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Lénore
Roturier
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Lénore
La véritable amitié n'est pas très éloignée de l'histoire d'amour,
l'angoisse et les incertitudes en moins.
Il bruinait sur la ville en ce début de soirée, il est plus de vingt heures, lui pressait le pas, ne voulant pas finir trempé, sa douce Lénore sur ses talons qui ne pouvait s'empêcher de se perdre en contemplation sur le moindre objet, plus ou moins exotique qui croise son regard. Et cette curiosité pouvait facilement doubler la durée du trajet d'un point à un autre. Ils passèrent enfin la porte au son agréable d'une cloche annonçant leur arrivée.

Il retirait par politesse son haut de forme richement garni de rubans, plumes et fleurs. « Bonsoir et merci de nous accueillir malgré l'heure tardive. » Il jeta un regard, mais gère plus en direction de la jeune femme qui l'accompagnait, la guidant de sa main. Cette dernière ressemblait à une poupée de porcelaine avec cet air juvénile, dans sa tenue de servante d'un noir profond avec pour seul décorum un ruban dans ses cheveux attachés en une queue de cheval haute, se tenant bien droite, un peu étriquée, la tête basse et les yeux glissant sur le sol.  Ils se connaissaient suffisamment pour ne pas avoir besoin d'échanger un seul mot pour qu'il comprenne qu'il était inutile de la pousser au premier plan. De toute façon, elle semblait déjà ailleurs, perdue dans une des contemplations dont elle avait le secret. Dans cette charmante boutique, il y avait de quoi ravir ce besoin d'observation, entre les rouleaux étoffes colorées, les différentes textures des textiles et les décorations. Néanmoins, la politesse est une chose importante alors il la rappelle parmi les mortels. « Lénore. » Elle se semble se tirer de sa stase, relevant lentement ses mires saphir pour les déposer sur leur hôte, sans émotion particulière comme si elle semblait tout juste remarquer son existence, une prise de contact étrange qui ne dura qu'une poignée de secondes. Elle glisse un bonsoir, presque inaudible.

Elle semble à la fois détachée et libre, mais profondément reliée à ce qu'il se passait, il n'y avait pas besoin de fixer intensément les gens pour les observer. Il y avait quelque chose de sauvage, primitif s'embrasser le monde qui s'offrait à elle comme si ceux l'entourant n'étaient destinés qu'à produire un bruit de fond fascinant. Un échange riche en émotions et en sentiments, hors de l'atteinte et de la compréhension de la majorité du commun.

La demoiselle brisa le silence. « Est-ce que je peux regarder ? » La question reflétait une innocence certaine qui vola un sourire à l'homme, comme s'il y avait besoin d'une permission pour quelque chose d'aussi banal. « Plus tard. Nous avons beaucoup à parler avec mademoiselle Thornton, que dirais-tu de nous préparer quelque chose à boire ? » Après tout, les essayages pouvant prendre un certain temps, il n'était pas rare de voir les couturiers disposer d'un semblant de cuisine. Puisqu'il semblait évident qu'elle participerait bien peu à la conversation, autant profiter d'un instant ludique pour faire travailler ses capacités. Un exercice qui pouvait sembler d'une facilité déconcertante, pour n'importe qui sauf Lénore. Et il ajoutait en remarquant qu'elle semblait réfléchir plus que de mesure. « Fais preuve de logique. » Il y a une certaine bienveillance entre les deux êtres, lui fait preuve d'une patience et d'un cadre que l'on ne connaissait pas aux hommes et elle lui accordait une confiance à toute épreuve. Toujours est-il qu'elle se mit à la tâche.

Sans doute s'installèrent-ils. « Nous avons essuyé malheureusement des refus plus ou moins secs, elle ne sera sans doute pas l'apprentie de l'année, mais elle est travailleuse et je suis certain qu'elle ne sera pas un fardeau. Et au moins ici je suis persuadé qu'elle ne sera pas inutilement malmenée. » Il semblait plutôt amer de ses tentatives de trouver une bonne maison à sa protégée.

Lénore mémorisa son conseil, toujours dans le même ordre. En premier lieu assez de chaleur, une théière, de l'eau. Ce fut le thé qui lui posa problème, bien entendu elle savait ce que c'était nous étions dans la capitale de l'empire d'Albion après tout. Elle savait, mais l'idée ne semblait pas parvenir à trouver son chemin, comme épinglée en plein vol par une flèche. Sa tête fourmillait de tentative et toute la plasticité de ses pensées étaient concentrées dans l'art - plus difficile qu'on y croirait - de trouver où était le thé. Le contenant, une boîte métallique, carrée le plus souvent. Elle en ouvrit une renifla son contenu, non ce n'était pas ça. Une autre et elle retrouva cette odeur familière de thé noir.


Vous m'avez condamnée à l'oubli.
Hazel Thornton
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Hazel Thornton
Cela ne devait plus tarder. Si les informations étaient exacte, et Hazel n'était pas du genre à oublier la moindre informations malgré le faite d'avoir une fois sur deux la tête dans les nuages, son invité devait arriver d'une minute à l'autre. C'était assez rare qu'on lui demande quelque chose, enfin, autre chose que de faire des robes bien entendue. La couturière étant après tout reconnue pour ce métier. Mais la? De prendre une apprentie, qui plus est une pauvre âme? La demande avait une certaine... Forme d'intérêt. Mais en soi, l'occasion était parfaite. La fille des Thornton avait tellement de choses à faire dans le peu de temps que lui offrait une journée. Vingt-quatre heures pour travailler, manger et dormir? Il faudrait au moins le double. Alors s'il était possible d'avoir une aide, et de la compagnie lors des longues journées seule à coudre... Ce n'était pas vraiment une chose qu'elle refuserait comme ça.

Ainsi, quand vint enfin le temps de la rencontre, Hazel était déjà prête. Dans sa tenue de couturière, plutôt sobre lui offrant ainsi de quoi se mouvoir, elle ouvrit la porte de sa boutique. Penchant délicatement la tête en direction de l'homme et de la jeune femme. Souriante comme à son habitude face à ce duo bien étrange. Entre celui qui était si bien vêtue et celle qui donnait l'aire d'être une servante à la dérive.


"Bonsoir. Ne vous inquiétez pas pour l'heure, entrez, entrez. Vous n'allez tout de même pas rester sous la pluie!"

Difficile de savoir ce qu'il se passait dans la tête de la jeune blonde. Comme si elle était perdue dans un autre monde. Inquiète, Hazel avait bien eu l'envie de venir la chercher, de lui tendre une main à son tour, mais l'homme l'appela. Lénore? Un bien jolie prénom. Et c'était tout ce qu'il fallait pour que sa future apprentie retrouve un lien avec le monde des vivants, jetant un regard vers la couturière souriante au visage d'ange, et offre un bonsoir qui semblait aussi faible que le vent d'été. Bien étrange créature que voilà encore une fois. Se mordant lentement la lèvre inférieur, Hazel fit rentrer le duo chez elle. Après tout, ils risquaient sinon d'attraper froid.

Une fois fait, la jeune blonde vint directement s'intéresser aux différentes robes, ce qui fit délicatement sourire la jeune roturière. Forcément qu'elle allait apprécier qu'on veuille toucher ses créations.. Les admirer c'était une chose, mais avoir au bout de ses doigts la délicatesse du textile, c'était déjà quelque chose d'autre! Mais hélas la fille Thornton n'eu même pas le temps d'ouvrir sa bouche que l'homme refusa cela. Pas tout de suite. Quelque chose à boire avant. Cela étonna un peu la femme au cheveu bleu comme les abysses. C'était elle l'hôte normalement, Selen se serait trompée dans la façon d'accueillir les gens chez soi? Ou alors voulait-il juste occuper la jeune femme ailleurs et montrer de quoi elle était capable? Pourtant cela semblait différent. En regardant cet étrange duo, il semblait y avoir comme un lien profond entre les deux âmes au point qu'il en devenait bien difficile de donner un véritable avis sur cette relation. Après tout, la seule chose que pouvait espérer la créatrice de mode, c'était que la jeune femme aille bien. Tout en guidant son compagnon de la nuit vers une des petites tables servant normalement à faire patienter les gens quand il y avait foule dans sa boutique, tout en gardant un œil discret mais attentif à la pauvre âme silencieuse, Hazel reprit de sa douce voix.


"Oh vous savez, j'aurais très bien pût m'occuper de servir à boire pendant qu'elle regardait mes robes. J'ai toujours un immense plaisir vis-à-vis des gens qui souhaitent contempler mon travail."

Léger sourire sur le visage, les cheveux tombant des deux côtés, Hazel tira la chaise pour permettre à son invité de s'asseoir avant de faire de même de l'autre côté. L'écoutant alors qu'il exprimait son désarroi d'avoir si longtemps eu du mal à trouver quelqu'un pour la faire travailler. Ne lui inventant pas moult qualités pour la vendre, mais appuyant malgré tout sa capacité à être utile. Le fait de souligner la maltraitance vint à attirer une légère grimace sur le visage de la roturière. Comment pouvait-on ne serait-ce que lever la main sur quelqu'un? Même si elle faisait une erreur? Cela lui semblait tellement hors de propos. Evelynne avait toujours été charmante et douce avec elle, même après l'accident qui avait crée leur lien. De même pour sa mère, et pourtant Hazel avait souvent été casse pieds avec ses idées de décorations sans demander la permission. Alors c'était simple, ce fût avec un mouvement de tête négatif, la couturière reprit la parole.

"Je vous promets qu'ici elle sera choyée. Je n'ai jamais eu d'apprentie avant, pour dire, c'était même moi qui le fût si longtemps. Je n'ai aucune crainte que... Lénore soit un élément magique dans ma boutique si vous m'assurez qu'elle est travailleuse. J'ai tellement de choses à faire que j'en oublie des points importants."

Jetant un coup d'oeil ensuite vers la jeune femme qui semblait s'afférer à la préparation du thé, un nouveau sourire, innocent, se dessina sur le visage de la roturière. Cette blonde semblait à la fois perdue et alerte. Comme si son corps et son esprits n'étaient pas tout le temps coordonnées. C'était si étrange à observer... Et amusant dans un sens. Fort probablement qu'Hazel n'ira pas lui donner de sitôt des aiguilles et autres instruments de coutures pour ne pas qu'elle détruise une robe ou pire... Qu'elle ne se blesse.

"J'espère juste qu'elle se sentira bien ici. Elle risque souvent de voir du monde passer et je devrais parfois me séparer d'elle... Ou l'emmener. Ma mécène aime bien m'emmener à ses différents bals, et parfois certaines clientes refusent de se déplacer. Pensez-vous que ça sera embêtant pour elle?"

S'enquit-alors la Dame aux cheveux bleuté.


"Pour le reste, je prendrais à chaque fois le temps qu'il faudra pour la former, m'occuper d'elle et que tout se déroule au mieux. Le temps de gagner me permettra cela au départ, puis de me libérer à d'autres choses."

Le visage d'Hazel vint ensuite à se retourner vers l'homme, toujours souriante. Ses yeux bleus pétillants alors d'une certaine joie.
Lénore
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Lénore
La véritable amitié n'est pas très éloignée de l'histoire d'amour,
l'angoisse et les incertitudes en moins.
Envoyer la jeune femme en cuisine avait une double utilité, pouvoir parler librement et ensuite lui donner une occupation pour qu'elle puisse faire ses preuves. « Je vais vous avouer que j'aurai préféré la garder, mais malheureusement c'est impossible, je me dois de penser à son avenir. Une jeune fille inconnue et un noble célibataire excentrique, il y a de quoi faire jaser dans tous les salons de la ville. » Il ne manque pas d'esprit critique sur leur situation, d'autant plus dans un monde où la réputation fait tout. Lui se moque bien de la sienne, mais pour Lénore c'était différent elle ne devait pas être entaché par un quelconque scandale si elle voulait vivre sa propre vie, et elle aurait bien assez de difficulté pour qu'on lui reproche d'être une fille à la cuisse légère parce qu'ils vivaient en ménage.

Lui-même proche du milieu artistique, imperméable à ses devoirs de jeune héritier, avait déjà de quoi attirer les commérages de toute sorte, et il ne fallait pas que cela déteigne sur la jeune colombe. Et pourtant, malgré sa réputation sulfureuse, il ne l'avait pas touché.

« Il faut que je vous parle un peu d'elle. » Il soupira ses yeux, se perdant quelques secondes sur les détails du plafond, voici le nœud du problème, souvent l'instant où il se heurtait au refus. Il semblait vraiment désespéré de trouver une bonne maison pour elle. « Je ne sais pas grand-chose d'elle, si ce n'est ce prénom et encore je ne suis même pas sûr que cela soit le sien et mes recherches n'ont rien donné. » Et bien qu'il était profondément touché par la joie que montrait la jeune couturière, mais pour ce genre de chose il fallait garder les pieds sur terre. « Je l'ai trouvé lors d'une de mes pérégrinations en campagne, ce n'était pas très beau à voir. Honnêtement je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait, et je ne veux pas le savoir. Mais j'ai vu des corps lynchés par la foule moins abîmés que cela. » Pour lui, ça ne pouvait être rien d'autre qu'un acte parfaitement gratuit commis par une bande de malfrats. Cette idée lui donnait la nausée, il avait cru se retrouver face à un cadavre. « C'est une véritable miraculée. » Et l'expression n'était pas galvaudée.

« Malheureusement, comme vous devez vous en douter ce genre de traitement ne vient pas sans conséquences. » Il prenait une pause, choisissant ses mots avec le plus grand soin. « Lénore est.. Différente. Elle n'a aucun souvenir de cet évènement ou même de ce qu'elle a  pu être autrefois et des capacités grandement limitées par ce que son corps a subit. Mais j'imagine que vous aurez tôt fait de vous en rendre compte par vous-même. » Il était bien courant que les apprenties servent aussi de modèle pour les tenues, il y a des vérités difficiles dures à dissimuler même sous de la soie duchesse. « Parfois, j'ai l'impression d'avoir affaire à une adulte dans le corps d'un enfant, ou même l'inverse. Elle est intelligente alors elle peut apprendre. » Elle possédait même un esprit particulièrement affûté, bien qu'innocent des vices de ce monde.

« Je l'ai emmenée quelques fois avec moi dans des milieux connus avec des personnes que je connais, mais jamais dans des mondanités ou de parfaits inconnus, il n'y aura pas d'inconvénient si vous l'estimez prête. Mais il faudra qu'elle accepte de porter autre chose. Mais il lui sera utile de le confectionner quelque chose de plus citadin. » Bien sûr, il payera. Le reste n'était pas bien difficile à comprendre, la jeune Lénore semble vouloir se rendre invisible, ne pas attirer l'attention parce qu'elle sait sa différence.

Elle réapparaît après un certain temps, un plateau entre les mains avec tout ce qu'il fallait pour prendre le thé décemment, quelque chose semble la gêner, sans quelle n'ose le montrer. Un regard d'encouragement et elle prend parole. « Il n'y a pas de lait. » Dit-elle sur le ton de l'évidence. Oh, il n'y a aucun reproche derrière cela, juste qu'il lui semble être inconcevable que du thé puisse exister sans lait et lui ne peut pas refréner un éclat de rire. « Ce n'est pas grave. Au moins il n'y a aucun doute que ce soit une fille d'Albion. » Même si au fond ce n'est pas important.

Il captait de nouveau son attention en l'appelant par son prénom tandis qu'elle pose le plateau. « Lénore, aimerais-tu vivre ici ? Mademoiselle Thornton prendra soin de toi comme je l'ai fait. » Quelque chose de triste passe dans le regard de la jeune blonde, elle semble avoir conscience de ce qu'il se joue ici, même si son esprit refuse d'en accepter les raisons. Et pourtant il avait pris soin de la préparer à ce jour-ci. Mais elle ne trouve pas ça juste et elle prend le temps d'observer une nouvelle fois le décor charmant qui se déroule sous ses yeux. « Non, ça ne me dérange pas. » Elle semble aimer beaucoup son protecteur - peut-être même plus - mais ce n'est pas quelque chose de sain, elle n'avait tout simplement eu que lui.

Il sort de sa poche un calepin et un crayon, griffonnant quelques notes à l'intérieur. « J'ai toujours eu à cœur de la rendre la plus indépendante possible. Elle est une créature d'habitude, elle sera sans doute levée bien avant vous, elle va prier tôt le matin et fera quelques courses, ensuite elle prépare le petit déjeuner, un peu de ménage ainsi que les autres repas. Le restant de la journée dépendra de ce que vous lui proposerez comme travaux. » Et ce qu'il note ce sont simplement les différentes adresses et deux ou trois choses qu'elle serait susceptible d'oublier.


Vous m'avez condamnée à l'oubli.
Hazel Thornton
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Hazel Thornton
Finalement, rien qu'à travers ses paroles au sujet de la raison de cette séparation, les différentes réflexions et doutes que pouvait avoir Hazel disparurent. Pouvait-il mentir cela dit? Ce n'était pas impossible. Mais quel serait l'intérêt finalement? Et de toute façon la couturière avait encore suffisamment de foi dans l'homme et même la noblesse pour ne pas y voir une quelconque forme de tromperie. C'est donc avec un certain sourire qu'elle hocha positivement la tête. La situation n'était pas facile pour lui, et encore moins pour elle. Et malgré tout les risques de commérages pouvant aligner négativement leurs réputations, il prenait du temps pour lui trouver le meilleur des toits. Jetant un léger regard à la pauvre jeunette, la douce voix de la fille Thornton repris.

"Je regrette que la vie des gens soient aussi souvent régis par les ont-dit... Mais ce que vous faites est noble pour elle, il n'y a aucun doute."

Puis, vint le sujet bien plus précis de la jeune femme. De Lénore. Le simple fait d'aborder le tout ressemblait à un bien épineux problème pour ce personnage. Que ce soit sa posture, son soupire, son regard... Afin d'être sûre de bien tout comprendre à la situation et d'écouter attentivement ce que l'on pouvait lui dire, Hazel s'avança légèrement. Se penchant, légèrement. Comme pour ajouter juste une toute petite quantité d'intimité en plus entre les deux personnes pour ce qui s'annonçait une difficile révélation.

Et concrètement, la couturière ne s'attendait pas à autant de révélation. Plus son interlocuteur parlait, et plus ce que pouvait entendre la jeune femme lui serrait le cœur. C'était concrètement une tragédie qui arrivait à la pauvre enfant. Que ce soit sa perte de mémoire, son sort, et, finalement, même si elle était une miraculée... Cela ne l'empêchait pas d'avoir probablement traversée des épreuves bien difficiles. Des corps lynchées plus jolie? L'horreur... Le visage du futur grand nom de la mode se crispa un peu, affichant une profonde tristesse, jouant de son regard entre ceux de ses invités. L'innocente et probablement brisée enfant, puis celui plus triste du noble. Un tragique duo que voilà. Mais clairement, ce n'était définitivement pas une raison pour les laisser tomber. C'est grâce à une profonde inspiration qu'elle pût retrouver son visage calme habituel.


"Allons, vous parlez à une couturière de talent. Bien entendue qu'elle aura plusieurs vêtements pour pouvoir aller et venir. Du citadin aux tenues bien plus chic. Il n'y aura aucun problème la dessus. Votre protégée sera aussi ma protégée." Petite tape sur la table, faisant alors un bruit de bois claquer. Symbole de l'envie majeur d'agir. "Je ne peux définitivement pas laisser Lénore sans vouloir l'aider ne serait-ce qu'un peu. Je me ferais une joie de la prendre comme apprentie, je peux vous l'assurer. Je ferais en sorte de ne pas la brusquer et de l'accompagner du mieux que je le puisse." Un nouveau sourire, toujours aussi sincère. Des grands yeux, pétillants comme un océan reflétant le ciel étoilé. "Dans ma boutique, elle sera le ruban qui accompagne parfaitement toute les robes! La plus belle des aides."

Un léger rire de par sa comparaison peut-être hasardeuse mais pleine de sens pour celle qui appréciait tant les rubans. Reprenant son sérieux lorsque la jeune âme revint avec un regard emplit de gêne. Que pouvait-il bien lui arriver, pauvre enfant? Lorsque le noble lui offrit l'encouragement nécessaire, l'annonce du manque de lait fit aussi rire Hazel. De même que la remarque de son invité.

"Désolé, j'ai tellement été prise par mes dernières commandes que je n'ai pas eu le temps de vraiment refaire mes stocks pour le thé. C'est peut-être moi la mauvaise enfant du pays."

Un nouveau gloussement, une main devant la bouche pour contrôler le tout, et la discussion reprenait sur la demande. Tournant son regard plein de tendresse et de bonté, la fille Thornton espérait que la blonde souhaiterait rester ici. C'est sûr, ce n'était pas le luxe dans sa boutique, et malgré les financements de sa mécène, ce n'était pas non plus la richesse la plus totale. Tellement d'argents qui partaient en tissue, en papier et autres folies. Mais vivre modestement n'était clairement pas un problème pour la jeune couturière au contraire. Elle avait toujours été ainsi. Et depuis que c'était possible de vivre avec son art, de quoi pouvait-on bien avoir besoin de plus?

Mais voir le petit regard de tristesse de la douce enfant tira une légère grimace à notre protagoniste. Et même si elle acceptait, Hazel supposait bien que ce ne devait pas être facile pour Lénore d'ainsi quitter son protecteur. Quand la mémoire n'était plus, on se rattachait au présent, et aux souvenirs que l'on créait. Et si ceux avec l'homme était paisible, pourquoi voudrait-elle s'en séparer? C'était plutôt normal.


"Je ferais en sorte que tu passes de très bons moment ici, Lénore." S'exprima alors Hazel. Souriante.

Face aux explications de son invité vis-à-vis de ce pour quoi la blonde était capable, il n'y eu un instant que plusieurs hochement de têtes. Rien que le faite de préparer à manger, faire les courses et le ménage était un immense gain de temps pour la couturière. Ce n'était pas vraiment les choses les plus longues mais c'était toujours du temps dépenser à autre chose que de créer des robes. Tout gain de temps même mineur était un puissant plaisir. Alors elle comptait définitivement s'en servir pour elle... Mais elle s'en servira aussi pour son apprentie. Se tournant alors vers cette dernière, une petite question lui fût adresser.

"Si tu finis rapidement les premières tâches de la journée, je pourrais faire en sorte de te montrer l'avancement de mes créations, ou te montrer l'immense collection de ruban que je possède. Après tout, si tu restes ici, ce sera normal de s'habituer aux tissues et accessoires de mode." La fille Thornton décala légèrement sa tête sur le côté, laissant ses cheveux bouger. "Dans un premier temps ce sera surtout beaucoup d'observation, mais je te laisserais tout le temps qu'il te faudra pour t'y habituer. Et tu verras, bientôt tu seras toi aussi une reine des froufrous!"

Un léger rire, amicale. Un petit clin d’œil sincère. Puis la future reine de la mode se tourna de nouveau vers son invité qui semblait avoir fini de gratter sur ses feuilles.

"Je peux clairement vous assurer que ses journées seront bien ici. L'ancienne patronne avait été une cheffe extraordinaire pour moi. J'espère que je saurais l'être aussi pour Lénore."
Lénore
Roturier
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Lénore
La véritable amitié n'est pas très éloignée de l'histoire d'amour,
l'angoisse et les incertitudes en moins.
« Malheureusement nous devons faire avec jusqu'à ce que quelqu'un ait le courage ou la folie de mettre un coup de pied dans la fourmilière. » Et sans doute tous trois s'accordent sur cette pensée, les choses doivent changer et suivre leur temps, mais tout prend toujours trop de temps. Mais il n'espère pas connaître pareil bouleversement de son vivant.

Quand vint la question de l'argent, il se proposait bien entendu de payer pour tout ses frais ainsi que ses tenus, la modiste toucherait une partie de ce qu'elle pourrait gagner, pour le logement et la nourriture. Il avait largement les moyens et elle trouve cela juste.

La couture et encore plus la mode sont des mondes qu'elle ne maîtrise pas, pour ne pas dire qu'elle ne s'y intéresse pas, fille simple qu'elle est. La petite blonde aimait l'idée d'être rendue invisible avec sa parure de bonne sombre, qui faisait attention aux servantes que l'on croisait tout le temps ? Et puis elle n'est pas faite pour être regardée. Mais plus encore elle est questionneuse de ce qu'elle ne connaît ni ne comprend. « Des rubans et des froufrous ? » Curieuse, Lénore levait ses yeux de nouveau vers cette femme, une lueur en plus dans le regard, comme si cette acceptance commune à elles deux avait ouvert une porte, et des possibilités. Il y a en somme dans les rapports de la jeune fille quelque chose du plus haut point humain, un peu maladroit, quelques étrangetés, mais tellement sincère que nul ne pouvait douter de cette adoption mutuelle bien qu'elle fut particulièrement rapide. Lui semble rassuré de la voir timidement tenter de maintenir ce lien ouvert même si elles n'appartenaient pas au même monde.

Elle accorde un sourire resplendissant qui rendait la plus belle clairière de ce monde pâle et sans saveur. La demoiselle est un miroir transparent, il est des plus aisé de connaître l'émotion qui la traverse, elle ne cherche pas à se dissimuler et elle renvoie toutes ces choses avec une certaine violence. Pour peu que l'on accepte de s'observer à travers elle.

« Et même si je sais que tu sais, apprends d'elle tout ce que tu peux, tu seras amenée à fréquenter peut-être des personnes importantes, sois polie et respectueuse même s'ils te fâchent. Et tâche de ne pas faire tourner Mademoiselle Thornton en bourrique. » Bien que les critiques glissent sur Lénore comme la pluie, elle ne se faisait pas à celles tourner vers les personnes qu'elle appréciait, quitte à opposer une défense plus farouche que nécessaire. Pour ce qui est du reste, à la façon d'un enfant qui a besoin de se brûler pour cesser de toucher les casseroles, elle aimait faire ses propres expériences sans perversité, mais à présent elle était en ville loin du milieu sécurisé de leur campagne.

L'homme tirait une montre de poche de sa veste. « Mesdames, il est l'heure. Bonne soirée à vous. » Il valait mieux pour eux deux que les adieux ne traînent pas, parfois un sevrage brutal est nécessaire. Il aurait été aisé de s'attendre à des larmes, des cris, des supplications, mais il n'en fut rien. Bien sûr, il ne partit pas comme un voleur en claquant la porte, mais il aurait bien fallu le triple de temps à Lénore pour se rendre pleinement compte de ce qu'il se passait. Les larmes n'eurent même pas le temps d'atteindre ses yeux qu'il était parti. Il n'y avait pas besoin de plus qu'une porte fermée et un silence pour réduire à néant son année d'existence et son unique figure d'attachement.

Après ces quelques secondes où elle reste interdite, se tournant ensuite rapidement vers la couturière. « Vous devriez vous reposer, je vais faire du ménage. » En apparence, elle semble plutôt bien vivre cet adieu, mais dans ses pensées la tempête du siècle s'avance et qui sait ce qui y résistera et malgré que la soirée soit plutôt bien avancée et pour combattre ce flot qui la transperce il faut qu'elle se mette à l'œuvre, quitte à faire quelque chose d'inutile ou pouvant attendre.

Mais elle prend tout de même le temps de finir sa tasse, le thé était doux, dépourvu d'amertume, la nouvelle apprentie avait toujours une facilité pour les choses apaisant l'âme et ce thé paraît parfait pour cet usage. Un bienfait salutaire, alors qu'elle ne se sentait rien, acculée et ne touchant plus le sol. Avoir des œillères semble être un avantage indéniable, elle ne peut plus qu'avancer et se concentrer sur l'essentiel : ce qu'elle pouvait offrir à cette jolie dame. Percevant une certaine tension, elle prend la parole, rassurante : « Ce qui est bon n'est pas toujours ce qui est juste, mais c'est ainsi que notre monde tourne. » Un ange passe face à cette réflexion dont on ne l'aurait pas cru capable. Tac. Le bruit de sa tasse qui retrouve sa coupelle.

Elle n'aime de toute évidence pas cette société et ne s'y reconnaît pas, prévisible. Persuadée de ne pouvoir lutter contre ça, elle cédait aux pressions de du paraître. Admettant simplement qu'il n'y avait aucun bon choix, seulement certains moins pires que d'autres. Mais il n'y avait pas une once de colère en elle, pas de ressentiment.


Vous m'avez condamnée à l'oubli.
Hazel Thornton
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Hazel Thornton
Face aux paroles de l'homme, Hazel n'apporta initialement qu'un simple haussement de ses épaules, secouant alors négativement la tête. Mettre un coup de pied à la fourmilière? Voilà quelque chose qui serait complétement fou et dangereux pour entrainer des changements sur la façon de faire ou de penser des gens... Et clairement la pauvre couturière ne souhaitait pas faire partie des gens qui initierait une chose aussi farfelue même si cela pourrait-être bénéfique. S'il fallait changer quelque chose, ce serait la mode avant tout. Pour son rêve, pour ses envies...

"Je miser ais plus sur la folie honnêtement. Et je ne compte pas perdre la tête dans les prochaines années..."

Une tentative simple pour faire de l'humour, une façon un peu craintive de se délester de potentiels problèmes mais surtout une façon de mettre ce problème plus loin. Pourquoi se rajouter quelque chose de futile alors qu'une personne avait besoin d'elle? Lénore était devenue une mission de haute importance pour son futur. Une apprentie, c'était pas juste quelqu'un à qui donner du travail, des idées et de l'expérience. Mais il y avait surtout le faite de plonger la personne dans la véritable beauté du métier de couturière. Lui faire découvrir la mode, l'incroyable sophistication des robes... Tellement de choses à faire, à montrer... Tout cela excitait clairement la fille Thornton qui se voyait déjà remontrer les grandes créations de sa carrière solo ou, en tant que binôme de la grande Evelynn. De plus, il était fort probable qu'avoir le point de vue d'une toute nouvelle tête fraiche pourrait lui être d'un grand soutiens dans ses folies créatives. Ou juste pour repérer toute erreur que laissait parfois trainer Hazel à cause de la fatigue. La dernière petite erreur de positionnement de ruban lui avait coûté deux heures de rafistolage expresse et une petite somme supplémentaire en tissue... Si une jeunette motivée et en forme pouvait lui éviter cela...

L'esprit à moitié perdu entre la conversation et le futur, la fille Thornton retrouva pied avec la réalité en entendant la voix de sa nouvelle apprentie, le regard curieux mais enflammé d'une nouvelle substance. Suivit d'un profond et merveilleux sourire. Ce que cette blondinette pouvait être envoutante dans sa façon d'être. Comme une création géante de porcelaine. Semblant si fragile de prime abord, prête à se briser mais... Qui montrait un sublime potentiel. Aucun doute la dessus, la couturière saurait quoi faire avec Lénore. Rendant alors son sourire, la douce voix de la femme aux cheveux bleutée rebondit alors.


"De magnifiques accessoires pour rendre les robes encore plus belles qu'elles ne le sont déjà. Tu verras, il en existe de toute sorte!"

Puis, face à la remarque de l'homme, un nouveau rire vint à s'expulser de la bouche de l'artiste. Des personnes importantes? Oh oui, rien que sa mécène était déjà un poisson d'une sacré qualité au milieu de l'océan de la noblesse. Et dans le genre de personnes avec qui ne surtout pas être impolie ou à ne pas faire tourner en bourrique... Oui, clairement ce n'était pas la bonne cible. Hazel n'était pas du genre à être cynique, ironique ou impolie, et pourtant ses punitions avaient été très, trop nombreuses à ses débuts en tant que couturière de Dame Morvell durant son apprentissage des codes. Alors il faudra clairement que notre protagoniste forme au plus vite la blondinette avant qu'elle ne rencontre celle qui finissait en grande partie cette boutique...

"Ne vous inquiétez pas, j'ai une grande patience pour cela. J'ai eu un grand frère et ce n'était clairement pas une personne sage. Pour le reste, je ferais de mon mieux pour la former et la maintenir sur un bon chemin aussi. Si on doit travailler à deux, on se serrera les coudes à deux!"

Toujours affublée de son éternel sourire, Hazel dût malheureusement s'en séparer pour afficher une mine plus sérieuse alors que son invité annonçait son départ. Si vite? Juste le temps de boire le thé. Lui, clairement était un habitant du pays qui aimait profiter de ce plaisir simple tout en s'en servant comme repère. En une poignée de main d'au revoir, il n'était déjà plus la. Pas le genre à faire des adieux larmoyants, c'était compréhensible cela dit. Pour avoir eu le déplaisir de quitter quelqu'un réellement pour toute sa vie, ce n'était vraiment pas quelque chose d'agréable...

Restant un instant suspendue dans le temps, avec une mine attristée, la fille Thornton ne s'attendait pas à voir Lénore se retourner d'un coup pour lui demander d'aller se coucher. Écarquillant les yeux, un léger sourire amusée sur le visage, la couturière se demandait qui devait être l'apprentie de qui avec une remarque aussi particulière. Ainsi ce fût d'une voix moqueuse qu'elle reprit.


"Oh, ma chère Lénore, tu sais la nuit est la meilleure des guides pour les artistes comme moi. Et puis, avant même que tu ne puisses faire le ménage, ne vaut mieux pas que je te face une petite visite de ma boutique, non? Ce sera même l'occasion de te montrer tout mes rubans!"

Ainsi espérait-elle sortir aussi son apprentie loin des idées d'adieux qui pouvaient encore lui rester. Et si l'histoire de dormir pouvait aussi sortir de sa tête pour profiter un peu afin de dessiner ses prochains plans de robes ce serait même encore mieux!

Malheureusement cela n'avait pas fonctionner, au vue de la remarque de la blondinette. C'est sûr, elle devait être affectée par tout cela. Soupirant, Hazel vint à finir son thé avant de se lever et se diriger vers l'enfant en porcelaine, se positionnant en face d'elle, lui posant une main amicale sur l'épaule en affichant le plus beau des sourires possible. S'essayant au fait d'être encourageante et positive.


"Tu verras, ici je ferais de mon mieux pour que juste et bon soient les deux côtés d'une même pièce. Alors vient, je vais te montrer où je range mes accessoires et mes tissues."

Puis, elle vint l'encourager à avancer avec elle. C'était clair et net, il était hors de question de partir dormir maintenant. Tout comme lui demander de faire le ménage. Prendre de plein fouet un impact négatif se devait d'être réglé par quelque chose de positif. Enfin, ce qu'Hazel considérait comme positif...

"Sais-tu ce qui est important chez les grandes couturières hormis le talent et l'inventivité, Lénore?" Demanda avec un grand sourire la fille Thornton. "Les produits de qualités! Sans de bons tissues, on risque d'avoir des imperfections. Je me suis donnée un mal de chien pour trouver les meilleurs choses pour ma boutique... Tiens, je vais te montrer."

Une fois avoir marché vers la zone de dépôts des stocks, Hazel pris deux tissues différents qu'elle tendit. Un de qualité, l'autre bas de gamme.

"Vas-y, touche et essaye. Et dit moi ce que tu en penses d'accord? Avec sincérité!"
Lénore
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Lénore
La véritable amitié n'est pas très éloignée de l'histoire d'amour,
l'angoisse et les incertitudes en moins.
Selon Lénore une tenue devait être à tout prix pratique, elle aimait courir dans tous les sens, se rouler dans l'herbe, se frayer une route à travers les pierres traversant un ruisseau. Comment aurait-elle pu faire tout cela avec ces amoncellements superflus ? Cela dit, elle n'avait pas beaucoup vu d'herbe en ville, pas plus que de ruisseaux, était-ce une raison de ces curieux choix ? Ses pensées s'éreintèrent dans cette question avant d'être reprises par son protecteur doucement, mais fermement.

Puisqu'à l'unanimité elle devra mettre de côté le mal. « Je serais sage. » Ou du moins elle essaiera, l'on autorisait bien quelques erreurs aux enfants, on pouvait lui en accorder quelques-unes. Il y avait de la candeur dans ces trois mots alignés par sa bouche, comme un pieux mensonge ou plutôt une litanie que l'on répète pour lui donner corps.

Un mot est bien souvent une ombre floue à son esprit, elle avait besoin d'y relier des sentiments, des sensations, un évènement particulier et ces adieux avait l'odeur du pétrichor, le goût de ce thé douçâtre qui est davantage proche de la tisane qui apaise l'âme, le bruit du claquement des fers des derniers attelages traversant la rue commerciale et le vide immense d'avoir été abandonnée par tout ce qu'elle connaissait. Le ménage aurait pu être une bonne méthode pour s'accrocher à cette normalité.

La nuit est un sujet ambivalent pour la jeune femme, elle l'apprécie pour son calme et ses étoiles, bien qu'à Londonia elles soient difficiles à percevoir. Ses ténèbres aussi qui ne sont rien de plus que ce que l'on veut leur attribuer : le repos du souffrant, la paix des amants, la terreur des enfants. Elle-même dort bien trop peu, mais contrairement à la majorité des petits dormeurs, elle ne se montre ni épuisée ni épuisante pour les autres. Mais il y avait avec les heures nocturnes quelque chose d'étrange, d'angoissant et reposant à la fois.

Pour elle, cela lui semblait incongru de lui demander de dire de ce qu'elle pensait d'étoffes dont elle ne connaissait même pas le nom, en fait le sujet ne l'avait pas effleuré une seule seconde, au point de ne même pas savoir en quoi est fait sa propre tenue, ni même comment tout cela peut-être conçu, bien entendu elle avait déjà vu les autres domestiques reprisés quelques pièces, mais pour elle la couture n'était guère plus que du fil glissé dans le chas d'une aiguille et un procédé presque magique à ses yeux tant cela demandait de la minutie dont elle est bien incapable.

D'un geste peu précis elle retire ses gants, se moquant que la brune puisse voir ou non les cicatrices meurtrissant ses poignets. La petite blonde laisse courir ses doigts tremblants à présent nus sur l'étoffe, observant à la lueur de la chandelle le maillage, pour la première - celle de moins bonne qualité - elle fut épidermique, sans être rêche un frisson la parcourut du bas de son dos jusqu'à la naissance de son crâne, elle devine une certaine solidité, sans manquer réellement de souplesse, que cela peut se porter sans trop de difficulté qu'importe la saison. « C'est commun, sans être de la toile de jute, ça me fait penser à l'été dans la campagne, quelque chose que l'on n’a pas peur de salir. » Il est rare de l'entendre aligner tant de mots, certaines choses semblent avoir le pouvoir de libérer sa parole, bien que timide et défaillante lorsque les phrases se prolongent plus que nécessaire.

Le second à présent, la sensation est toute autre, lui évoquant un liquide fuyant entre ses doigts, elle semble peinée à comprendre le curieux mécanisme entre en jeu concernant cette pièce, ça n'avait rien de comparable avec ce qu'elle connaissait. « C'est comme de l'eau, ce n'est pas désagréable, mais je n'ai pas l'impression que ça se suffit à lui-même. Avec celle-ci j'aurai l'impression d'être nue et trempée en permanence et ça n'a pas l'air de tenir très chaud. » Une chose de sûr : elle se sentirait tout bonnement ridicule et mal à l'aise dans une tenue ainsi faite, Lénore ne souhaitait pas être regardée et surtout ne pas être au premier plan, alors la caste des petites mains invisibles faisant tourner les demeures silencieusement a été toute trouvée pour elle.

Même si elle est parfaitement ignorante, elle se montre ouverte et curieuse. « Qu'est-ce que c'est ? » La question brille d'un intérêt évident.


Vous m'avez condamnée à l'oubli.
Hazel Thornton
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Hazel Thornton
La légère remarque de Lénore fît glousser légèrement Hazel. On aurait clairement dit une enfant à cet instant la. Mais même si la situation pouvait prêter au rire, cela restait malgré tout triste de voir que l'esprit de cette pauvre âme semblait avoir bien été marquée par son passé. Si l'envie de savoir ce qui avait bien pût arriver, il était hors de question pour la couturière de ne serait-ce qu'essayer de chercher, de fouiller ou d'essayer. Ce qui avait modeler une personne n'était pas forcément bon à chaque fois à découvrir. C'était quelque chose de simple finalement à comprendre. Le faire ne servirait qu'à remplir une curiosité presque morbide finalement. Et l'important c'était de prendre soin de sa nouvelle apprentie. D'en faire un bon élément de couture ou au moins une grande aide pour son art à elle. Clairement, la question principal c'est...

Qu'en penserait Selen?

C'est sûr, la jeune femme avait fait cela sur un coup de tête finalement. Il n'y avait même pas eu une tentative de prévenir sa mécène d'apporter une nouvelle tête dans tout cela. Serait-elle en colère? S'en ficherait-elle? Oh bon sang, allait-elle de nouveau la frapper avec un morceau de papier? Se mordant légèrement la lèvre inférieur d'appréhension, tout ce que pouvait se dire la fille Thornton c'était... Qu'elle ferait de son mieux pour convaincre sa Muse de la nécessité de la situation. Nul doute que la roturière y arriverait. Une belle robe, des compliments, un beau sourire, et ça devrait passer hein?

Alors pour effacer cela de sa tête, Hazel haussa les épaules pour en revenir à la jeune blonde, un sourire au visage.


"J'ai aucun doute la dessus, Lénore. Et même si ce n'était pas le cas, on a toute le droit à un peu d'excentricité dans nos vies tu sais?"

Puis vint le moment pour la douce rêveuse de mener sa nouvelle apprentie à tester le tissue, de le toucher, de donner des mots à bien des textures. C'était une façon d'aider Lénore à mettre un premier pas dedans. C'était aussi une façon pour Hazel de voir comment la jeune blonde s'en sortirait finalement. Même si la poupée en porcelaine ne deviendrait pas nécessairement directement une couturière, il est fort probable que la fille Thornton l'envoie faire des courses aux quatre coins des étales marchandes de tissues. Et pour avoir d'une part la meilleure qualité, mais aussi les bons produits, il faudrait que la main de cette jeune fille s'habitue à bien des types. Alors autant commencer tout de suite. Le tissue était après tout l'élément mère dans tout cela. Sans tissue, pas de robe, sans robe pas de paye, sans paye... Hazel ne préférait pas imaginer la suite.

Tout en faisant tester à Lénore quelque produits, l'écouter décrire le tout était assez amusant. Il y avait d'une part la façon innocente d'une enfant dans la façon de s'exprimer mais aussi une certaine rigueur ponctué à chaque fois par un trait d'esprit ou une anecdote. Gloussant de nouveau tout en cachant une partie de son rire derrière sa main pour en diminuer le son, la roturière récupéra alors les tissues une fois que sa nouvelle apprentie eu fini, les rangeant alors avec les autres produits du même types. C'est face à la question de la blonde que notre protagoniste répondit alors avec un grand sourire.


"Le premier tissue était du lin. Un tissue peu noble mais qui a le mérite d'être efficace pour bien des gens de ce monde. Comme ma famille par exemple. Mais cela peut-être très efficace dans certaines robes pour apporter une certaine protection, une certaine chaleur. Le second était la soie. La reine des tissues. D'une valeur terriblement extravagante mais d'une qualité exceptionnel. La noblesse en est souvent folle!"

Haussant les épaules, Hazel appréciait cependant aussi énormément toucher et travailler un tissue d'une telle qualité. C'était clairement la plus somptueuse des aides pour une robe. Repensant à la remarque d'être nue et trempée en portant un tel vêtement, la jeune femme sentit légèrement ses joues se rosir en pensant à toute les femmes qui auraient un jour portée ses créations. Pensaient-elle cela aussi, en touchant un tel tissue? Un petit rire vint même à sortir de sa bouche alors que le regard de notre protagoniste se porta ailleurs. De profil vis-à-vis de Lénore, la dame aux cheveux bleutée regardait l'extérieur, par la fenêtre, une lueur intense dans ses yeux.

"Il reste encore tellement de types de tissues ou de matériaux utilisés pour les robes Lénore... Le coton, le cuir, la laine ou le chanvre par exemple... Chacune a ses particularités. Chaque matériel que j'utilise... Non, que nous utiliserons auront un impacte sur nos robes. Pour le bien de nos clientes, je vise à chaque fois la perfection. En tant que mon apprentie c'est une des premières choses sur quoi je te formerais. Penses-tu en être capable?"

Si l'on pouvait penser que ce serait avec une certaine fermeté que pourrait parler Hazel à sa nouvelle protégée, c'était tout le contraire. Il y avait de la tendresse dans sa voix, beaucoup de force aussi mais une pointe de joie produit par ses rêves. Depuis la perte d'Evelynn, la couturière se sentait... Seule dans son monde. Selen avait beau être la beauté incarnée à ses yeux, une muse qui brillait dans les ténèbres comme une étoile... C'était une personne d'un autre monde, si lointaine et si puissante... Elles ne partageaient pas ce lien, comme un jour la fille Thornton avait pût avoir dans sa relation platonique avec son mentor... Il était difficile de savoir si la blonde pourrait réellement un jour intégrer ses rêves mais l'espoir était permis. Et juste cela suffisait à réchauffer de milles feux le cœur de la douce artiste.

"Tu ne seras pas obligée de les retenir en une fois, et de toute façon pour les premières courses je viendrais avec toi. Même si les marchands me connaissent, je n'ai pas spécialement confiance en leur honnêteté avec une nouvelle."

Termina t'elle alors, une pointe de regret dans sa voix de devoir se méfier un peu trop de se monde...
Lénore
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Lénore
La véritable amitié n'est pas très éloignée de l'histoire d'amour,
l'angoisse et les incertitudes en moins.
Lénore semble capter le trouble parcourant sa nouvelle maîtresse - qu'elle semblait avoir parfaitement adoptée - et tente de lui adresser quelques mots. « Les bonnes gens font les bonnes maisons, les choses iront. » Et elle lui accorde un sourire radieux et franc.

La jeune apprentie a soif d'apprendre, même si elle ne pouvait faire guère mieux que suivre son propre rythme, mais il y avait de la bonne volonté et une détermination qui ne risquait pas s'abîmer de sitôt. « Je suis lente, mais j'apprends. » Lénore possède en elle cette chose qu'on tous les enfants, cette envie absolue de montrer qu'elle est capable malgré l'impuissance de son corps. L'envie que l'on soit fier d'elle et qu'on la félicite. Et elle semblait prête à s'accrocher farouchement à quiconque lui offrira sa chance.

Elle vient se poster à côté de sa nouvelle maîtresse, à la fenêtre, observant le peu de passage dans la rue, majoritairement des travailleurs qui voulant ne pas finir trempés, slaloment entre les gouttes et pressent l'allure. « En ville les gens sont toujours pressés. » Elle passa l'année majoritairement à la campagne dans la demeure de Lord Blackwall, entourée d'une nature à peine domestiquée. La ville était pratiquement un nouveau monde pour elle, étranger et peu accueillant, mais malgré une crainte compréhensive, elle semblait vouloir donner sa chance à cet endroit.

La petite blonde grommelait, dans une attitude puérile, les yeux toujours vissés sur les carreaux comme si elle grossissait ce qu'elle ressentait pour être sûre d'être comprise. « Je ne sais pas si je suis triste, en colère ou heureuse. » Révoltée contre ce monde dans lequel elle ne se reconnaît pas serait plus juste, ses émotions se bousculaient dans sa petite tête incapable de comprendre ce qui se jouait là.

Et comme un enfant elle passe en apparence rapidement à autre chose. Finissant par se détacher de la fenêtre, elle entreprend de poursuivre son exploration des lieux, elle sursaute en passant à côté de l'un des grands miroirs d'essayage, elle glisse un œil sur la surface lisse. Comme si elle ne s'était jamais vue par ce biais et elle s'observe avec attention, quelque chose semble la perturber plus que mesure. Elle défait le ruban attachant ses cheveux et soulève quelques mèches observant la cicatrice parcourant son crâne qui était bien plus laide que ce qu'elle sentait sous ses doigts chaque jour. « Ce n'est pas très joli. » Dit-elle simplement en pensant à l'état de délabrement de son corps. Elle semble assez déçue de ce qu'elle perçoit d'elle-même, dissociée de son corps qu'elle perçoit guère mieux qu'un véhicule. Et elle comprend pourquoi on la prenait pour un fantôme, mais ne parvient pas à se détacher de son propre reflet.

Lénore ne se trouve pas réellement remarquable, avec sa faible corpulence et sa petite taille, sans parler de sa déficience. Elle lie ce physique qu'elle estime disgracieux au mépris que les inconnus ont souvent pour elle.


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Hazel Thornton
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Hazel Thornton
Bien qu'un peu interloquée par le sens des paroles de sa nouvelle apprentie, il était difficile pour Hazel de ne pas succomber sous l'adorable charme du radieux sourire de Lénore. On aurait clairement dit, juste l'espace d'un instant, une douce enfant qui cherchait à trouver sa place dans un monde ayant été bien trop dure pour cette âme. Son seul espoir maintenant, c'était qu'en effet, sa boutique, cette maison, soit tenue par la meilleure version de la fille Thornton, et ainsi en faire une bonne maison. Pas que pour elle, oh non, mais aussi pour la jeune blondinette. Quand on prenait une vie sous ses ailes, c'était pour l'accueillir de la meilleure des façons après tout.

"Je suis aussi persuadée que les choses iront Lénore. A toute les deux, on rendra demain un peu plus joyeux."

Une petite rime pour apporter un peu de poésie délicate à l'instant présent avant que le temps ne continue de s'écouler dans la conversation de ces deux femmes. Comme par exemple celui au sujet de l'apprentissage de la poupée de porcelaine. Il était appréciable de l'entendre dire que, malgré sa difficulté latente, il y avait tout de même cette façon d'apprendre qui était totalement exploitable. Il y avait en son apprentie une certaine détermination qui faisait plaisir à entendre. Une détermination qui faisait sourire. Ne sachant pas vraiment s'il fallait lui apporter une petite tape amicale sur l'épaule ou non, ne sachant pas si, malgré tout Hazel pouvait se permettre cette proximité, elle vint à offrir son plus délicat des sourires à Lénore.


"Nous apprenons à notre rythme, et c'est le principal. Toute détermination est récompensée, et je suis persuadée que la tienne le sera tout autant. Et de toute façon, n'ai aucune crainte, je suis la pour toi."

Comme à son habitude, il était hors de question d'abandonner d'une quelconque façon la blondinette. Comment pourrait-elle se regarder un jour de nouveau dans une glace sinon? Certes Hazel n'était pas celle qui se dévouait le plus pour, par exemple, les nécessiteux ou les anciens guerriers de la patrie, mais la, il était clair qu'aider était totalement dans ses moyens. Plus qu'aider, espérer offrir une nouvelle et meilleure vie à cette petite. Loin du côté servante, tout en restant malgré tout proche de la noblesse à cause du poste d'Hazel proche de sa Muse, Selen.

Mais même la noblesse n'était qu'une étape dans le rêve de la fille Thornton. Tributaire du rêve d'Evelynn, c'était le monde qu'elle visait à travers ses robes, à travers son génie, à travers son talent. Observant la pluie à travers la fenêtre, elle voyait en chaque goutte d'eau un reflet de ce futur qu'elle espérait un jour toucher véritablement et pas que d'en rêver.  Aux côtés de Lénore qui venait de la rejoindre, il était si beau de voir dans le futur un espoir. L'esprit de son amie serait fière d'elle, aucun doute la dessus. Cela dit la concentration d'Hazel vint à se rompre par l'intervention de la poupée au sujet des gens de la ville. Laissant un soufflement amusé sortir de son nez, notre protagoniste haussa simplement des épaules. C'est vrai que le monde de la capitale était rapide, toujours dans la vitesse mais... Finalement, c'était le seul que connaissait réellement la couturière. La campagne n'étant après tout qu'un simple moment d'oublie bien trop rare pour réellement comparer. Est-ce que son tuteur vivait dans des coins un peu plus reculé? Probablement. La haute sphère aimait aussi bien les châteaux que la tranquillité lorsqu'ils n'avaient pas leurs bals et leurs soirées.

Brisant cette fois-ci son regard porté vers l'extérieur, la roturière se concentra cette fois-ci sur son apprentie quand elle grommela, se révoltant contre un état qu'elle ne saurait déchiffrer. Se mordant légèrement la lèvre de tristesse, Hazel espérait que bientôt, des trois sentiments exprimé, seul le bonheur resterait. Mais pour le moment, il n'y avait pas de honte à exprimer le mauvais...


"Tu sais Lénore, il n'y a pas de honte à ne pas savoir cela. Moi aussi j'ai connue une fois la douleur de ne pas savoir ce qui s'exprimait le plus dans mon coeur entre la colère et la tristesse..." Et ce moment la, c'était la mort d'Evelynn... "Mais je peux t'assurer qu'à la fin, il ne restera que la joie."

Laissant ensuite la blondinette explorer d'elle même le reste de la boutique, la fille Thornton se laissa allée en s'étirant et en baillant. Manquant cruellement de sommeil, peut-être pourrait-elle s'endormir plus tôt que d'habitude ce soir après avoir fait un tour de ses stocks et de ses demandes. Reprendre du thé peut-être? Cela pourrait être sympa. En proposer à son apprentie? En voilà une bonne idée. Se retournant vers Lénore, notre protagoniste ouvrit la bouche avant de se bloquer en voyant l'enfant observer une cicatrice. Surprise, tout en se rappelant des mots de l'homme, une pointe de tristesse traversa le regard de la roturière qui sentie un peu de son coeur se briser en entendant la pauvre créature qui semblait déçue. Marchant alors, faisant un léger détour, Hazel vint à récupérer un ruban d'une belle teinte blonde qui irait particulièrement bien avec la chevelure de la poupée, se posant derrière elle avant de lui tendre le nouvel objet.

"Nous avons toutes des choses pas très jolie à cacher, Lénore. Mais cela ne veut pas dire que le reste ne l'est pas." Commença t'elle à exprimer, d'une voix douce, un sourire sincère sur les lèvres. "Tu as de magnifiques cheveux, je comprend pourquoi tu as un ruban attaché. Cela attire bien le regard pour amplifier leurs charmes."

Si d'autres pouvaient trouver la poupée disgracieuse, la fille Thornton voyait une délicate fleure semblant avoir souffert de la vie. C'était donc normal de la protéger et de lui apporter de l'eau pour la refaire pousser un peu...

"Tu souhaiterais un peu de thé peut-être? J'ai aussi quelques fruits si tu as faim. Après je te passerais une robe de nuit, elle ne sera malheureusement pas à ta taille mais je ferais le nécessaire pour t'en coudre une belle d'accord?"

Fermant légèrement les yeux pour rendre son sourire plus intense, la roturière cherchait à amplifier la luminosité de son visage d'ange bleutée.

"Je n'ai pas de véritable literie mais j'ai tout de même quelque chose de confortable pour dormir, est ce que ça te convient? Sinon demain je pourrais acheter un nécessaire pour toi si tu le souhaites."
Lénore
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Lénore
La véritable amitié n'est pas très éloignée de l'histoire d'amour,
l'angoisse et les incertitudes en moins.
Une nouvelle fois, elle put se sentir presque chez elle, bien qu’elle soit du genre à ne jamais réellement prendre ses aises. Entre de bonnes mains, aimantes et réconfortantes. Assez de quoi oublier la souffrance de l’abandon. Mais elle était résiliente et si aujourd’hui le mal ne cessait pas, demain ce sera sans doute le cas.

« Autrefois, » Elle dit ce simple mot dans un souffle comme si elle avait vécu un siècle de malheur et dont chaque année vécue est autant de fardeaux sur ses frêles épaules. « J’étais persuadée d’être comme tout le monde. En ville, je commence à me rendre compte de mes différences, les inconnus ne s'embarrassent pas de délicatesse, vous savez. » Lord Blackwall refusait souvent de répondre à ses questions, lui imposant un monde de silence, sans doute faute d’être en mesure de trouver les mots justes. Il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’à présent elle ait soif de paroles et de réponses. Mais sans doute que la réalité du monde est en mesure de la briser définitivement.

L’idée d’être différente ne semble pas convenir à la jeune nymphe, elle hoche négativement la tête face à son propre reflet, continuant de s’observer. « Parfois, je me pose la question de si je suis réelle. Une fois, on m'a prise pour un fantôme. » Bien que ce fut à cause de l'alcool, elle s'était sentie dépossédée de son humanité et de son existence. Elle s’accorde un bref éclat de rire, dans un bref éclat de lucidité, comme si elle se rendait compte que s'épancher comme ça était un peu exagéré puis elle passe rapidement à autre chose face aux propositions de la brune. « Je crois que nous n’appartenons pas au même monde. » Tristement, elle se questionne sur tout cela, Hazel avait certainement eu une famille, des amis et peut-être même plusieurs lieux de vie, une foule de souvenirs.

Comme condamnée à l’oubli, elle ne ressent aucune frustration ou jalousie, simplement une profonde lassitude. Souvent elle pouvait être complètement enfantine, loin de la réalité et parfois un éclair de lucidité traversait la grisaille de son esprit, une pensée qui ne colle pas à cet air de poupée. Surprise, elle observe le présent de la couturière et lève ses yeux bleus droit sur elle. « Est-ce que c’est un cadeau ? » Si c’est le cas, sans doute le mettra-t-elle demain.

Elle hoche négativement la tête à la proposition de la dame, elle-même se sent plutôt fatiguée, après avoir été bousculée par les émotions quoi de plus normal ? « J’ai sommeil. » La plainte se fait de nouveau enfantine et elle se retient de frotter ses yeux et de bâiller. « Je peux dormir n’importe où. » Combien de fois s’était-elle endormie en lisant, ou même parfois au milieu d’une conversation.

Dormir dans une nouvelle maison pouvait avoir quelque chose de perturbant et d’excitant, toutes ne vivaient pas la nuit de la même manière, ne produisaient pas les mêmes sons, c’était une expérience à chaque fois. Et en bon oiseau de nuit, elle aimait ces moments où les bâtisses n'appartiennent qu’à elle, ou ses pieds nus frôlent le parquet.

Sans doute Lord Blackwall fera parvenir les affaires de la demoiselle demain ou plus tard dans la semaine, et nul doute connaissant ce curieux personnage qu’il saurait garder un œil à distance sur sa protégée.


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Hazel Thornton
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Hazel Thornton
Restant silencieuse alors que sa nouvelle protégée vint à annoncer qu'elle allait parler, Hazel resta alors assez droite, le visage un peu inquiet. Il y avait dans le souffle de son apprentie quelque chose de profond. De profondément lourd à annoncer. Il était alors impossible de vouloir l'interrompre. Freiner quelqu'un qui s'ouvrait était clairement une mauvaise chose. Et si la jeune blondinette se sentait assez bien pour lâcher quelque chose d'impactant pour elle, c'était, aux yeux de la couturière une bonne chose. Cela signifiait que, malgré le peu de temps ici, elle était déjà un peu chez elle... Tout du moins c'est ce qu'espérait la fille des Thornton alors qu'elle grimaçait avec tristesse aux paroles de la petite poupée. Le monde était... Horrible, bien trop souvent et bien inutilement. Cela, la roturière en avait en partie pris conscience en voyant les gens souffrir ou se débarrasser des gens inutiles ou différents. De son groupe de jeunes copains qu'elle partageait avec son frère, des personnes comme cela il y en avait eu. Les laissés pour compte, les différents, les phénomènes... Plus facile, quand on était pauvre ou à moitié dans les bas-fonds. Mais malgré tout, la rêveuse n'avait jamais été du mauvais côté du miroir. Bien que certains de ses goûts pourraient être puni avec, comme le disait Lénore, sans s'embarrasse de délicatesse... A ce moment, l'envie de prendre la jeune fille dans ses bras vrillait le cœur d'Hazel qui continuait de se retenir avec douleur.

"La ville est malheureusement peuplée de bien plus d'imbécile qu'on ne pourrait le croire Lénore... Que ce soit dans la basse classe ou même parmi l'élite..." Après cette déclaration, la douce couturière espérait juste que Selen n'aurait jamais l'écho d'un tel affront. "Je suis triste de savoir que tu n'as pas reçue ce qu'il fallait de la part des autres mais... Différente ou non, ici tu n'as rien à craindre. Je serais la pour toi. Si on travail ensemble, autant se soutenir aussi dans le reste hein?"

Un léger sourire rassurant s'était dessiner sur le visage de la roturière qui voulait vraiment apporter un peu plus de réconfort à sa protégée. Il était hors de question qu'on lui fasse de nouveau du mal. Et pour cela, il était hors de questions de la laisser seule sur les prochains jours. Le temps d'appliquer correctement les premiers éléments de la formation. Le temps de faire comprendre aux gens qui était la petite pour Hazel... Et surtout faire en sorte que la moindre plainte soit dirigé vers la dame aux rubans plus que sa nouvelle associée. Au moins pour les prochaines semaines, le temps d'habituer la blondinette à cette nouvelle vie et avoir une atmosphère plus paisible pour refaire son moral et son cœur. Peut-être que cela pouvait passer pour un peu de surprotection mais... La fille Thornton n'aimait pas spécialement voir les gens de son entourage souffrir. Encore moins injustement.

Haussant un sourcil face à l'annonce d'avoir été prise pour une fantôme, il semblait y avoir dans cette annonce un semblant de peine. En même temps, qui aurait appréciée être prise pour une revenante? Ou un spectre? Un être vivant était sensible, tangible...

Mais ce ne fût pas aussi difficile à encaisser que la remarque sur le faite de ne pas être du même monde, le tout d'une voix triste. Fermant les yeux en poussant un soupire, la roturière hocha négativement la tête à son tour. N'ayant après tout rien à redire sur ça. Elles étaient de monde différents oui, et elles étaient même clairement différente... Impossible de mentir la dessus. Mais ce n'était pas une raison pour abandonner quelqu'un...


"Tu sais Lénore... J'ai tout de même espoir que malgré tout, nos mondes à toute les deux puissent se rencontrer. Et que l'on puisse correctement s'entre-aider."

Une nouvelle fois, un sourire. Difficile de savoir si cela aurait un impact ou autre, mais c'était tout ce qu'avait pût trouver la jeune femme. Mais ce n'était pas la seule corde qu'il y avait à son arc, il y avait les présents, les biens et tout ce que l'on pouvait offrir à quelqu'un. Les mots restaient bien souvent en tête, mais les biens avaient l'avantage de pouvoir se toucher, se contempler et apaiser aussi un peu le cœur. Ainsi, face à la surprise de la poupée de porcelaine, Hazel hocha délicatement la tête positivement, un grand sourire au visage.

"C'est un cadeau, pour toi."

A voir ce qu'elle en ferait maintenant, le porter ou non, mais toute les cartes étaient dans les mains de Lénore. Et si en plus cela lui faisait plaisir, il n'y avait rien de mieux pour Hazel qui était alors passée à autre chose.

Comme proposer un thé, qui fut refuser, et de devoir alors s'occuper à faire dormir la pauvre petite. Regardant en direction de l'arrière boutique où se trouvait une très grande partie de ses tissues, l'idée de faire un lit improvisé avec tout cela traversa l'esprit de la fille Thornton... Avant de se rendre compte que ce n'était clairement pas décent pour une âme en peine. Dormir n'importe où, certes, mais ce n'était pas une raison pour que ce soit n'importe comment. Ne sachant vraiment pas si c'était quelque chose à demander, surtout à quelqu'un que l'on n'avait pas rencontrer depuis longtemps, ce fût avec un regard avec une légère appréhension qu'Hazel demanda à sa protégée :


"Je peux te faire dormir dans mon lit, si ça te va. Je pense que ça t'aidera à mieux te reposer pour ce nouvel environnement. Le temps que je t’achète de quoi réellement dormir. Je m'en voudrais de te voir être sur le sol alors que je dors dans un endroit bien plus confortable. Sinon, j'irais directement te préparer de quoi te reposer. Une longue journée nous attend demain, Lénore, et je compte sur toi."

Sourire sur le visage, la couturière avait une certaine impatience de s'occuper de sa nouvelle apprentie.
Lénore
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Lénore
La véritable amitié n'est pas très éloignée de l'histoire d'amour,
l'angoisse et les incertitudes en moins.
« Vous savez, je ne pense pas que cela serve à grand-chose de leur en vouloir. Je les plains même, souvent ils font semblant d’être de mauvaises personnes, pour ne pas se sentir coupable de leurs mauvais choix. Ils ne doivent pas être très heureux. » La petite avait un cœur profondément humain, de ceux qui voient dans les barrières des ressemblances, là où pour d’autres tout cela est insurmontable. Pire, elle pardonnait avec une facilité déconcertante ceux qui la méprisaient leur trouvant toutes les excuses du monde et elle ne se plaignait pas d’être ainsi traitée.

Simplement elle se questionnait, ne disait-on pas dans le culte de l’Unique, béni soient ceux qui cherchent ? Et souvent, les gens se heurtaient à cette franchise nue, blessés dans leurs rapports au monde et parfois ils baissent la tête, honteux, ne trouvant plus les mots. Et d’autres n’étaient rendus que plus agressifs.

Elle réfléchissait aux mots de la brune, qui ne semblait pas vraiment comprendre, ou plutôt peut-être était-ce elle qui s’était mal exprimée. « Nous sommes déjà un peu dans le même monde, je crois. » Être sous le même toit, partager les mêmes choses, c’est déjà un grand pas en avant. « C’est un monde très chaleureux et rempli de belles couleurs. » Il n’y avait pas mieux comme univers que celui des tailleurs et des modistes, de quoi ravir les yeux et les sens.

Ses yeux bleus se glissaient en direction de ce visage dont elle ne pouvait percevoir les traits, il était si rare qu’ils frôlaient autre chose que le sol. Lénore possédait ce regard typique de ceux qui observent sans comprendre le sens réel, mais elle cherchait et lui accorda un sourire qui pouvait éclipser toutes les clairières ensoleillées du monde en termes de radiance. « Merci. » Il s’agissait là d’un très beau cadeau qu’elle n’était pas vraiment sûre de mériter, mais le geste semblait la toucher beaucoup. Même sans être matérialiste, Lénore appréciait de posséder quelque chose à elle, un objet à rattacher à quelqu’un, le porte-mine de Lord Blackwall et un bien joli ruban de la part de sa nouvelle maîtresse. Parfois il n’y avait pas vraiment besoin de plus pour être heureux.

Elle semble réfléchir à une solution qui ne léserait personne, se sentant peut-être un peu trop à l’aise alors que ça ne faisait que quelques heures tout à plus qu’elles se connaissaient. « L’on peut bien tenir à deux dans ce lit, pour cette nuit. » Il n’y avait aucun sous-entendu dans les paroles de la petite blonde, Hazel s’étant montrée quelque peu maternelle envers elle, elle n’était pas en mesure de percevoir l'étrangeté de ses propres paroles, ni même l’indécence d’une pareille proposition. L’apprentie semblait ne pas connaître les normes sociales, ou plutôt elle semblait s’en moquer. Une bonne partie de ses règles lui semblent parfaitement obsolètes, être poli c’est du bon sens, mais s’interdire de parler ou d’agir comme bon lui semble lorsque cela ne nuit à personne était profondément incompréhensible pour son esprit juvénile.

De plus, il se faisait tard, et en ces heures nocturnes il faisait davantage frais et l’humidité imprégnait tout à cause de la proximité avec le fleuve et l’on aurait tôt fait d’être gelé jusqu’à l’os loin de la chaleur d’un lit.


Vous m'avez condamnée à l'oubli.
Hazel Thornton
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Hazel Thornton
Les paroles de la jeune blondinette avait eu le mérite de toucher profondément la douce Hazel en plein cœur. Il y avait dans cette innocence, cette façon de voir la vie d'une façon si humaine et intrigante qui ne laissait pas spécialement indifférente. Encore plus en ayant la connaissance que le passé, oublié certes, de cette poupée avait pût être profondément horrible. Comment savoir quoi répondre à ce moment la quand c'est finalement un petit ange qui vous montrait une autre façon de voir les choses? Difficile, certes, et tout ce que trouva initialement à faire la fille Thornton à ce moment la, fût de nouveau regarder par la fenêtre afin d'essayer d'y trouver un peu plus de bien... Mais les ténèbres et la pluie n'aidaient clairement pas. Secouant négativement la tête, la couturière n'était pas plus avancée...

"C'est plutôt difficile de trouver la vrai joie je dirais... Un long chemin de rêves et de choix... Et c'est encore plus compliqué si on enchaine les mauvaises décisions."

Et encore pire lorsqu'on protégeait ce genre de décisions pour ne pas se sentir mal. Un peu comme le serpent qui se mord la queue, à la fin le cercle n'est qu'un produit fatale de souffrance qui n'avançait pas. Il restait immobile, jusqu'à un moment, disparaitre.

Mais cette discussion n'était pas la seule qui permettait à la roturière d'ouvrir les yeux et d'observer sous un autre angle à travers la façon de voir de Lénore. Cette dernière, au sujet de la différence des mondes avait fait en sorte de reprendre la dame aux cheveux bleues. Savoir que son apprentie croyait tout de même qu'elles vivaient un peu dans un même monde et qu'elle semblait trouver celui de la couturière chaleureux ravissait au plus haut point notre protagoniste, souriante. Si c'était déjà sa première observation du tout, c'était donc au boulot de la fille Thornton de lui offrir quelque chose d'encore mieux. Montrer que l'art, la mode et tout ce qui pouvait l'englober possédait énormément de bonnes choses.


"Et tu n'as encore rien vue Lénore! Ce n'est que la face partie cachée d'un monde encore plus coloré et incroyable! Un monde de création, d'harmonie et de plaisir!"

La voix de la couturière s'était mise à s'envoler dans un léger aigüe qui montrait l'intense passion qui brûlait dans ses veines. Son rêve, son plaisir, son futur... Tout était réuni en un seul point, et s'il était possible de partager juste une toute petite partie encore de cela à la blondinette, ce serait clairement une importante victoire, mais probablement une belle ouverture à offrir à la jeune fille. Et offrir un meilleur avenir à une âme en peine, c'était clairement ce qu'elle avait signée, dans un sens avec Blackwall. S'en occuper s'était bien, mais on pouvait s'occuper d'un animal de compagnie. Un être humain, c'était plus de choses qu'il fallait faire, comme s'assurer de son avenir.


Ou lui offrir un présent. Comme un simple ruban qui avait eu le mérite d'illuminer ne serait-ce qu'un tout petit peu plus le visage d'une personne. Après tout, pour Hazel, il n'y avait rien de mieux qu'un beau ruban pour illuminer une tenue, un visage, ou une vie. Coloré, plus ou moins discret, si agréable au touché... Secouant mentalement la tête pour supprimer sa future obsession du ruban, la jeune roturière vint simplement à sourire à la petite blondinette.

"De rien."

Et c'était tout. Il n'y avait pas besoin de discuter des heures de plus sur un cadeau après tout. Il avait été présenté, accepté et reçu le digne remerciement qu'il méritait. C'est tout ce qu'il fallait au bonheur de la couturière qui s'était déjà remise à parler d'autres choses comme par exemple le faite de dormir. Et parmi les différentes propositions apportés pour le sommeil, le choix de Lénore se porta sur le faite de dormir à deux dans le lit. Restant un moment perplexe, la reine de la mode écarquilla légèrement les yeux. Alors quand elle avait proposée de dormir dans son lit, elle pensait ELLE dormir ailleurs. Mais la proposition de la jeune blondinette était plus... Directe. Finalement, considérant la petite comme sa protégée, c'était presque comme penser qu'elle était sa petite sœur. Comme quand elle dormait, jeune, avec son frère dans le lit des enfants car sa famille n'avait clairement pas les moyens de multiplier ainsi la literie. Il n'y avait rien de mal en soi la dedans. Haussant alors les épaules, la douce voix d'Hazel s'éleva calmement.

"Très bien, on dormira ensemble. Peux tu aller me chercher deux robes de nuits alors? Elles sont au fond, dans le petit coffre, à côté de l'énorme qui contient beaucoup trop de rubans. Je vais préparer tranquillement de quoi se reposer. D'accord?"

Un petit clin d’œil amical, puis elle passa à côté de la poupée, se dirigeant alors dans la zone derrière le comptoir. Ouvrant la zone qui menait à l'espace plus "maison" de la grande boutique. C'était un aménagement qu'avait fait la couturière peu après avoir récupérée l'entreprise d'Evelynn, afin de vivre le plus possible dans ce lieu... Afin d'accomplir le plus efficacement le rêve de sa mentor. Tout était sans dessus dessous et il était clairement temps de faire un peu de rangement pour permettre à deux personne de se reposer convenablement dessus. Ce n'était pas un lit très grand, mais il y avait aussi mieux, que pire...
Lénore
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Lénore
La véritable amitié n'est pas très éloignée de l'histoire d'amour,
l'angoisse et les incertitudes en moins.
Le bonheur, la joie, tout cela est des notions peu aisées à comprendre et dépendantes de chaque être, une définition pour chacun. Pour elle c’était assez simple : vivre dans une maison avec quelqu’un qui l'aime autant qu’elle l’aime à faire un travail quelconque même si au final elle n’est pas si utile que ça. Lénore n’attend guère plus de la vie que ces quelques plaisirs. « Il faut savoir se contenter de ce que l’Unique nous offre. » La religion est aussi un vaste débat dans l’univers cloisonné de la petite blonde, elle ne saisit pas tout, mais y trouve un réconfort largement suffisant à son bonheur et sans doute fait-elle les choses un peu à sa façon. « Nous possédons un cœur profondément humain, c’est pour cela que nous nous posons des questions. Tout n’est pas très logique ni même juste dans ce monde, il faut parfois accepter que nous ne puissions rien faire de plus contre. » Vient-elle vraiment de dire qu’il ne faut pas trop se poser de question et prendre les choses comme elles viennent ? Si seulement elle était capable d’appliquer la moitié des conseils qu’elle prodigue tout innocemment.. Et pourtant elle seule savait à quel point elle pouvait se heurter et se fâcher de toutes ces choses.

« J’ai hâte de le découvrir ! » Pour l’heure ce microcosme est un chaos de couleurs et de sensations à son esprit, surstimulant, mais riche de charmes et réellement attractif pour elle qui avait un certain plaisir face à l’art dans sa globalité, naturel ou façonné de la main de l’homme. Un monde loin de l’automne et de la grisaille qui passera bien trop vite à l’hiver, un îlot d’été et de printemps. Et il est difficile pour elle d’assembler toutes les pièces du puzzle pour le comprendre, souvent elle a toute la peine du monde à associer les faits entre eux, comme si la création d’une tenue relevait plus de la magie qu’un artisanat pointu et exigeant, mais elle se persuade qu’elle finirait bien par apprendre toutes les ficelles.

Bien sûr que Lénore percevait sans difficulté l'engouement de la couturière et elle s’en gorge comme une éponge, ne pouvant simplement qu’être sur cette longueur d’onde joyeuse et enjouée, sans doute un peu trop.

Avant de pénétrer dans la partie habitation, elle prend soin de retirer ses bottines, perdant quelques précieux centimètres, finissant par les ranger à un endroit qui ne gêne pas. Et elle s'exécuta, allant chercher de quoi se vêtir pour la nuit, ses pas légers la menèrent sans difficulté à ce petit coffre qu’elle ouvra délicatement, prenant les deux tenues avant de revenir vers la femme cherchant vaguement du regard une forme de validation.

Mais rapidement l'engouement laisse place à la fatigue et même si elle-même se trouve être un oiseau de nuit, l’accumulation de découvertes et d’émotions l’avait épuisée plus que de coutume. Elle refrène un bâillement, mais se frotte tout de même un œil d’une manière bien enfantine d’autant qu’elle avait parfaitement conscience que le lendemain ne serait pas plus reposant, un défi qu’elle serait prête à relever.. Après une bonne nuit de sommeil.


Vous m'avez condamnée à l'oubli.
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