancer le combat qu’elle menait et cela avait le don de la rendre ombrageuse. Pourtant elle y avait mis du cœur. Mais ce n’était pas une chose évidente que de convaincre ceux qui ne le voulaient pas, ni même de manipuler les esprits et elle était en train de prendre conscience de l’envergure de cette bataille et de l’énergie que cela allait lui demander. Bien que cela ne la découragea pas, elle craint brièvement de ne pas y arriver.

Aujourd’hui cependant elle avait la tête ailleurs, en témoignait le fiacre dans lequel elle était installée. Le cahot sur la route la berçait depuis une demi-heure maintenant et elle peinait à maintenir ses paupières ouvertes. La promesse de défaire son chignon et faire tomber son chapeau si elle s’endormait, l’obligeait à lutter autant que possible. Comme à son habitude elle était habillée d’une robe sombre mais elle avait cette fois troqué le noir pour un bleu marine profond qui rendait à son regard d’étranges reflets. Son chapeau farouchement fixé à son chignon simple était de la même couleur si ce n’était qu’il arborait une magnifique zinnia d’un violet profond entouré de dentelle écrue. Quand la voiture s’arrêta à la périphérie de la ville, Victoire était encore aux prises avec ses somnolences et ne put que pousser un long soupire de satisfaction quand tout s’arrêta enfin.

C’était un magnifique domaine dont les verts pâturages s’étendaient à perte de vue. La maison à laquelle elle faisait face n’était pas sans lui rappeler celle où elle avait vécu ces neufs dernières années, des fleurs s’épanouissaient dans des jardinières parfaitement entretenues et au loin elle pouvait deviner les contours d’une écurie. Au même moment, la porte s’ouvrit sur un intendant au visage affable qu’elle reconnut immédiatement. Cette fois, il faisait jour et les ombres nocturnes ne jouaient pas sur ses traits âgés. Il se plia en une révérence polie puis se redressa.

- Le comte Brown, l’hôte de son Altesse vous fait parvenir ses excuses, il ne pourra pas vous accueillir en son domaine pour l’instant. Il descendit les marches du péron jusqu’à la comtesse et désigna d’un geste les écuries. - Mais il vous invite à découvrir son domaine en compagnie du prince. Voulez-vous que je vous accompagne, Madame la comtesse ?

- Tout ira bien. Merci à vous. Dit-elle simplement avant de s’avancer dans l’allée.

Bien que ce fut une robe, sa tenue équestre était faite pour lui permettre de se mouvoir avec aisance. Le jupon ne touchait pas le sol, le corset était plus court pour lui permettre de s’asseoir et il n’y avait aucune fioriture ou manches extravagantes qui auraient pu risquer de se coincer dans la selle. Elle traversa ainsi une allée de gravillon puis tourna à l’angle d’un carrefour doté d’un petit rond-point végétal avant d’enfin gagner l’entrée des écuries. Le soleil à l’extérieur ne lui permettait pas de voir dans l’obscurité qui nimbait les lieux, alors elle entra.

- Votre Altesse ?
Héla-t-elle tout en plissant les yeux pour se faire à la nouvelle luminosité.

Reginald Windcroft
Royauté
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Reginald Windcroft
“En selle”Avec Victoire Crowley


La semaine qui a suivi le bal fut des plus plaisantes, parsemée de divers rendez-vous et de moments de fêtes. Le comte Brown, bien que sous une apparence de gentilhomme, avait bien des vices peu connus du grand public, ce qui me permettait de pouvoir en profiter un peu sans subir trop de remontrance ou de regard désapprobateur. Ensemble, on avait trouvé un certain compromis le temps de ma “visite”.

Ce matin pourtant, j’avais une attitude des plus convenable. Bien que je me sois levé tard après une nuit bien courte, mon temps fut passé à assouvir une autre passion bien plus honorable mais connue de peu de monde : L’équitation. La fin de matinée a été passée rapidement entre la présentation de nouveaux chevaux qu’il comptait acheter et quelques séances montées pour vérifier le tempérament de chacun. Entre deux, le compte avait cherché aussi à négocier la reproduction de Titan, mon étalon pour lequel j’éprouvais une grande fierté mais je refusais encore cela. Véritable pur sang de couleur alezan brulée et au mauvais caractères, ce cheval d’exeception avait une foulée incroyable et une vitesse hors du commun. S' il devait se reproduire, je souhaitais que ce ne soit qu’avec une jument tout aussi unique que lui. Nul doute que la progéniture serait des plus impressionnantes, digne des rois…

Bien sûr, le comte était au courant dans mon rendez-vous équestre prévu avec la comtesse Crowley comme il l’avait été de mon rendez-vous de thé avec la Duchesse de Straperie ou encore la balade pédestre avec Baronne Ercher. Il semblait d’ailleurs bien mieux retenir le nom des dames que je voyais que celles de ces aristocrates et bourgeois avec qui mes conversations étaient plus sérieuses. Il me laissa donc le loisir de traîner dans les écuries après le déjeuner en attendant mon invitée, lui-même retenus par d'autres occupations.

J’aurais pû passer ce temps à préparer mon cheval et celui prêter à la comtesse pour l’occasion si Herle ne m'avait pas interrompu avec l'arrivée d’une missive du palais royal. J’attendais cette réponse avec une certaine impatience mais à peine avais-je lu les quelques premières lignes que mon visage s’était refermé et que mes sourcils s’étaient froncés. Si la réponse était des plus courtoises, comme le stipule l’étiquette et le faux semblant, elle eus l’effet d’un étaux prêt à écraser le moindre de mes espoirs. Pire que le fait de n’avoir qu’un certain temps définis pour me rendre sur la tombe de mon frère, c’était le fait que celui-ci n’est même pas pris le temps de me répondre lui-même qui me froissa le plus. A croire qu’à ses yeux, je ne valais même pas le temps d’écrire une lettre. Peut-être qu’il n’avait même pas eu l’envie de la lire ? Ordonnant simplement à son secrétaire d’y répondre sans avoir le moindre intérêt de ce qu’elle renfermait ? Le pire étant sûrement le fait que je l’en sentait capable. Enervé, la missive se retrouva froissée entre mes doigts quand je serrais le poing. Un poing qui se retrouva brutalement contre l’une des poutres en bois de l’écurie, faisant tomber sur Herle et moi une fine pluie de poussière et de paille contenus à l’étage. D’abords un… puis deux… et quelques coups de plus, autant de pieds que de main sur ce pauvre bois et sous le regard impassible d’Herle avant que je lui hurle dessus d’aller me chercher à boire. Alors qu’il s’éxécutait, je relisais le message, encore et encore, et plus je le faisais, plus cela m'énervait.

Ainsi passa le début de mon après midi, les poings bléssé par ma rage passé sur le bois dur de l’écurie, avachis sur la porte de la stable de Titan, une bouteille presque vide dans une main, la missive abîmé dans l’autre, les vêtements froissé et parsemé de pailles et de poussière tout comme mes cheveux. A défaut de parler à moi-même, je râlais à l’encontre de l’étalon comme s' il pouvait comprendre le moindre de mes états d'âme. Avalant une nouvelle gorgée, je relevais finalement le regard vers le toit. A force d’un cheminement rendu assez étrange par l’alcool, j’en était venu au point que c’était la faute du ciel. Lâchant un soupir qui fut transformer en rot, je finis par murmurer doucement, la colère ayant fini par laisser place à ce sentiment de tristesse et d’abandon que je ne connais que trop bien. Je ne savais plus quoi faire… Abandonner ou me battre pour retrouver la place que j’avais possédé autrefois…

“Un signe… Je ne demande qu’un simple signe…”

Fermant les yeux, j’aurais pu sombrer dans un sommeil salvateur si une voix n’avait pas attiré mon attention. Tournant le regard, je vis une silhouette gracieuse se découper dans la lumière à l’entrée même de l’écurie, tel un ange descendu des cieux. Mon signe ? Je me redressais avant de distinguer Victoire un peu mieux. Un fou rire me prit alors avant que je ne me redresse et quitte les stalles du fond pour la rejoindre, portant toujours la bouteille presque totalement vidée et la lettre à moitié rangée dans l’une de mes poches.

“Le Dieu Unique à un humour des plus désarmant, ne trouvez-vous pas, Victoire?”


J’avais accentué son nom alors que je m’approchais, ne m’arretant qu’une fois face à elle. Quel autre signe serait mieux que celui-ci pour me pousser à me battre pour retrouver ma grâce ? On m’offrait la “victoire” en chair et en os. Rien que ça. Avais-je oublier que ce n’était qu’un hasard allant de paire avec un rendez-vous programmé ? Tout à fait.

“Soit, j’accepte le défi. Vous serez désormais la muse qui me guidera dans ce but.”

Sourire aux lèvres, recevoir un tel signe me remplissait d’allégresse, jetant le reste bien loin. Après tout, la royauté n’était-elle pas béni de Dieu ? Il était donc normal qu’il ai répondu à ma demande et me fasse comprendre que j’aurais de nouveau ma place là où elle était censée être : Au palais.

Victoire Crowley
Aristocratie
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Victoire Crowley
C’était une bien étrange journée que celle-ci, songea Victoire alors qu’elle s’engageait dans l’obscurité du contre jour. Avant de voir, elle sentit l’odeur des chevaux, celle du foin et du crottin. Il avait toujours régné une certaine sérénité dans les écuries, qu’elles fussent celles du domaine de Crowley ou celles-ci. Une paix rythmée par le bruissement des queues qui fouettent les mouches, des soupirs d’ennuis et des ébrouements impromptus. Plus jeune, Victoire avait passé de nombreuses heures enfermées dans les stalles des écuries de Carlisle. Surtout au printemps, lorsque les poulains naissaient tout vacillant sur leurs grandes jambes. Elle avait même, une fois, été autorisée à rester pour la mise bas. Ce qui lui avait partiellement ôtée l’envie d’avoir des enfants pendant de nombreuses années. Malgré tout cela, la comtesse n’était qu’une piètre cavalière. Ses chevauchées étaient peu nombreuses et se résumaient au pourtour du domaine de son père qui pensait avec force que l’équitation était avant tout une affaire d’homme. C’était sa mère, Adèle, qui lui avait permis d’en apprendre les rudiments lorsque le Vicomte n’était pas présent. Cet endroit n’était donc pas différent de ceux qu’elle avait connus autrefois, poussiéreux et débordant de vie.

Victoire s’était attendu à trouver le prince près à partir. Son amour des chevaux et de l’équitation était un secret de polichinelle et il était même reconnu comme étant un très bon cavalier. Chose qui, elle devait bien l’admettre, l'angoissait quelque peu. Ce ne fut cependant pas le spectacle qui s’ouvrit sous ses yeux lorsque enfin, ils se firent à la pénombre intérieure

- Je… J’imagine… Dit-elle simplement, doutant sincèrement de comprendre où il voulait en venir. Elle s’avança un peu plus sous le plafond voûté  et l’échos de ses talons sur le sol se répercuta contre les murs en pierre. Plus vite qu’elle ne l’en aurait cru capable, Reginald vint se planter devant elle, vacillant quelque peu.

Si elle l’avait soupçonné à l’engourdissement de sa voix, cela ne faisait plus aucun doute. Le prince était parfaitement ivre. Il dégageait une odeur forte d’alcool, ses yeux semblaient transportés de temps à autre dans un monde bien loin de celui de Victoire, il n’y avait aucun cheval sellé à l’horizon et la bouteille dans sa main était un indice des plus flagrants.

- Votre muse ? Demanda-t-elle non sans pencher légèrement la tête pour essayer de comprendre. - Un défi ? Mais elle n’y comprenait foutrement rien. Sauf que son vis-à-vis était, pour le dire vulgairement, rond comme une queue de pelle. Les sourcils haussés, elle dévisagea longuement les traits de Réginald et découvrit que sous le charme de son sourire quelque chose de plus sombre bouillonnait. Elle comprit également  que ce ne serait pas aujourd’hui qu’ils monteraient à cheval.

Bien que granitique, son visage se fendit du sourire qu’elle réservait à ses proches et tendit la main gantée vers celle du prince. Ses doigts effleurèrent son poignet, longèrent les tendons de son pouce puis gagnèrent la bouteille qu’elle lui ôta délicatement des mains.

- Expliquez-moi, votre Altesse, quel est donc ce défi dans lequel je dois vous guider ? Elle n’y comprenait certes rien, mais il n’aurait pas été utile de le lui faire remarquer, ni même de le froisser. Exactement avec la même flexibilité dans la voix qu’elle l’aurait fait pour convaincre son fils, elle poursuivit :  - Venez, nous serons plus à l'aise à l'intérieur.

Victoire s’enfonça plus avant dans l’écurie, déposa la bouteille sur le sol à un endroit où elle ne risquait pas de se briser puis tout en s’approchant de la stalle d’un magnifique cheval qui s’amusa avec la dentelle courte de sa manche, elle demanda : - Mais avant de m’expliquer la nature de ce défi, comment vous portez-vous ? Après tout, il venait de rentrer de huit longues années d’exil, peut-être que sa présence à Albion le minait bien plus qu’il ne l’avait prévu.

Reginald Windcroft
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“En selle”Avec Victoire Crowley


“Ma muse, mon défi.”

Je hochais la tête de haut en bas, mes cheveux habillés de poussière et de paille suivant le rythme comme la crinière malmenée d’un cheval. J’aurais aimé être un étalon, foulée les terres encore sauvages de mes sabots, apprécié le vent dans ma crinière, le soleil sur mon pelage et guider ma horde vers les plus verts pâturages…

A l’intérieur ? Je lâchais un long soupir en lâchant tel un caprice d’enfant.

“Je veux pas aller à l’intérieur. je veux retourner au palais.”

Je relevais la main pour boire une gorgée avant de remarquer que je n’avais plus de bouteille. Disparut ?! Je lorgnais alors le sol à mes pieds, comme si j’avais pu la faire tomber sans m’en apercevoir, avant de poser le regard sur Victoire alors qu’elle posait celle-ci plus loin, à l'abri. Oh… la voleuse.

Je suivis ses pas à l’intérieur, dans ce long chemin sombre, avant de rire à sa question en écartant les bras comme si c’était une évidence :

“Je vais superbement bien ! Je suis de retour à Albion, j’ai de la bonne compagnie et mieux que tout, l’Unique lui même répond à mes questions, que demander de plus ?”

M’accoudant avec maladresse à la stalle du cheval qui jouait avec elle, je rajoutais avec un sourire que je voulais charmeur mais qui ne l’était peut être pas autant que ça :

“Sauf peut-être les bras de la belle et douce Victoire. On dirait un nom de tableau d’artiste, ne trouvez-vous pas ? J’accepte aussi les baisers, les caresses et tout autres actes soit disant immorales alors que ce n’est qu'aimer son prochain. Elles ne sont pas très faciles à suivre, ces lois du tout puissant !”

Victoire Crowley
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Les doigts de Victoire avaient gentiment repoussés le cheval pour éviter de tâcher plus la dentelle de sa robe qu’il venait de le faire et elle s’amusait maintenant à caresser les poils court de ses lèvres qui ne cessaient de s’agiter dans un “clap-clap” qui l’amusait autant que l’animal. Bien qu’elle ne sembla pas y prêter attention, elle écoutait attentivement ce que Reginald était en train de lui raconter et bien qu’elle ne puisse se targuer d’être dans sa tête, elle était dotée d’une empathie suffisamment développée pour sentir que quelque chose ne tournait pas rond. Un peu à la manière d’un piano mal accordé. Elle n’en fit cependant pas la remarque. De toute façon Réginald, semblait bien décidé à continuer de palabrer et c’est ainsi qu’il se retrouva, tout vacillant, accoudé à la porte du box.

Quoi qu’on puisse en dire et en penser, à cet instant précis, Victoire fut convaincu que le prince qui se tenait à ses côtés serait en mesure de courtiser peu importe la situation dans laquelle il se trouvait. Fusse au milieu d’un champ de bataille, d’un bal ou d’une écurie pourvu que la demoiselle lui plut. De cela, elle n’était pas convaincue d’ailleurs. D’après les rumeurs Réginald était sensible à bien des charmes dont certains bien loin de sa personne voire même complètement dissident. Et elle doutait franchement d’entrer dans ce genre de critères. Heureusement, la comtesse était une bien mauvaise croyante et une bonne amie. Tant qu’elle n’avait de preuve sous les yeux, elle n’en ferait rien et si un jour cela venait à être le cas… Elle aviserait le moment venu.

- Le roi ne vous y a pas autorisé ? Demanda-t-elle tout en dissimulant habilement l’étonnement dans sa voix. Avec la mort du roi Alexander V, Victoire s’était imaginé que son successeur avait permis à Reginald de revenir. Mais si ce n’était pas le cas alors sa présence ici était somme toute illégale. Elle cessa de jouer avec le cheval qui secoua la tête d’avant en arrière, l’air mécontent et se tourna à son tour vers le jeune homme. Il ressemblait en tout point à celui d’autrefois. Sauf peut-être les quelques ridules aux coins de ses yeux, les mêmes qui commençaient à orner les siens, témoins silencieux du passage des années. - Il doit cependant vous avoir autorisé à dire adieu à notre précédent roi. Non ? Mais peut-être Réginald aspirait-il à rester plus que pour l’unique enterrement de son frère.

La jeune femme ne connaissait pas Valérius, deuxième fils d’une gigantesque fratrie royale, il n’aurait jamais du voir sa tête couronnée. Pour cette raison, Victoire ne s’y était jamais vraiment intéressée. Seulement, savait-elle, qu’il était un diplomate efficace, mais c’était tout. Quant à savoir si il serait aussi sévère que son frère avec son cadet, elle l’ignorait. Ce qu’elle savait cependant c’est qu’il était roi et que si Reginald venait à être un problème, il avait le pouvoir de régler ledit problème. Dans le bon comme dans le mauvais sens.

- Je crains que mes bras, ni ceux de personnes ne puissent vous permettre d’obtenir ce que vous souhaitez. Son sourire était léger, mais l’espièglerie se lisait dans la lumière anthracite de son regard. - Et je ne pense pas que l’Unique vous ait donné cette réponse, n’est-ce pas ? Ses lèvres s’étirèrent un peu plus. Non, définitivement, ils ne monteraient pas à cheval aujourd’hui. - Du coup, ce défi. Quel est-il ?
Reginald Windcroft
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“En selle”Avec Victoire Crowley


Sa question eus l’effet de briser d’un coup ma charmante humeur comme une lame qui s’abat sur la nuque d’un condamné.

J’arborais mon sourire, mes taquineries, mon côté rebel et l’abus de mon charme comme une armure de métal impénétrable. Si en tant normal ce bouclier factice pouvait résister à n’importe quelle attaque ou n’importe quel assaut, elle était bien plus fissurée quand l’alcool coulait dans mon sang. A ses paroles, je détournais le regard peiné, comme un enfant pris en faute… La seul chose que m’avait permis notre roi, ce n’étais qu’une stupide et banale visite sur la tombe de notre frère… Une visite de quelques heures. Pas un seul mot, pas une seule lettre, pas un seul regard. Juste un message impersonnel pour une autorisation qui avait beaucoup de valeur à mes yeux. Juste au mien… Pas du tout aux siens… A quoi je m’attendais aussi ? Je sais bien que je ne devrais avoir aucun espoir avec cette famille. La royauté doit attirer l’amour de ses fidèles mais n’en donner aucun, quel qu’il soit, à qui que ce soit…

“Bien entendu. Le deuil est sacré.”


Ma voix avait été des plus mornes et des plus douloureuses, loin de son ton chantant, chaud ou rieur. Non, elle était recouverte d’un voile sombre, à la limite d’un murmure. Elle était rapidement étouffée par le brouhaha ambiant de l’écurie pleine de vie.

Je me penchais pour attraper la bouteille au sol avant de me laisser simplement glisser le long de la porte pour rester à terre et en boire une nouvelle gorgée. Ce n’est qu’ensuite que je répondis à ses paroles avec un sourire qui, pourtant, n’avait plus d’éclat. Un sourire vide de sa joie.

“Ah, je l’admet, il n’a pas préciser les bras mais j’imagine aisément que l’on doit se sentir bien, entouré de ceux-ci.”

J’oublie rapidement sa question sur le défis en sentant la tristesse m’envahir de nouveau et après une nouvelle gorgée, les yeux rivés sur le sol de bois, de terres et de pailles, je lui demande comme un secret murmuré :

“Avez vous déjà eus des bras pour vous réconforter ou vous consoler Victoire ? Pour vous tenir la main, sécher vos larmes ou vous ébouriffer la tête avec un sourire ?”

Victoire Crowley
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Victoire, qui était toujours accoudée à la chambranle de la porte du box, avait un sourire tranquille tandis que ses yeux étaient posés sur le visage anguleux de Réginald. Le cheval qu’elle avait délaissé avait fait quelques pas vers eux et jouait à nouveau avec la couture de son gant sur lequel sa salive laissait quelques traînées verdâtre. Elle se sentait bien ici, malgré le taux d’alcoolémie de son compagnon. Il était joyeux et son état était d’une certaine manière amusant. Même si cet après-midi équestre ne l’était finalement pas, elle passait un bon moment. Cependant, elle vit le sourire du prince s’évanouir comme neige au soleil et dans le tréfond de ses prunelles quelque chose voler si violemment en éclat qu’elle eut l’impression de l’entendre se briser. Sa voix pâteuse mais guillerette était soudainement devenue monotone et traînante, si bien que même les coins des lèvres de Victoire s’affaissèrent.

Aussi vite qu’elle la lui avait subtilisée, Reginald retrouva sa bouteille. C’était à se demander s’il n’avait pas un sixième sens pour remettre la main dessus. Puis il se laissa glisser sur le sol sous le regard interloqué d’une comtesse qui ne comprenait pas bien ce qui était en train de lui arriver. Bouche bée, elle ne l’interrompit pas lorsqu’il se mit à parler. Elle l’écouta patiemment, notant sans peine la tristesse dans sa voix.

Avait-elle déjà eu des bras pour la consoler ou la réconforter ? Sans doute. Victoire ne pouvait se vanter d’avoir été aimée de son père mais sa mère, elle, ne s’en était pas privée. Elle s’était occupée de sa fille bien plus que beaucoup d’autres nobles ne l’auraient fait. En tant qu’adulte cependant, elle avait dû apprendre à aimer sa solitude, à apprivoiser sa peine pour la cacher derrière la façade glaciale de son visage. L’exercice n’avait pas été évident au début. Le premier soir de son mariage, elle s’était sentie seule. Horriblement seule. La seule source de chaleur émanait du vieil homme à ses côtés, le même qui venait de lui arrachée son innocence alors elle avait pleuré en priant l’Unique de lui envoyer sa mère pour la bercer doucement. Hélas, personne n’était venu. Ni ce soir-là, ni le suivant. Les années avaient défilé et c’était finalement Miriel qui était entré dans sa vie comme un rayon de soleil. L’elfe ne l’avait jamais enlacée, mais Victoire, elle, l’avait fait. Lorsque William avait volé à Miriel la même chose qu’à la jeune Vicomtesse Carlisle à dix sept pauvres années. Elle avait enlacée Miriel exactement de la façon dont elle eut rêvé qu’on le fasse pour elle. Elle avait caressé ses cheveux noir de jais, bercé sa tête contre sa poitrine en lui murmurant qu’un jour, peut-être, tout irait mieux. Victoire avait appris qu’elle pouvait se passer du réconfort d’un être aimé, elle était suffisamment forte pour cela. Elle l’était également suffisamment pour ouvrir les siens à ceux qui en avait besoin.

Bien que ce fut inconvenant, elle s’agenouilla en face de Reginald puis retira le gant de sa main droite.

- Les bras d’inconnus ne sont jamais aussi chaleureux que ceux de ceux qu’on aime, Votre Altesse. Car Victoire le savait, elle pouvait ouvrir mille fois ses bras, s’ils n’étaient pas ceux qu’il lui fallait cela ne changerait rien pour qui que ce soit.

Sa main glissa doucement sous le menton de Reginald qu’elle releva pour scruter son regard de ses yeux d’un gris orageux.

- Ne soyez pas triste. Je vous préfère avec votre sourire charmeur et vos belles paroles. Elle lui sourit simplement et laissa sa paume glisser sur sa joue. - Je vous mentirais en vous disant que je n’ai jamais connu cela. Ma mère était aimante. Et douce également. Tout en parlant, elle laissa son pouce venir caresser la pommette lisse. - Mais en grandissant, il n’y avait plus personne. Ô combien je me suis sentie seule. Un rire amer secoua ses épaules. - Alors,  je comprends. Au moins un peu, ce que vous voulez dire, je crois. Puis avec la même douceur qu’elle s’était posée sur sa peau, sa main se retira.
Reginald Windcroft
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“En selle”Avec Victoire Crowley


Ceux de ceux qu’on aime… Y-a-t-il, dans ce vaste monde, quelqu’un que j’aime ? Je pourrais me vanter d’aimer tous ceux et celles dont leurs lèvres croisent les miennes mais ce serait un mensonge aussi grand que les océans qui séparent les continents. Cet amour n’est qu’illusion. L’amour n’est, en soit, qu’une illusion.  Une illusion des plus sadiques. Il vous rassure pour mieux vous briser ensuite et vous faire souffrir davantage. Comme un enfant à qui l’on fait goûter une pâtisserie sucrée et délicieuse avant de le laisser mourir de faim.

Je détourne le regard pour esquiver le sien, honteux d'être si faible, triste et morne avant de les fermer pour mieux ressentir sa douce peau fraîche sur ma joue. Quand je sens qu’elle risque de s’envoler, je la retiens de ma propre main ganté, la gardant un instant contre ma peau avec un soupir apaisé. J’ouvrais finalement de nouveau les yeux pour les poser de nouveau dans le sien.

“Ce rire ne vous va pas, je vous préfère celui plein d’allégresse.”

Ne lui relâchant pas la main, je venais embrasser celle-ci avant de rajouter.

“L’Unique vous à bien choisi.”

Si elle savait ce que cela faisait d'être abandonné, exilé, ignoré, même qu’un peu, alors elle était la “Victoire” qui me convenait tout à fait. Nous bataillerons ensemble et je retrouverais le sol de marbre du palais, les grandes cérémonies, l’or à flot dans ma bourse et les écuries pleines de chevaux. Sans compter Valerius et son regard admiratif de mes prouesses. Ou un regard plein de regret de n’avoir pas nommé mon retour plus tôt. Pourquoi pas les deux ? Et puis les autres, princes et princesses, et notre mère, qui ne cesseront de vouloir bavasser à mes côtés, à l’écoute de mes aventures passées… Ah, oui, je retrouverais plus qu’une place au palais. Je trouverais MA place.

Un sourire se dessine de nouveau sur mes lèvres alors que je murmure :

“La plus belle des places ~”

Et pour la plus belle des places, faut le plus beau des Princes ! Allez, debout mon gaillard, ce ne sont que les faibles et les pauvres qui sont assis par terre! Et les alcooliques… Mais je suis rien de tout ça moi ! Je la lâcha finalement pour me lever mais notre Dieu ne semblait pas de cet avis car ce ne fut pas par ma maladresse cette fois que je trébuchais, m’étalant sur Victoire, mais par ce foutu canasson qui trouva intéressant de me mettre un coup de tête dans le dos dès que je fus à sa hauteur. Avec l’alcool, mon équilibre était déjà si précaire qu’il ne suffisait guère de plus, pourtant, allez savoir pourquoi, dans ma tête, se fut plutôt l’image d’un Victoire qui me retient que moi qui chancelle. La surplombant de mon corps, c’est avec un sourire amusé que je lui affirmais alors :

“Je ne vous savez pas si entreprenante ma chère ~ Vous plais-je à ce point ? ”


Victoire Crowley
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Victoire Crowley
- Je ne suis pas sûre que l’Unique ait choisi quoi que ce soit… Souffla-t-elle alors qu’un frisson parcourait sa nuque au contact des lèvres fraîches de Reginald. Pendant un bref instant, elle eut envie de retirer sa main. C’était inconvenant et si quiconque les découvraient ainsi, il ne faisait aucun doute que les rumeurs iraient bon train. Elle voulait s'épargner cela. A elle comme à lui. Que dirait le monde d’un prince exilé baisant la main d’une veuve ? Victoire ne préférait pas y penser. Pourtant sa main ne bougea pas. Elle ne sut pas exactement expliquer pourquoi. Il y avait une multitude de raisons dont certaines qu’elle n’était absolument pas prête à accepter, comme le fait que ce simple geste avait éveillé en elle des émotions éteintes depuis de nombreuses années. C’est pourquoi, lorsqu’il lâcha sa main, la sensation de ses lèvres sur sa peau la brûlait comme si elles avaient été faites de braise.

Reginald était semblable à une girouette. Il avait été sur le point de fondre en larme quelques minutes auparavant et voilà qu’il abordait maintenant un sourire radieux. La lueur qui s’était éteinte dans ses prunelles s’était brusquement ravivé et même son dos était redevenu aussi droit qu’il l’avait toujours été. Il aurait presque pu passer pour sobre, si il n’émanait pas de lui l’odeur douceâtre du vin. Il ne faisait aucun doute pour Victoire quant à la lutte intérieure du prince. Bien qu’elle ne sut ni contre, ni avec quoi il se battait. Pour cette fois, en tout cas, il semblait avoir triomphé et elle le préférait ainsi.

- La plus belle des places ? Demanda-t-elle cependant. De toute façon, elle ne comprenait rien à plus de la moitié de cet échange, rien ne lui coûtait de poser la question. Mais déjà Réginald prenait ses jambes à son cou, mues par une soudaine recrudescence de motivation. Elle aurait pu en rire, si seulement elle en avait eu le temps.

Avant de pouvoir comprendre ce qui était en train de se passer, son dos heurta le sol en lui arrachant un couinement plus de surprise que de douleur mais qui vida quelques secondes l’air de ses poumons. Un nuage de poussière se souleva autour d’eux et lorsqu’il retomba elle vit avec étonnement le visage mais aussi tout le corps de Réginald penché sur le sien. Elle cilla plusieurs fois, bouche bée.

- Entreprenante ? Je ne suis pas… Commença-t-elle avant de prendre la pleine mesure de la situation dans laquelle ils se trouvaient. - Régin-... Votre Altesse ! S’exclama-t-elle tandis que son visage virait au cramoisi. D’une force insoupçonnée, elle repoussa ses épaules, lui faucha une cheville et ce fut elle qui se retrouva au-dessus. C’est encore pire qu’avant, songea Victoire qui, pourtant, ne pouvait ignorer à quel point leurs corps s’épousaient avec une certaine perfection. Si seulement les convenances n’étaient pas ce qu’elles étaient. Si Reginald n’était pas prince et qu’elle n’était pas veuve, alors peut-être se serait-elle penché pour embrasser ses lèvres qui soudainement lui firent envie. Mais il était son ami, le frère de son roi. Penser ainsi était parfaitement interdit. A la place, elle se releva précipitamment.

- Je suis désolée. Dit-elle tout en tapotant ses vêtements pour en retirer le plus de poussière. Elle n’était pas complètement fautive, mais il incombait toujours à la femme de s’excuser. Encore plus face à un prince. D’un mouvement de tête, elle chassa les pensées qui lui revenaient de leurs jeunes années puis se tourna vers lui et lui tendit la main - Tout va bien ?

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Mais si, mais si, l’Unique a choisi de me montrer la voie, de m’encourager dans celle-ci et de m'envoyer Victoire ! Et je parle de cette place bien sûr, la mienne, au palais, c’est tellement logique voyons ! Mais peut-être est-ce une ruse, oui, elle a raison. Faisons tête basse pour l’instant et feignons la rédemption ~

Elle est si rouge, la Victoire, quand elle s’exclame à terre, ses cheveux lui auréolant son visage devenus carmin. Si mignonne, j’en ris un peu avant d’ouvrir grand des yeux surpris quand mon propre dos rencontre le sol dur et que son corps chevauche le mien. Oh. Divine image ! Je l’admire du regard, m’étant bien peu de fois retrouver dans cette position, détaillant cet étrange mélange du luxe recouvert de paille et de poussière qui ne fait que la rendre plus belle et naturelle. Comme une jument sauvage, une magnifique jument sauvage ~

Par surprise, j’en avait relevé les mains en l’air en mode innocent mais à présent j’ai la folle envie de les glisser sur sa taille que son corset accentue afin de la garder tout contre moi. Elle s’en échappe avant et j’en fais une moue frustrée, me sentant d’un coup aussi dur et délaissé que le sol sur lequel je git.

“Ah, je n’accepte ces excuses que s' ils concernent votre départ précipité de mon corps… Votre chaleur me manque déjà.”

Je lâche un long soupire avant de regarder la main tendus puis sourire en posant mon regard dans le sien :

“Je vais parfaitement bien mais ôtez cette main de ma vue, elle ne me donne que l’envie de vous attirer de nouveau à moi.”

Ahhhhh et je suppose que je n’ai pas le droit de jouer avec le cadeau de l’unique, avec celle qui doit me guider vers ma victoire et ma place ? Peut-être est-ce ma tentation qu’il me faudra éviter pour parvenir à mes fins ? Dans toute belle histoire, après tout, il y a toujours quelque chose qui tente le héros et qu’il doit ignorer pour le bien de sa quête.

En observant Victoire…. Je n’ai nul envie d’y résister…. Plutôt envie de m’abandonner contre sa peau chaude et douce…. Mais, ah…. L’Unique me fait tellement de signe que je ne me vois pas comment l'esquiver. Est l'Unique possède ma place. Ahhh....

Je glisse une main dans mes cheveux pour bien les remettre puis me redresse assis.

“Belle et vil tentation ~ Promis je me laisserais tenter qu’à la victoire.”

Victoire Crowley
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Tout ceci n’a aucun sens, songea Victoire dont les cheveux en bataille commençaient légèrement à boucler sur les tempes. Si elle avait eu le malheur de se voir dans un miroir elle aurait sans doute rougit encore plus qu’elle ne l’était déjà. Heureusement, elle ne voyait pas son reflet et celui que lui renvoyaient les iris sombres de Reginald semblait d’une beauté à couper le souffle. Alors pour l’heure elle allait s’en contenter.

- Ne dites pas de sottises… Murmura-t-elle les lèvres pincées. Dieu qu’elle aurait aimé se cacher six pieds sous terre. Ils avaient été proche, elle avait sentit son parfum aussi bien que si elle avait eu le nez plongé dans son cou et le pire dans tout ceci était sans doute qu’elle y avait pris plaisir. Pendant un instant, bref, mais pas moins intense, l’idée de rester lové contre lui avait traversé son esprit. Exactement comme lorsqu’elle avait songé que ses lèvres lui donnaient envie. Elle ne pouvait pas penser à lui ainsi, ni d’aucun homme qui ne fut pas son époux. Et ce dernier était mort. De sa main. Le désir lui était désormais interdit et il ne lui restait plus qu’à se repentir jusqu’à la fin de ses jours quand bien même, elle ne regrettait absolument pas son geste.

Sa main resta en suspend plus longtemps qu’elle ne l’aurait dû. Peut-être parce que les paroles de Réginald faisaient mouche. Après tout ce temps, toutes ces années, était-il possible qu’il éprouve à son égard encore un quelconque intérêt ? Lorsqu’ils s’étaient connus elle était une jeune fille aussi vierge qu’innocente et dont le cœur tout comme la main était encore à prendre. Elle était fille de vicomte dont l’éducation ne laissait pas à désirer. En sommes un beau partie, bien qu’un peu médiocre pour un prince. Or aujourd’hui cela était bien pire. Non content d’être veuve, sa virginité lui avait été arrachée à la manière d’un pansement et elle avait même enfanté un enfant de son époux. Sans parler du fait qu’elle l’avait ensuite mit à mort. En sommes, Victoire était féconde -peut-être plus pour longtemps d’ailleurs -mais vieille et usée. Ce qui, à ses yeux, ne la rendait absolument pas désirable. Encore moins pour un prince en exil.

- De quelle victoire parlez-vous ? Demanda-t-elle cependant en retirant sa main. Les pensées sombres qui l’habitait continuaient leur litanie mais Victoire avait appris à les ignorer superbement. Elle attendit que Reginald se soit remis sur ses pieds -de manière si bancale qu’elle se demanda s’il n’allait pas retomber- pour lui proposer de rentrer. - Vous m’avez l’air d’avoir besoin de dormir et de manger. Je crains que cher Herle ne s’inquiète en vous voyant dans cet état. Ainsi, elle le guida sur le chemin de gravillon qu’elle avait emprunté un peu plus tôt. - C’est une drôle d’après-midi, vous ne trouvez pas ? Demanda-t-elle avant tout pour faire la conversation, de l’autre pour s’empêcher de penser aussi bien à ce dont elle avait présentement l’air qu’à ce qu’elle pensait d’elle-même.

Reginald Windcroft
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Ah, ce ne sont pas des bêtises, je me sens froid et frustré ! Quel cruel obstacle que voici mais je suppose que ce ne serait pas un vrai défi ni un vrai challenge si c’était trop facile n’est-ce pas ? Et peut-être qu’en récompense, j’aurais non seulement ma place mais aussi les bras de Victoire ? Cette pensée me fait sourire avant que mon cerveau ne se décide à faire le lien entre récompense, trésor, anneaux et mariage. Mon sourire se fit alors grimace. Ah, non. Juste les draps et les soupirs d’une nuit, ou d’une journée, ou encore, de quelques petits moments volés dans un emploi de temps chargé est suffisant. N’allons pas mettre les chaînes cruelles et douloureuses d’un mariage là- dedans.

“De la victoire bien sûr.”

Je souris de nouveau après avoir répondu à sa question tout en me remettant debout, ramenant la bouteille à mes lèvres pour m’appercevoir qu’elle était vite… J’en observe le fond avant de soupirer et de la suivre vers la demeure, pestant un peu.

“De boire plutôt que de manger et ne parlons pas d’Herle. C’est un rabat-joie sans aucun goût pour le plaisir, quel qu’il soit. Il passe son temps à froncer les sourcils à la moindre erreur des autres ou à garder un visage dénué d’expression…”

Parlant d’Herle, le voilà qui nous rejoignait sur le chemin avec deux petites brosses (l’une pour les cheveux, l’autre pour les vêtements) et une serviette de toilette. Il s’inclina respectueusement avant de les tendre vers Victoire car il est vrai que les brin de foins sur ces vêtements et ses cheveux un peu décoiffés allaient être sujet à de nombreuses rumeurs si on la voyait ainsi. Pire encore, quand j’arborais les mêmes petits soucis esthétiques… J’en profitais néanmoins pour le désigner de la bouteille vide avec un air de déception :

“N’est-ce pas ce que je vous disais ? Pas l’ombre d’un rire ou d’un sourire. Il est tel l’ennui personnifié. Je préfère votre présence, elle est beaucoup plus excitante.”

Victoire Crowley
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Victoire n’avait toujours pas obtenu de réponses à sa question et elle était convaincue qu’elle ne l’aurait finalement jamais. Il semblait bien trop absorbé par ses pensées pour se rendre compte qu’elle ne les entendait pas. Trop saoul aussi, sans doute. Sa façon de faire était amusante, à l’instar d’un enfant qui se serait  plain de sa gouvernante trop sévère, Réginald ne cessait de ronchonner et Victoire de lui lancer quelques regards amusés. Si on  lui avait un jour dit qu’elle verrait le prince bougonner comme un petit garçon, elle ne l’aurait pas cru. En le regardant ainsi, elle constata à quel point l’homme qu’elle avait rencontré au bal et celui-ci étaient différent. Celui qui se tenait à ses côtés  lui semblait aussi vulnérable qu’un nourrisson.

- Peut-être qu’il s’inquiète pour vous ? Demanda-t-elle simplement. - Pour certain, c’est une façon de montrer leur affection vous savez. Bien que Herle fut un domestique, il était âgé et il y avait de grande chance qu’il eut connu le jeune prince depuis sa plus tendre enfance. Avec le temps se développait toujours un lien affectif. Enfin, c’est ce qu’elle avait constaté auprès de nombre de ses fréquentations. Mais peut-être n’était-ce pas leur cas ? Elle était sur le point de le questionner un peu plus à ce sujet quand elle remarqua le principal intéressé descendre l’allée dans leur direction.

Si Victoire avait pu disparaître à l’instant où elle avait aperçu le vieil homme, elle l’aurait fait. Une part d’elle-même lui soufflait de prendre ses jambes à son cou et elle dû lutter pour ne pas se laisser tenter alors qu’il lui tendait des brosses. Elle lui offrit le reflet de sa neutralité, quoi qu'un peu pâlotte et prit celle pour les cheveux.

- Peut-être, mais regardez, il vous connaît par coeur. Herle se doit d’être efficace avant d’être agréable, ne croyez-vous pas ? Elle n’était pas certaine que son argument fasse mouche, mais elle n’en avait pas d’autre. D’ailleurs, l’homme ne l’aidait guère en gardant farouchement son air fermé épinglé au visage. - Et contrairement à Herle, je ne suis pas votre serviteur. Fit-elle remarquer d’un haussement de sourcil.

Quand elle eut enfin terminé de se débarrasser des dernières traces de disgrâces, elle ne put que prier pour que le vieil homme tienne sa langue. La comtesse savait mieux que personne à quel point les domestiques aimaient discuter entre eux et à quel point les rumeurs pouvaient aller vite. Elle les craignait, plus qu’elle n’osait le dire mais elle savait également en tirer profit. Elle en avait suffisamment été victime par le passé.

- Nous devrions remonter vers la demeure de votre hôte. Même si vous refusez de manger, votre bouteille est vide votre Altesse. Elle fut la première à reprendre la marche, obligeant ainsi les deux hommes à la suivre. Ils remontèrent jusqu’au manoir qui les dominait de toute sa hauteur. Herle, comme l’avait indiqué Réginald, était aussi granitique que mutique et lorsque Victoire s’arrêta aux pieds des escaliers, il ne s’était toujours pas déridé.

- Bien, je crois que c’est ici que nos chemins se séparent votre Altesse. Elle se retourna pour lui faire face. - Ce n’est pas vraiment l’après-midi à laquelle je m’attendais. C’était peu dire. - Peut-être, la prochaine fois devriez vous songer à boire après la promenade. Elle émit un rire discret avant de poser une main amicale sur l’avant bras de Réginald. C’eut pu être considéré comme déplacé, mais étant donné ce que Herle avait déjà surpris, rien ne pouvait être pire présentement. - Je ne sais pas ce qui vous tourmente, ni de quoi vous tentiez de parler mais si je peux faire quoi que ce soit, faites le moi savoir. Vous n’êtes pas seul. Elle lui offrit un sourire sincère et retira sa main avant de courber l’échine aussi bassement que le demandait l’Etiquette. - Passez une bonne fin de journée, votre Altesse. Herle. Elle salua ce dernier d’un mouvement de tête poli.
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Reginald Windcroft
“En selle”Avec Victoire Crowley


S’inquiéter pour moi? Je lâchais un profond soupir. Je n’ai pas besoin qu’on s'inquiète pour moi, j’ai besoin qu’on me laisse faire ce que je veux, quand je veux ! Quand a avoir de l’attention… J’en préférerais de Victoire que d’Herle ~

Elle avait néanmoins raison sur le fait qu’Herle me connaissait parfaitement et qu’il était d’une efficacité parfois déconcertante. Alors qu’elle passait la brosse dans ses cheveux pour enlever la paille et la poussière, mon regard se posa sur elle en l’imaginant avec les cheveux totalement libres comme l’air. J’avais l’envie irrésistible de glisser les doigts dans ceux-ci et si ma main commença ce début de chemin, elle se stoppa aussitôt pour balayer l’air à sa remarque déplacée. Comme si je pouvais la voir ainsi !

“Ah, je vous en prie, Victoire ! Jamais je n’oserais vous imaginez ainsi à mon service !”

Bien que d’un côté c’était plaisant de l’imaginer à mes côtés du matin au soir, l’imaginer avec un regard stoïque pendant mes loisirs avait plutôt quelque chose d’assez dérangeant…

Je n’avais pas les mêmes craintes intérieurs que Victoire, que ce soit par l’alcool qui brûlait mon sang ou par mes connaissances d’Herle. Du genre attentif mais à la langue qui parle peu, je n’avais aucun doute qu’il ne dirait rien de cette promenade écourtée. Si rumeur il y avait, cela ne viendrait pas de lui.

Si l’idée de manger ne me plaisait pas, Victoire avait raison sur l’absence d’alcool dans ma bouteille que j'observais de nouveau comme si elle avait pu se remplir par magie.

“Ah oui, en effet…”

La voyant partir, je la rattrapais bon grès mal grès, Herle suivant à distance raisonnable. Pour autant, je n’avais pas très envie de la laisser repartir. C’était mon signe de l’unique après tout ! Je fis un visage déçu et passa une main dans mes cheveux.

“Ah, vous m’abandonnez déjà très cher….”

Pourquoi j’avais bu un peu avant notre balade d’ailleurs ? je ne sais plus… Ah si ! D’un coup je fronçais de nouveau les sourcils. Saleté de Valerius ! Vil nouveau roi ! Frère maudit !

Le léger toucher de Victoire me fait de nouveau poser les yeux sur elle et son magnifique sourire. Ah, oui, c’est vrai, elle était là pour m’aider, tel le signe de l’Unique, pour retrouver ma place qu’on me refusait si obstinément. Tout irait bien. Je lui offre un nouveau sourire en réponse en lui faisant signe de se redresser, Herle s’inclinant en un adieu respectueux.

“Je le sais bien. Vous êtes avec moi. Et lui aussi. Rien ne peut m’arriver.”

Que pourrais-je craindre alors que j’ai le signe de notre Dieu lui-même et son signe en la belle Victoire ?! Absolument rien ! Me tournant vers Herle je l’attrapais par l'épaule, lui glissant mon bras autour du cou, pour l’embarquer à l’intérieur.

“Allons fêter cela Herle ! Buvons pour mon retour !”


Le visage stoïque d’Herle ne broncha pas alors qu’il me suivit machinalement, à moins que ce soit lui qui me guidait en me retenant un peu… peu importe tant qu’on arrivait à destination et avec le gosier de nouveau humidifié.

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