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Reginald Windcroft
Royauté
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Race : Humain

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Reginald Windcroft
L'avenir meurt avant le passé.Avec Victoire Crowley
Il y a le tic-tac de l’horloge et la fanfare de tambours qui poursuit sa musique dans ma tête, l’odeur âcre du vin et de la fumée emmêlée, les corps chauds et la fraîcheur que laisse passer la fenêtre ouverte. J’en grimace avant de ronchonner et de relever comme je peux un draps sur moi avant que de fines mains ganté ne me posent près du nez l’odeur d’un oignon cru tout juste coupé. Ce simple geste me fait redresser aussitôt, éloignant brutalement de moi cette chose à l’odeur immonde. Fichu Herle….

Avec son éternel regard impassible, mon domestique tient d’une main l’objet de ma hantise et de l’autre des vêtements propres pendue à ses bras. Ah…. Oui… Je me souviens : le bal. Mon regard se perd vers la fenêtre ouverte et j’en frissonne de nouveau. Je ne peux m’empêcher de pester en passant une main dans mes cheveux tout emmêlés.

“Par tous les saints Herle, souhaites-tu que je succombe au froid ?! ”

Me frottant la nuque, mon regard passe sur l’horloge à l’heure bien trop avancée puis sur les restes des herbes brûlées que j’ai rapporté d’Austran avant de finir sur le corps nus de trois personnes dont je suis presque certain de connaître ni les rangs, ni les noms. Peu importe au fond, le plaisir autant que les rencontres doivent rester éphémères. Elles n'en sont que meilleures ainsi.

Je n’ai pas vraiment besoin de me préoccuper de quoi que ce soit, Herle a déjà tout prévu. Une cruche d’eau pour me rafraichir, un peigne pour dompter ma tignasse noir, des vêtements propres pour la soirée… Le voilà d’ailleurs qui commence à ramasser tout ce qui traine alors que je me rince le visage, nullement gêné par ma nudité. Oui, j’ai commencé la fête un peu plus tôt, comme toujours et comme toujours c'est au réveil que le vide est le plus lourds à porter...

J’ai presque l’air convenable malgré tout une fois propre si ce n’est ces cernes qui croulent sous mes yeux comme les témoins de mes nuits agitées et l’odeur encore prégnante de la fumée. Heureusement, ce soir, c’est bal masqué en petit comité. Quelques amis de mon hôte et quelques uns de plus que je lui ai subtilement proposé. Il me faut de quoi faire peser mon retour sur la balance et Valerius se montrera peut-être plus enclin à y réfléchir que notre défunt frère. Loup sur le nez, j’attrape le reste d’un verre qui traîne que je bois d’une gorgée avant de quitter la chambre qui m’est allouée.

La musique guide mes pas jusqu’à la salle de réception ou les robes et les costumes s'entremêlent et se croisent en suivant une chorégraphie prédéfinie. Ah, j’ai apparemment raté le début des festivités. Que celà ne tienne, le buffet semble encore bien rempli et les bouteilles encore pleines, j’ai le temps de me rattraper.

Salutation par-ci, commérage par-là, je retrouve avec plaisir le jeu de ces soirées. Celles d’Austan sont quelque peu différentes, moins enchaînées par l’étiquette. Oreilles à l'affût, lèvres glissées dans un nouveau verre plein, mon regard passe d’une robe inconnue à l’autre avant de s’arrêter sur l’une d’elle que j’admire avec intérêt. Un sourire glisse sur mon visage quand le passé se superpose au présent malgré les masques. Parfait ~  Avec quelques excuses de politesses, j’abandonne mes compagnons de discussion et mon verre vide pour rejoindre la cible de mon attention alors qu’un charmant jeune homme se proposait de l’accompagner sur la piste. Allons, écartes-toi petit, laisse jouer les grandes personnes.

“Je suis navré pour vous mais Madame m’a déjà promis cette danse.”

Alors disparaît ~ Sourire aux lèvres, regards amusé, la posture droite, je tendais une main en invitation à Victoire, l’autre serré dans mon dos, ignorant celui que j’éconduis à sa place pour rajouter à son encontre :

“Une promesse est une promesse, aussi vieille soit-elle.”
Victoire Crowley
Aristocratie
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Victoire Crowley
Victoire se sentait revenue à ses dix sept ans, il lui était presque impossible de tenir en place tant elle était excitée. Même sa gouvernante ne cessait de lever les yeux au ciel. Mais elle avait peur également, cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas assisté à ce genre d'événements. William Crowley n’était pas un homme friand de mondanité, piètre danseur il était également d’une compagnie plus que médiocre et comme si cela ne suffisait pas il n’appréciait guère que Victoire accorde sa main à d’autres hommes quand bien même cela ne fut que pour une danse. Ironique lorsqu'on savait que c'était durant ce genre d'évènement qu'il avait couché avec une jeune femme de la petite noblesse. Au nez et à la barbe de son épouse. Aussi, même lorsque la saison des bals s’ouvrait, il était rare d’y voir le comte et la comtesse de Crowley et lorsque c’était le cas William était aussi désagréable qu’il pouvait l’être, quant à Victoire elle revêtait un masque de froideur polie qui dissuadait bien souvent qui que ce soit de lui proposer une danse. Bien que son mari eut suffi à décourager les plus téméraires, les plus fous ne renonçaient pas. C’eut été le cas de Reginald Windcroft. Un sourire doux mais emprunt de nostalgie éclaira un bref instant son visage avant que la vieille elfe ne revienne à la charge avec sa brosse et son peigne.

Le soleil était en train de se coucher lorsque Victoire sortit enfin de chez elle, sa pelisse sur les épaules et les cheveux relevés en un chignon haut qui dégageait son cou gracile. Son masque à la main, elle s’engagea dans le fiacre qui l’attendait au bas de la rue. Le cochet la salua poliment puis une fois qu’elle fut installée, fit claquer ses rênes et les chevaux se mirent à marcher. Si le trajet fut long, Victoire ne le remarqua pas. Elle était perdue dans ses pensées, les yeux rivés sur le paysage de la ville qui se substitua lentement à celui de la campagne. Les pavés également devinrent de la terre, laissant un épais nuage de poussière dans leur sillage.

Son hôte de ce soir était réputé pour aimer les mondanités mais également pour ne pas rechigner sur les invitations. Il lui avait été présenté il y avait de cela de nombreuses années par son époux et c’était sans nul doute en l’honneur de cette amitié qu’elle avait été invité ce soir. Victoire en était ravie. Elle n’était pas revenue à Londonia depuis très longtemps et il lui était fort compliqué de lier des amitiés ou ne serait-ce que des alliance. Un bal de ce type était au-delà de ses espérances, une véritable main tendue pour l’aider à renouer avec la société londonienne, ce qu’elle entendait bien faire ce soir.

Quand la voiture s'arrêta, Victoire avait déjà déposé son masque sur son visage. C’était un délicat alliage de Porcelaine de Franciea et d’argent d’Hispanis dont le coin droit remontait en une gerbe de fleur d’aubépine qui terminait sa course  dans ses cheveux et qui s’accordaient à merveille à l’acier trempé de son regard. Sa robe quant à elle arborait toujours le noir profond du deuil qu’elle portait d’apparence, ne laissant apparaitre que ses minces épaule et la naissance de son cou d’albâtre. La comtesse fut diligemment conduite à l’intérieur dès que son pied toucha terre.

La chaleur était étouffante. Victoire se débarrassa de sa pelisse dès l’entrée pour n’arborer rien d’autre que sa robe de bal. Elle salua ses hôtes comme l’étiquette le voulait, échangea quelques banalités avec la maîtresse de maison puis se dirigea vers la pièce principale où les premières danses était déjà entamée. Des hommes, des femmes, jeunes comme moins jeunes, en train de danser une quadrille éperdue sous le regard émerveillé d’une jeune comtesse bien en peine de garder le masque de froideur qu’elle revêt depuis bien longtemps. Plutôt que de rester là, béante et incertaine, elle se dirigea vers un domestique à qui elle chipa un verre de champagne qu’elle bu plus vite qu’elle ne l’eut du. Heureusement personne ne s’intéressait à elle. L’alcool lui réchauffa les entrailles et lui permit de se détendre. Subitement, elle apprécia un peu plus la soirée. Elle était sur le point de reprendre un verre quand une voix l’interpella.

- Comtesse Crowley ? C’était un homme, de quelques années son cadet. - M’accorderiez-vous cette danse ?

La demande la prit tellement de cours qu’elle resta un moment interdite, bouche bée. Pourtant sa main se leva pour accepter, il serait malvenu de ne pas le faire et après tout elle était aussi là pour nouer de nouveaux liens. Mais avant que ses doigts ne finissent leur course elle fut interrompu par une rémanence du passé qui la cloua sur place. Sous son masque, ses yeux s’agrandirent et son visage plein d’étonnement se tourna en direction de cet autre qui semblait tout droit sorti de son passé le plus lointain, une ombre oubliée qui ressurgissait au moment opportun. Sa bouche s’ouvrit puis se referma et soudainement elle ploya légèrement le genou avec toute l’élégance qui la caractérisait. Elle avait failli ne pas le reconnaître.

- Votre Altesse. En se redressant elle se tourna vers le jeune homme. - Je vous accorderais la prochaine, si vous n’y voyez pas d’objection. Si le jeune hère en voyait, il n’osa la formuler et se retira en une profonde révérence. Les doigts de Victoire glissèrent dans la main cavalière de Reginald et elle le laissa la guider à travers la piste alors que la valse suivante était en train de se préparer. Autour d’eux les dames cherchaient leurs prochains cavaliers, certaines lisant leur carnet de bal accroché à leur poignet. La jeune femme derrière son masque, ne pouvait s’empêcher de dévisager l’homme qui lui faisait face. Elle peinait à concevoir que ce soit lui qui se tenait aussi droit devant elle alors qu’il avait été exilé il y avait si longtemps. - Vous avez bonne mémoire, Votre Altesse. Dit-elle finalement après quelques instant. - Mais je vous rappelle que c’est vous qui avez quitté cette soirée avant même d’avoir obtenu votre danse. Elle aurait volontiers ajouté que c’était aussi lui qui avait demandé à l’un de ses amis de l’inscrire dans son carnet de bal à son insu. Mais elle ne savait pas si le jeune Reginald d’autrefois et celui qui se tenait en face d’elle étaient les mêmes hommes, alors se garda de tout commentaire.  Exilé ou pas, il était prince.

Rapidement les uns et les autres trouvèrent leurs partenaires et bientôt les premières notes se mirent à jouer. Victoire se sentait terriblement maladroite. Elle n’avait pas dansé depuis très longtemps et même si Reginald semblait rompu à l’art de la danse elle pria l’Unique de ne pas lui écraser un pied. Pendant qu’ils se mettaient en place, elle pensa à son défunt mari. Il avait toujours particulièrement détesté Reginald. Parce qu’il convoitait la beauté de Victoire mais également parce qu’il possédait la jeunesse et la beauté que lui n’avait plus. Son épouse eut été bien mieux accordé avec un tel homme qu’avec un vieux Comte ventripotent et cela le mettait dans une rage folle. Il avait bien pris soin de la posséder de toutes les façons possible après leur rencontre. Rien que pour s’assurer et se prouver à lui-même qu’elle était sienne.

- Je ne pensais jamais vous revoir. Glissa Victoire alors que sa main libre remontait pour se poser, légère comme un oiseau, sur l’épaule de son cavalier. L’odeur du tabac lui imprégna brusquement les narines et elle dû se faire violence pour ne pas froncer les narines. A la place elle leva les yeux pour accrocher le noir des siens. Elle y retrouva le quelque chose de ce jeune prince fanfaron dont elle s’était entichée lors de leur première rencontre, ainsi qu'une autre chose de plus morne et plus sombre qu’elle ne sut saisir.  - Êtes vous donc de retour ? Demanda-t-elle finalement sans se défaire de cette carapace distante qu’elle avait fait sienne.
Reginald Windcroft
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L'avenir meurt avant le passé.Avec Victoire Crowley


Ah, ce plaisir de voir ses jolies lèvres s’ouvrir puis se refermer. Pas besoin d’enlever son masque pour deviner sa surprise de me croiser ici ce soir et j'accueille sa révérence d’un signe de tête poli. L’amusement en encore plus grand de voir l’éconduit disparaître avec une gêne certaine. Je me demande depuis combien de temps il observait la Comtesse et si je n’avais pas étouffer dans l'œuf sa tentative de faire connaissance. Peu importe, si j’ai manoeuvré pour que cette belle du passé revienne dans mon présent, ce n’est sûrement pas pour lui laisser.

Accueillant sa main ganté dans la mienne, je l'accompagnait jusqu’à la piste de danse avec la même grâce qu’à notre toute première danse. Ce soir, je suis décidé à faire un petit effort et, quoi qu’on en dise, les bonnes manières reviennent aux galops pour un temps soit peu que je leur en laisse la place. Je reste un Prince dans le sang, malgré le rejet de mon père et de mon frère. Je me demande si Valerius maintiendra cette distance également…

Le rappel de Victoire m’arracha un léger rire, sincère mais pas trop bruyant pour ne pas trop attirer l’attention. Elle aussi avait une bien bonne mémoire et j’étais plutôt flatté qu’elle se souvienne autant de nos rencontres éphémères. Il faut dire que son époux ne me rendait pas la tâche facile quand il s’agissait de l’approcher.

“Permettez que je me rattrape ce soir.”

Je détestais finir les soirées… Les salles se vidaient peu à peu de leurs plus jolies fleurs, ne laissant qu’une pièce vide où l’écho renvoyait chaque son de mes pas comme un rappel de ma solitude. Non, je préférais prendre les devants, attirant ceux que je pouvais pour un prolonger la soirée dans mes appartements et sous mes draps, étalant ainsi la fête jusqu’au matin. Est-ce que cela comblait le vide ? Absolument pas. Le matin restait douloureux, autant dans la tête pleine de migraine que dans le cœur toujours aussi vide. Néanmoins, je serais incapable de m’en passer, l’étreinte éphèmére comblant au moins quelque instant le vide persistant.

Comme le veut l’étiquette et la bienséance, bien que je l’enlace, ce n’est ni trop proche, ni trop loin, ni trop bas, ni trop haut. Oh, pas que l’envie de la découvrir ne soit pas là, au contraire, mais je ne souhaite pas nuire à son image et à sa réputation . Je pris sa main dans la mienne, près à la guider, souriant à sa question avec malice et taquinerie.

“Aimeriez-vous que je le sois ? Ma présence vous aurait-elle manqué, Comtesse?”

Quand les premières notes chantèrent à mes oreilles, je l'attrapais un peu plus fermement, pour la guider dans mes pas parmis les rondes des autres danseurs, attentifs aux chemins de chacuns pour ne percuter personne. Pour autant, je gardais toujours un oeil sur elle avant d'ajouter, presque dans un murmure, comme une invitation aux confidences :

“J’ai appris le décès de votre époux, recevez toutes mes sincères condoléances….”

Bon, pas vraiment sincère en soit, pas du tout même. Elle aurait mérité bien mieux que ce vieil homme et je la plaignais du plus profond de mon être. Cela n’avait pas dut être du plaisir de lui offrir un fils. Quel gâchis… Il avait sûrement brisé toute chance de lui faire connaître l’extase que peuvent ressentir deux corps parfaitement assortis.

“... Néanmoins le noir vous va à merveille.”

Victoire Crowley
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Victoire Crowley
Alors que les bras fuselés de Reginald se refermaient autour d’elle, Victoire frissonna. Elle ne se souvenait pas la dernière fois qu’elle avait été enlacée de la sorte même par son époux et bien que la sensation fut étrange elle n’était pas désagréable. Sa main dans la sienne était chaude, elle pouvait le sentir même à travers son gant de satin et son regard rieur presque mutin lui donnait une irrésistible envie de sourire. Pendant un bref instant, la comtesse eut envie d’abandonner son impartialité pour retrouver le sourire de ses jeunes printemps, de laisser derrière elle toutes ces années de souffrances et de crainte pour envoyer se faire paître la bienséance. Exactement comme lorsque la cour l’avait surnommée “La vicomtesse du caprice”. Hélas, dix années s’étaient écoulées depuis lors et avec elles le poids des responsabilités. D’abord celle de son fils mais aussi celle de sa maisonnée et des siens. Alors, elle s’abstint de laisser aller cette allégresse et la contint dans la nébuleuse de son regard qui se mit à briller de la flamme de sa nubilité tandis que son visage persistait à refléter sa charge.

Réginald lui, semblait être resté le même. Il arborait toujours son épaisse crinière noire aux ondulations délicates, le même regard mystique qui savait rendre beau tout ce qu’il regardait, il débordait du vice qui avait tant tenté Victoire autrefois. Le même qu’elle lui jalousait secrètement car il était un homme qui pouvait recevoir et elle une femme qui ne le pouvait pas. C’était pour tout ce qu’il était qu’elle s’était entiché de lui lors de leur première rencontre. Pour cette impétuosité dont il débordait et qui résonnait chez elle comme cri dans la nuit. Pour cette passion dont il débordait mais qui le rendait plus vivant que n’importe lequel des hommes qu’elle avait rencontré à l’époque. Avec le temps son cœur d’enfant avait vieilli et elle avait apprécié l’homme qui l’avait faite rire quand son mariage l’avait faite pleurer, le même qui avait bravé les regards assassins de son époux pour la faire danser. Mais également qui fut la cause de l’une des plus longues nuits de son existence. Celle qui avait permis de concevoir Damian. Un étrange pied de la vie à Victoire.

La valse lui revenait petit à petit. C’était une danse qu’elle avait toujours appréciée pour le nombre grandiose de déclinaison possible. De l’élégance à la sensualité, en passant par l’intimité ou la bienséance. C’était une danse qui se pliait à toutes les exigences. A mesure que les notes des instruments de musique s'éparpillaient dans la pièce, Victoire reprenait ses vieilles habitudes.

- Puisse-t-il reposer en paix. Si sa voix se voulait désolée, la lueur dans ses iris se consumait d’une colère infinie et d'inattention la Comtesse écrasa lourdement le pied de son partenaire. Immédiatement le blanc porcelaine de ses joues vira au cramoisie et ses yeux s’agrandirent d’étonnement. - Je suis… Désolée. S’exclama-t-elle tout en jouant du bout de ses bottines pour retrouver le rythme de la danse sans faire plus de dégât. Ce ne fut pas aisé et Réginald n’y fut pas étranger mais elle réussit à reprendre le tempo de la valse. Son corps qui s’était légèrement détendu auparavant était maintenant aussi raide qu’un bout de bois et ses lèvres pincées étaient partagées entre la contrition et le rire. Après quelques secondes, elle laissa échapper une risette puis ris, gênée. - Je n’ai pas dansé depuis bien longtemps, je crains que vous n’ayez pas choisi la plus gracieuse des candidates. Et comme pour lui donner raison, le tourbillon des danseurs s’apprêtait à s’échanger ses partenaires. Mais avant de quitter l’étreinte de Réginald, Victoire se pencha pour murmurer : - Peut-être m’avez vous manqué, à une époque.

L’homme qui la réceptionna, sans jamais cesser de valser était un homme d’un grand âge mais parfaitement courtois et dont les manières impeccables étaient bien loin de celles de feu son époux. Elle ne sentit ni lubricité, ni concupiscence. Bien que Victoire ne sourit pas et qu’elle dû faire preuve de plus d'habileté que dans sa danse avec le prince, elle quitta son cavalier en ayant apprécié le moment. D’un simple tourbillon les jeunes femmes -et les moins jeunes- revinrent toutes à leur partenaire initial.

- Mais vous, êtes vous heureux de rentrer après tant de temps ? Demanda-t-elle alors que ses mains revenaient prendre leurs places sur son épaule et dans la sienne. Les rumeurs concernant le prince cadet étaient nombreuses et allaient de la plus obscène à la plus impudique. Peut-être auraient-elles dû amener Victoire à s’en méfier. Mais elle était aujourd’hui veuve et mère, sa vertu n’importait plus à personne et une danse avec lui n’importunerait aucunement sa réputation. - J’imagine qu’Albion a du vous manquer. Elle n’avait jamais connu Reginald dans ses travers et n’avait appris que tardivement son exil mais en l’instant, elle peinait à croire tout ce dont on l’accusait. Nonobstant l’odeur de tabac qui s’accrochait à ses vêtements.
Reginald Windcroft
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L'avenir meurt avant le passé.Avec Victoire Crowley


Était-ce le manque de pratique de ma partenaire qui me valut de me faire écraser le pied ou du mécontentement que je lui rappelle l’homme avec qui elle avait dû partager sa vie et sa couche ? Peu importe la raison, le rouge de ses joues qui s’étendait au-delà des limites de son loup valait tous les pardons du monde. Néanmoins, je fis davantage attention à mes pas pour éviter les siens quitte à me montrer un peu plus ferme dans ma façon de la guider, non sans avoir un sourire des plus amusé à son excuse. Si je me décidais à ne pas lui pardonner tout de suite et à garder le silence pour quelques pas de plus, ce ne fut que pour voir si elle allait garder ce masque froid de veuve aux grandes responsabilités ou laisser revenir la jeune fiancée pétillante de notre première rencontre. Heureusement, pour mon plus grand plaisir, ce fut un peu de la seconde qui apparut avec une risette puis un petit rire.

Je ne voulais pas de la candidate la plus gracieuse mais celle qui, autrefois, cachait tout autant d’envie de liberté que moi. Ses murmures, juste avant de quitter mes bras, lui valut un sourire au coin et un regard pétillant. Ah, je le savais bien que je lui avait un peu manqué et j’adorais ça ~ D’ailleurs, “a une époque”…. Allons, Victoire…. Je suis certain que c’est plus que cela. Si je n’avais eu droit qu’à un furtif baiser avant son mariage, je suis persuadé que j’ai dût hanté d'autres de ses nuits, plus encore quand son pitoyable époux devait exiger qu’elle fasse son devoir conjugal. Ne pense-t-on pas aux meilleurs mets quand on meurt de faim après tout ? Ah voilà que je commençais à avoir des pensées bien peu vertueuses…

Nouvelle partenaire, nouveau sourire. Le temps creusait la peau sous son masque mais je ne doutais pas qu’elle devait être bien belle autrefois. Quel âge pouvait-elle avoir ? Celui de ma mère ? Plus jeune, je me serais permis quelques mots aguicheurs mais évitons cela avec celles que le poids du passé rendait encore plus froide et rigide… Quelques mots échangés lors de la danse, par politesse et banalité, et je retrouvais de nouveau Victoire dans mes bras.

“Je ne sais ce qui me remplit le plus d’allégresse : Retrouver mon pays, profiter de nouveaux des bals d’Albion qui n’ont absolument rien en commun avec les soirée d’Austran ou que vous ayez avoué avoir pensé à moi.”

La dernière raison à été ajoutée d’une voix plus basse pour que seules ses douces oreilles puissent l’entendre. Entre deux pas, je rajoute néanmoins plus sérieusement :

“Je ne suis de retour que le temps de rendre hommage à mon défunt frère, néanmoins si j’en ai la possibilité, je serais ravi de ne plus m’éloigner de mon pays, de ma famille, de mes amis et des magnifiques Comtesses veuves et maladroites dont les jolis pieds s’égarent parfois sur les miens.”
Rajoutais-je avec un petit clin d'œil. ”Bien qu’il me semble que certains attendent déjà la fin de votre deuil pour partir au combat et gagner les faveurs de votre cœur. J’avoue que cela ne me plait guère. Le dernier à l’avoir fait à laisser une teinte grisée dans vos yeux et me fusillait du regard dès que je m’approchais un peu trop de vous, même pour de simple bavardage de courtoisie.”

Victoire Crowley
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Victoire Crowley
Cette fois, un fin sourire animait les traits habituellement glaciaux de Victoire. La main dans son dos était chaude, tenace et amicale. Il n’y aurait nul autre endroit où la comtesse eut aimé se tenir en cet instant. Même si ses jambes la tiraillait, que la chaleur commençait à faire naître des perles de sueur contre le tissu de sa robe, que ses pieds la lançait et qu’elle savait d’ors et déjà que les rumeurs iraient sans doute bon train dès le lendemain, elle n’aurait échangé sa place pour rien au monde. Cela faisait plus d’un an que le comte Crowley était décédé. Qu’elle l’avait mis à mort et la culpabilité n’avait cessé de la rongé depuis tout ce temps. Celle d’avoir tué, bien que ce ne fut pas de sa main mais aussi celle de ne pas avoir su protéger son amie.  A chaque fois qu’elle voyait le visage de Miriel, elle était incapable de ne pas se souvenir de cette scène et des larmes sur ses joues. Ni même le faciès de son époux lorsqu’il avait rendu son dernier souffle dans un gargouillis écœurant. Vivant il était un fléau mais mort il l’était tout autant. C’était peut-être la première fois depuis un an, que Victoire se sentait aussi légère. Aussi oublieuse et elle aurait voulu que cela dure mille ans.

- Lorsque j’étais une enfant écervelée, il est vrai. Répondit-elle sur le même ton de confidence, -  Mais vous n’étiez pas dupe, j'en suis certaine. Vous saviez exactement à quel jeu vous jouiez. Son menton se redressa légèrement. La jeune veuve était amusée et elle ne le cachait pas à son partenaire car si les rides souriantes de ses yeux n’étaient pas visibles sous son loup, celles de ses lèvres l’étaient. - Avec moi comme avec les autres. Souligna-t-elle d’un air espiègle car autant que ses frasques, sa nature de papillon était bien connue et Victoire avait eu tout le loisir de l’observer de ses propres yeux.

La poigne de son partenaire de danse rendait à la comtesse tout plus facile, c’était un peu comme n’avoir jamais oublié. Pourtant elle était certaine qu’un peu d'inattention de sa part et elle lui broierait une fois de plus le pied, c’est ce qui manqua de se produire une fois de plus lorsqu’il évoqua son frère. Alexander, son roi, leur roi, décédé seulement quelques semaines auparavant et d’une manière qui ne lui parlait que trop bien. Son regard s’assombrit et son sourire faiblit jusqu’à s’évanouir complètement.

- Mes condoléances pour le roi, votre frère. J’imagine qu’il n’est pas simple de faire le deuil d’un membre de sa famille. C’était une douleur qu’ignorait encore la jeune femme et cela lui convenait parfaitement. Victoire laissa un ange passer, incertaine quant à la façon dont elle devait poursuivre cette conversation maintenant que le décès du roi avait été abordé. Que dieu l’eut entendu ou que ce fut une coïncidence, le son fluide des violoncelles mourut aussi subitement qu’il s’était élevé et les pas de danse moururent avec lui. Pourtant elle resta un moment immobile, la main toujours dans celle de son partenaire de danse et les yeux levés vers son visage partiellement couvert. - Je ne sais pas si cela vous rassurera mais il faudra plus d’un combat pour remporter mes faveurs et il n’y aura plus personne pour nous importuner lorsque nous discuterons. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire polis puis elle ploya le genou en une élégante révérence. - Merci de m’avoir accordé cette danse votre Altesse, j’espère que vos pieds seront moins malmenés par votre prochaine partenaire. Ses yeux s’attardèrent sur les siens pendant un bref instant qui sembla pourtant durer plus longtemps puis elle tourna les talons. Une autre danse l’attendait désormais et comme l’avait si bien dit le prince ; une promesse était une promesse.

Victoire s’y plia exactement comme elle l’avait promis. Le jeune noble était bon danseur mais son pas était bien moins assuré que celui de son précédent partenaire, ce qui rendit le moment quelque peu rocambolesque mais pas moins amusant et elle dût admettre avoir passé un agréable moment. En tout cas, quand ils se quittèrent après avoir gagné la salle à manger, l'homme avait les joues rouges et le sourire aux lèvres. Il lui tira délicatement sa chaise et la poussa pour qu’elle s’installe avant de filer vers sa place. Dieu, cette soirée s’annonçait décidément sous les meilleurs hospices !
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L'avenir meurt avant le passé.Avec Victoire Crowley


Qu’il était plaisant de lui arracher un sourire, aussi fin soit-il.

“Une enfant, certes, écervelée, je ne pense pas.”

Je n’ai jamais eu vraiment d'intérêt pour les sottes, ou, si tel était le cas, ce ne fut qu'éphémère, le temps de découvrir un corps à défaut d’y découvrir une âme. Elle n’avait pas tort pour le reste cependant, c’était un jeu qu’enfant, déjà, je me plaisais à jouer et elle ne fut pas la seule que j’ai abordé avec l’idée de l’attirer dans cet amusement fait pour être partagé. Elle ne s’était pas laissée avoir néanmoins et nous avions plus partager de fou rire et de taquinerie commune qu’autre chose. Je n’en étais pas déçu pour autant.

J'apprécie ce moment léger entre nous, dommage qu’il ne dure qu’une danse. Un peu moins même quand son sourire disparut alors que je mettais au clair ma présence en ces lieux. Allons, qu'elle se rassure. Bien qu’il me faut jouer le deuil et la tristesse, le décès de mon frère ne me fait aucun effet. Il faut dire que ma colère et ma haine envers lui a eu plus de vingt ans pour s’épanouir, grandissant chaque année un peu plus. Je suis presque soulagé de sa mort. Valérius sera peut-être plus raisonnable pour songer à un possible retour en grâce que ce feu Roi et aîné que je ne tolérait pas. Si j’étais parti jusqu’en Austran, c’était bien pour mettre le plus de distance possible entre lui et moi.

Je la libérais de mon bras à la fin de la danse mais gardait un instant sa main dans la mienne et hochais la tête à ses propos. En effet, cela me rassurait bien que j’aimais rendre les époux jaloux… Quoi que je n’étais pas contre de partager avec eux leur épouse dans le même lit, enfin, pour certains galants hommes.  

“Je vous en prie et je l’espère de même où je risque de ne plus pouvoir danser.”

Je la laisse prendre congé avant d’aller proposer une nouvelle danse, comme pour rattraper mon retard que j’avais pris sur la soirée. Mon choix se porte sur une demoiselle aux belles formes dans une longue robe blanche et aux cheveux blonds. Toute jeune épouse venu de je ne sais plus bien où. La nouveauté interpelle toujours, n’est-ce pas ? Et rien de mieux qu’une danse pour assouvir ma curiosité. Pas très au fait de nos danses traditionnelles, elle fut en revanche encore plus maladroite que Victoire…

L’entracte fut proclamé après cette valse et je ramenais la jeune femme à l’accent prononcé jusqu’à une chaise. Pour autant, je ne pus reposer mes pieds endolories aussi vite qu’elle. Voilà que l’on m’accostait pour me présenter une jeune demoiselle encore bien petite et bien plate. Une enfant ayant tout juste l’âge de se marier. Si je reste poli et courtois avec elle autant que son père, je n’en suis pas dupe pour autant. Le titre d’un Prince, même exilé, serait du pain béni pour les personnes les moins influentes d’Albion. Néanmoins on pourrait me présenter plus de milles est une demoiselles que cela ne changerait rien. Je ne compte toujours pas me marier. J’aurais eu quelques années de moins, peut-être en aurais-je tout de même profité mais aujourd’hui, j’avais bien plus d'exigence envers celles que je voyais de façon plus intimes et celle-là était bien trop jeune à mon goût.

Repas, boisson, bavardage, boisson, danse, boisson… La soirée s'enchaîne. Les rencontres aussi. Même si je ne réclame pas une nouvelle danse à Victoire, je la gratifie parfois d’un regard et d’un sourire, voire même d’une moue des plus amusée quand ses cavaliers sont davantage des cadeaux empoisonnés que de vrais plaisirs. Comme à chaque fois, je disparais finalement de la salle où les pas de danses suivent le rythme de la musique, une bouteille dans une main, une main ganté dans l’autre…

Ce n’est du coup pas moi qui approche Victoire quand elle est sur le point de partir mais Herle, mon valet au visage si impassible. Après s’être incliné, c’est d’une voix morne qui lui transmet mon message :

“Comtesse Crowley… Mon Maître, le Prince Réginald Windcroft, aimerait vous faire savoir qu’il a passé un agréable moment en votre compagnie et vous souhaite une bonne fin de soirée. Il aimerait également vous proposer de lui rendre visite, vendredi prochain, pour une balade équestre afin de discuter plus en détail avec vous. Il précise que…” Il hésite un instant avant de citer “... cela sera moins risqué pour la survie de ses pieds que de vous proposer une autre danse.”

Victoire Crowley
Aristocratie
Influence : 448
Race : Humain

Feuille de personnage
Informations importantes:
Capacités:
Aristocratie
Victoire Crowley
La soirée que passait Victoire était délicieuse. Si elle avait craint la solitude après sa séparation de Réginald, il n'en fut rien. Ses compagnons et compagnes de tablée étaient tous des gens sagaces et à l’humour aiguisé exactement comme elle les aimait. Les mets qui lui furent servis étaient délicieux ; soupe de potiron, rosbeef, chapon, pomme de terre sautée, petits légumes, Kedgeree et bien d’autres mets dont elle ne connaissait pas les noms mais qu’elle dégusta avec enthousiasme. Plus que la nourriture, c'était un vrai plaisir de se retrouver entouré de gens souriant, qui lui faisait oublier un bref instant la morne solitude dans laquelle elle s’était elle-même plongée. Quand le repas se termina enfin, après de longues heures, Victoire était partagée entre l’envie de rentrer ou rester un peu plus. Son corset lui comprimait autant l’estomac que la poitrine tant elle avait mangé avec gourmandise mais elle ne voulait songer ni à la route du retour, ni à la demeure sans doute vite et froide qui l’attendait à Londonia. Alors qu’elle se posait la question, son choix était déjà fait.

Si elle déclina la première danse, prétextant une petite fatigue pour pouvoir digérer, Victoire ne se fit pas prier pour les suivantes. Elle n’écrasa plus de pieds mais enchaîna les partenaires avec un amusement et un plaisir non feint. Elle palabra avec certains de ses partenaires puis se permit quelques pauses avec de jeunes dames tout à fait sympathiques. Victoire n’oubliait pas les raisons de sa venue ici ; se faire des alliés. Plus ils seraient nombreux, plus ses chances d’être entendues seraient nombreuses. Pour atteindre le cœur de l'aristocratie Albionnaise, il n’y avait rien de mieux qu’un bal mondain que cela fut avec un masque ou sans.

Hélas les minutes s’égrainèrent comme des secondes et bientôt les premiers départs. La jeune comtesse s’offrit une dernière danse avant d'à son tour quitter les lieux. Elle était sur le pas de la porte, emmitouflé dans sa pelisse sombre lorsque le vieil homme se glissa à ses côtés comme une ombre. Avec toute la maîtrise et la déférence inhérents à son rôle, il lui soumit l’invitation de son maître. L’étonnement parcourut le visage de Victoire qui resta coite un long moment. Elle avait remarqué la disparition du prince car subitement leurs regards ne s’étaient plus croisés et il avait cessé de se gausser de ses partenaires, l’obligeant à pincer les lèvres pour ne pas dévoiler son hilarité. Puis l’ombre d’un sourire releva le coin de ses lèvres. La raison de son départ lui sembla évidente ; Réginald serait éternellement le même. Cependant, cela ne la dérangeait guère. Il n’était ni son époux, ni un homme qu’elle convoitait, peut-être serait-il un ami et elle se savait pertinemment piètre danseuse ce soir. La seule chose dont elle fut certaine, fut de son allégresse et de l’air dépité du pauvre valet.

- Dites au prince que j’accepte.

D’un bref hochement de tête elle salua le valet et s’enfonça dans l’obscurité de la nuit pour rejoindre son fiacre.
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